Pour débuter cette semaine, comme personnalité du jour, il est de mise de vous présenter M. Bertrand Harvey, tel que l’a décrit son fils Claude, notre collaborateur, dans l’hommage qu'il a écrit à son père. Un homme qui a fait beaucoup pour la collectivité.
« Il y a 3 ans, je n'aurai jamais cru que je me retrouverais orphelin, non seulement de mère et de père mais aussi de frères. Depuis 2009 et le décès de ma mère, j'ai perdu 8 proches, parents et amis. Ce n'est pas une période facile. Heureusement, il me reste Lisa, mes enfants, les conjointes et mon adorable petite-fille Camille que papa aimait tellement voir.
Par le plus grand bonheur, je fais partie de familles unies, Harvey, Bouchard, oncles, tantes, cousins, cousines, ça veut dire beaucoup. Cet esprit familial m'aide énormément et m'apporte tellement de réconfort.
Papa a fait une bonne vie je pense. Il était d'une grande honnêteté et droiture, ce qui avait comme corollaire qu'il pouvait parfois être un peu intolérant. J'avais pris la décision, il y a très longtemps, d'accepter et d’aimer mon père tel qu'il était, sans essayer de le changer.
Il a beaucoup donné à la collectivité comme employé de Bell, conseiller, maire, responsable de Nez Rouge, Chambre de Commerce et autres. Son implication en politique était presque légendaire.
Pendant 35 ans, il a été de toutes les élections provinciales et fédérales ou presque. Il était un vrai travailleur d’élections dans le sens traditionnel du terme, faire des appels, sortir le vote. Plusieurs députés lui doivent une fière chandelle. Il n'a jamais fait ça pour en tirer des avantages personnels. Il n'a jamais essayé de nous faire profiter de son implication politique non plus, ce qui témoigne de sa droiture dans un monde où l’on trouve trop souvent des échanges d'influence. Il était convaincu que son pays était le Canada et c’est ce qui le motivait le plus. Bien sûr, il m'a énormément influencé à ce niveau et je tente de poursuivre ces idéaux politiques à ma manière.
L'autre passion de mon père était les cartes. Avec mes oncles Jean-Yves Perron et Gilles Rochefort, chaque fois qu'ils se voyaient, c’était une partie qui débutait à l’arrivée et finissait au départ peu importe le nombre de jours. Cribble, whisky, 9, 500, la poule, bluff et bridge ne sont que quelques variantes du jeu de carte qu'il pratiquait. Après 50 ans de party de Noël de la famille Bouchard, la petite monnaie sonnait sur la table toute la soirée.
Après le départ de maman, Papa s'est beaucoup adouci, il s'est énormément dépensé et inquiété pour s'occuper de mon frère Christian, il avait extrêmement peur de partir avant lui, ce qui n'est pas arrivé. Il avait été très affecté du décès de mes deux frères et sa descente coté santé s'est un peu accélée depuis ce temps.
Dans la dernière année, il ne sortait plus beaucoup. Heureusement, un ange était entré dans sa vie en la personne de sa copine Irène. Tant qu'il a pu aller chez elle les fins de semaine, ça le maintenait bien vivant et alerte. Il trouvait ça très difficile après l'incendie qui a détruit l'appartement d'Irène. C'est elle qui était avec Papa quand il a quitté ce monde.
Finalement, on ne peut passer sous silence la mémoire phénoménale de mon père. Il était un spécialiste des ‘’delignées ». Il pouvait remonter l’arbre généalogique de beaucoup de familles charlevoisiennes. Pour exercer sa mémoire, il aimait énumérer par cœur les 51 états américains. Il avait toujours des cartes géographiques sous la main et connaissant le nom d’après tous les villes et villages. On dit que quand quelqu'un meurt. c’est une bibliothèque qui brûle, c'est particulièrement vrai pour papa.
Il va me manquer, il va vous manquer. J'ai tellement reçu de symphaties depuis son décès et égoïstement j'en avais besoin. Papa aurait voulu être mis direct « dans le trou » comme il disait, je lui ai dit que je ne pouvais pas faire ça. Malgré ses défauts, qui n'en a pas?, il a laissé sa marque comme un homme profondément dédié à sa famille et sa communauté. Adieu Bertrand tu vas pouvoir visiter toutes les delignées qui sont déjà dans l'au-delà."
En terminant, Claude a tenu à faire écouter une composition de Marc Lavoie de St-Siméon qui cadre bien dans les circonstances.
Voici "Bye mon père"
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Pour ceux qui ne connaissent pas Marc Lavoie (Mark Williams comme artiste) cliquez ICI il a déjà été personnalité du jour