Le Parc du Quai Casgrain et une des dernières goélettes du Québec, la Saint-André
Mar. 31 janvier 2023 2 minutes
Ce parc situé à La Malbaie fait le plaisir des grands et des petits, mais il est aussi porteur d’une grande histoire, celle de la construction de navires. Notre région a effectivement connu une importante tradition maritime à travers le temps comme Charlevoix longe le fleuve Saint-Laurent et que pendant près de 200 ans, le transport par la voie fluviale était le seul moyen d’approvisionnement des villes et des villages. Le parc que nous connaissons tous aujourd’hui a été construit sur cet ancien chantier maritime et c’est la goélette « La Saint-André » qui fut la dernière assemblée.
La construction a commencé le 5 juillet 1955 par le maître charpentier Philippe Lavoie de Petite-Rivière-Saint-François, l’un des meilleurs, mais aussi l’un des derniers maîtres charpentiers de Charlevoix. Le travail a duré cinq mois et fut effectué par une équipe de 10 ouvriers dont faisaient partie Fernand Gagnon, capitaine de la goélette et ses deux fils. Le propriétaire de la Saint-André était issu d’une famille de marins. Son père, le capitaine Joseph Gagnon, avait fait bâtir le petit navire Le Charlevoix en 1922, puis la goélette Comté Charlevoix en 1935 sur lequel Fernand Gagnon a acquis les rudiments du métier. Comme cette goélette ne permettait pas à deux familles de vivre du cabotage, le jeune capitaine rêvait de construire sa propre goélette. Lors d’un pèlerinage à l’Oratoire Saint-Joseph à Montréal, Fernand Gagnon avait fait un vœu au frère André « Si je réussis à construire mon bateau, je vais l’appeler le Saint André.»
C’est le 22 mai 1956 que la Saint-André prend le large pour la première fois. Fraîchement peint de bleu, ce navire parfaitement adapté à sa fonction de caboteur sur le fleuve Saint-Laurent était magnifique. La Saint-André a voyagé principalement entre Montréal et Sept-Îles jusqu’en 1976 en raison de la concurrence du transport routier.
La construction des goélettes se faisait la plupart du temps sur la grève dans les anses où se trouvaient les villages. C’est la cas de l’ancien chantier naval qui est devenu le Musée Maritime de Saint-Joseph-de-la-Rive où près de soixante goélettes ont été construites entre 1860 et 1930. Un des derniers témoins de la longue tradition maritime propres aux Québécois, la Saint-André, a été classé « bien culturel » en 1978 et est aujourd’hui conservé au Musée Maritime de Charlevoix depuis 1998.
*Informations tirées de l’Encyclopédie du patrimoine culturel de l’Amérique française
Photo de couverture: partonslamerestbelle.ca crédit Daniel Bérubé