Le Temps d’une Paix | Pierre Gauvreau | Auteur | 30/52

Né à Montréal en 1922, Pierre Gauvreau s’avère un personnage important de l’histoire du Québec, de l’histoire de l’art et, bien sûr, de celle de la télévision québécoise. Il fut associé à diverses productions télévisuelles marquantes de Radio-Canada: Pépinot et Capucine, Rue de l’Anse, D’Iberville entre autres titres.

Pierre Gauvreau est un artiste-peintre reconnu dont l’œuvre a fait l’objet de multiples expositions au Québec ou à l’étranger. Signalons finalement que Gauvreau fut un des signataires du manifeste Le Refus global paru en 1948.

Dans un entretien avec Michel Desautels en 1997, Pierre Gauvreau explique avoir entrepris l’écriture d’un projet de téléroman entre 1972 et 1974 :

« C’est une série de 26 heures qui s’intitulait « À bien y penser » et qui était en fait la première version de « Le Temps d’une paix ». Elle devait couvrir la période de 1919 à 1959. C’était au fond une minisérie avec beaucoup de moyens. J’ai fini par en écrire les 13 premiers épisodes mais Radio-Canada a abandonné le projet sous cette forme. »

À noter que l’intrigue de ce projet se déroulait alors dans les Cantons de l’est.

Ce n’est qu’en 1979 que Pierre Gauvreau écrit finalement les 24 premiers épisodes de la série Le Temps d’une paix. Radio-Canada se tourne vers Yvon Trudel afin de réaliser Le Temps d’une paix alors en projet; il joue un grand rôle dans le succès de l’émission. Après quelques visites de repérages, Trudel propose à l’auteur du téléroman Pierre Gauvreau de camper l’intrigue dans la région de Charlevoix.

Le téléroman de Pierre Gauvreau est une illustration de l’histoire du Québec et son intrigue se déroulera finalement entre 1919 et 1931, d’où le titre Le Temps d’une paix, soit un espace historique situé entre les deux guerres mondiales du 20e siècle.

Dès lors, l’auteur du Temps d’une paix s’attache à illustrer divers faits de l’histoire liés à cette période. Notons simplement : la fin de la Première Guerre mondiale, les Années folles, la prohibition, la Crise économique de 1929, le mouvement des suffragettes, le passage du R-100, les débuts de l’aviation, l’arrivée de l’automobile et les mouvements de colonisation entre autres sujets. Ces divers événements permettent à Gauvreau d’illustrer la modernisation de la société québécoise durant cette période. Il utilise ainsi le passé afin d’expliquer et de démontrer les changements sociaux qui s’y rattachent. Avec ses séries subséquentes Cormoran (1990-1993) et le Volcan tranquille (1997-1998), Gauvreau dira :

« Essentiellement, ces trois séries racontent l’histoire de la modernisation du Québec. Mais comme dans tout ce que j’écris, cela est vécu par des gens ordinaires. »

Pierre Gauvreau est décédé en 2011.