Chroniques, Les Charlevoisiens au Saguenay
Les Charlevoisiens au Saguenay | Les Tremblay | 23/24
Jeu. 13 juin 2024 3 minutes
Par Sylvain Dufour


Nous avons vu dans l’introduction de cette série qu’Alexis Tremblay dit Picoté du rang de la Chute de La Malbaie (aujourd’hui Clermont) était un des leaders de la Société des Pinières du Saguenay. Ses frères Joseph et Louis achètent eux-aussi une part dans la Société des Pinières, avec Louis Boulianne et François Boulianne, respectivement. François Boulianne est un beau-frère d’Alexis tandis que Louis Boulianne est un de ses neveux. Bien qu’ils aient beaucoup investi et travaillé au Saguenay, les frères Tremblay Picoté ont toujours maintenu leurs demeures à La Malbaie. Beaucoup d’autres Tremblay de Charlevoix sont allés au Saguenay ; certains y ont joué un rôle fondateur.
Jérôme Tremblay dit Romaine, natif des Éboulements, est un des investisseurs de La Malbaie dans la Société des Pinières. Il a deux coassociés : Jean Boudreault et Paul Lavoie de Sainte-Agnès. Après ses chantiers au Saguenay, Jérôme se fixe à Petites-Bergeronnes où il décède à 73 ans. Georges Tremblay de Petite-Rivière-Saint-François achète une part de la Société des Pinières avec l’apport de son frère Mars. Georges et Mars vont travailler au Saguenay tout en maintenant leurs résidences à Petite-Rivière.
Michel Tremblay des Éboulements, est réputé avoir couru les bois au Saguenay depuis 1824, pour la Compagnie de la Baie d’Hudson. De grande taille, fort et robuste, Michel dit le « Gros Micho », voit à maintenir l’ordre dans la région pour la Compagnie. Il fait partie d’un groupe de fiers-à-bras envoyé pour expulser Michel Simard de l’Anse-aux-Foins. Menacés avec un vieux fusil qu’on ne savait pas hors d’usage, le Gros Micho convainc ses comparses de ne pas insister. À la fin du bail de la Compagnie dans les terres du Saguenay, le Gros Micho passe au service de Peter McLeod. Il meurt à Chicoutimi en 1892. Une autre Éboulois, Moïse Tremblay, va à Tadoussac au début des années 1800 et épouse en 1805 la Montagnaise Christine Kichera. Les Kichera-Tremblay s’installent à l’Anse-aux-Foins, Saint-Fulgence, dès l’établissement du premier moulin à scie.
Mathias Tremblay, natif des Éboulements, et son épouse Octavie Tremblay, également native des Éboulements, se marient à La Malbaie en 1829. Ils migrent à Grande-Baie en mai 1843 et comptent parmi les premières familles de ce secteur. Vers la fin du XIXe siècle, Alfred Tremblay quitte Saint-Hilarion pour Chicoutimi, où il se marie en 1907, avant de s’établir définitivement à Métabetchouan au Lac-Saint-Jean. Son fils Jean-Noël fait de la politique provinciale et fédérale de 1958 à 1973.
L’émigration de Charlevoix vers le Saguenay-Lac-Saint-Jean est pratiquement continue depuis l’ouverture du Saguenay. Aussi récemment qu’à la fin des années 1940, Émeri Tremblay du Sud-Ouest-de-la-Rivière-Malbaie déménage à Alma où il élève cinq enfants. Le grand nombre d’émigrés Tremblay de Charlevoix a permis de transposer la première place de ce patronyme de Charlevoix au Saguenay-Lac-Saint-Jean.