Chroniques, Les Charlevoisiens au Saguenay
Les Charlevoisiens au Saguenay | Les Lapointe | 18/24
Jeu. 9 mai 2024 3 minutes
Par Sylvain Dufour
Deux frères Audet dit Lapointe de La Malbaie investissent dans la Société des Pinières du Saguenay, comme leur oncle maternel Pierre Boudreault. Joseph, l’aîné marié à Théotiste Tremblay, achète une des 21 parts avec l’apport financier de son beau-frère Ignace Couturier. Son frère, le forgeron Abraham Lapointe, est coassocié de Jean Harvey dans une autre part ; il est marié à Anastasie Harvey, une cousine de Jean et de quatre autres Harvey investisseurs dans la Société des Pinières. Depuis 1819, Ignace Couturier est marié à Marie Lapointe, sœur de Joseph et d’Abraham. Auparavant, il avait été marié à feu Marie Tremblay, sœur de Théotiste. Il était donc « double beau-frère » de son coassocié Joseph.
Dans son livre de 1957 sur l’histoire de la Baie des Ha ! Ha !, Damase Potvin identifie deux autres Lapointe natifs de La Malbaie parmi les premiers citoyens de la région de La Baie. En août 1850, Joseph Lapointe, venu avec ses parents François et Madeleine Simard, tous deux natifs de Baie-Saint-Paul, est nommé marguillier sur le premier conseil de la Fabrique de la paroisse Saint-Alphonse de Bagotville. Un peu après 1843, Nazaire Audet dit Lapointe serait venu de La Malbaie avec ses parents, frères et sœurs. Nazaire est réputé faire partie des premiers marchands de Bagotville mais probablement pas pour longtemps car, à l’occasion de la naissance de son unique enfant en 1886, il est journalier à Chambord. Il meurt non loin, à Roberval, en 1931.
Potvin relate aussi dans son livre une anecdote concernant une excursion de fin de semaine, vers 1843, pour la cueillette de bleuets. L’aventure implique quatre familles, dont celles de Joseph Lapointe et d’Ignace Couturier, qui se rendent au Cap-à-l’Est, sur la rive gauche du Saguenay en face de la Baie des Ha ! Ha ! Le groupe, comptant une vingtaine de personnes, traverse en goélette avec du matériel et des provisions pour deux nuits. Pendant que les hommes construisent une cabane en sapinage et en toile, les femmes et les enfants cueillent une vingtaine de chaudières de bleuets qu’on entrepose dans une boîte prévue à cette fin. Réveillé durant la nuit par des grognements, un des hommes entrevoit par la porte de la cabane un gros ours se gavant des bleuets récoltés. D’un seul coup de fusil, il descend l’ours qui s’effondre dans la boîte de bleuets. Le tout est nettoyé et la viande est récupérée pour nourrir les familles qui, de retour au village, ont raconté à leurs voisins qu’ils avaient tué un gros cochon perdu.