Connaissez-vous la fonction de cette étrange installation à Saint-Urbain?
Mar. 10 janvier 2023 2 minutes
Crédit photo: Anne Plamondon 2014, © MRC de Charlevoix
Cette structure a été construite en 1920 par M. Achille Tremblay et se situe dans le rang Saint-Georges à Saint-Urbain. Pour beaucoup, cette construction est bien mystérieuse, mais certains se souviennent encore de sa fonction: il s’agit d’une renardière, un endroit de surveillance à l’accouplement des renards. À cette époque, Charlevoix était l’une des premières régions de la province à populariser l’élevage des animaux à fourrures.
Une étude menée par la firme de consultants en patrimoine et architecture Patri-Arch relate qu’en 1913, on dénombrait six enclos de renards au Québec alors qu’un an plus tard, on trouvait de modestes élevages en Gaspésie, à La Tuque, au Lac-Saint-Jean et à Vaudreuil. « L’élevage du renard argenté connaît son apogée en 1925. Dans Charlevoix, comme ailleurs, les éleveurs récoltent des profits considérables. Par exemple, en 1927, la vente des fourrures rapporte plus de 350 000 $ dans le comté » selon les recherches de l’équipe Patri-Arch. Un des pionniers de l’élevage de renards dans Charlevoix est Monsieur Thomas Fortin de Saint-Urbain.
Pour ce qui est de l’histoire de la renardière d’Achille Tremblay, tout a commencé en 1912 alors que M. Tremblay n’avait que 21 ans. Il commence l’élevage du renard après avoir acheté quelques couples à un éleveur du Nouveau-Brunswick. Il devient rapidement passionné de ce type d’élevage et son parc devient l’un des plus importants de la région. Dans les meilleures années, le parc Saint-Georges d’Achille Tremblay accueillait de 850 à 900 renards. Avec le déclin de l’élevage de renard et de la vente de fourrures, c’est en 1961 qu’Achille Tremblay décide de se débarrasser de sa renardière.
Le site de Saint-Urbain est aujourd’hui abandonné, ne laissant plus que la tour d’observation et des vestiges des enclos d’autrefois. Cette tour était indispensable à l’époque des élevages de renards et remplissait plusieurs fonctions. « D’abord, la hauteur à lui donner varie selon l’étendue et la disposition du terrain sur lequel s’élève la ferme. Ainsi, la hauteur considérable de la tour de la renardière d’Achille Tremblay laisse à penser que l’élevage était assez important. Comme le renard aime la solitude et le silence, la tour d’observation permet de voir l’ensemble des enclos sans déranger les animaux. Les renards doivent se sentir en liberté même s’ils sont en captivité. »
Informations tirées de l'étude menée par la firme ©Patri-Arch