De "quart cuisse'' à halte gourmande! L'évolution de Emeu Charlevoix avec Mme Raymonde Tremblay
Lun. 11 février 2019 4 minutes
En 1997 commence ce qui va être une grande aventure pour Mme Raymonde Tremblay, sa famille et ses 40 émeus.
Sur cette ferme familiale, le produit convoité est la viande de cet animal. L'inconvénient est qu'il en contient très peu. En fait, il n'y a qu'aux cuisses que la viande peut être retirée. Pourquoi l'émeu et non le fameux poulet conventionnel? Là est la question mais aussi la réponse; pour la grande qualité de la viande. Un taux de gras de 2% et une saveur douce.
Chaque animal peu en effet produire 27 lbs de viande. Conjointement, même avec une viande avec un si bas taux de gras, ils peuvent soutirer 15 lbs de gras de l'animal. Voilà ce qui en fait un animal si intéressant. Madame Tremblay ne se doute pas encore à cette époque de toutes les possibilités de l'animal. Outre le désir de la famille de rendre les cuisses de l'oiseau propre à la consommation, madame Tremblay lit sur le sujet, elle s'informe, se documente et se met à remettre en question toutes les facultés bénéfiques du gras de l'animal. "Comment pouvez-vous me dire que cette huile est bonne autant pour les rides, que l'eczéma, que les brûlures etc. J'ai besoin de preuves!" Vient l'intérêt d'approfondir le sujet. Elle achète donc 1 litre d'huile et fait des tests.
Le problème est qu'à chaque achat le produit est différent. Tantôt blanc, tantôt jaune ou granuleux elle se dit que malgré tous ses bienfaits, l'offre de produit n'est pas de grande qualité. Elle fait donc appel à un chercheur de l'université qui lui dit au tout début que son huile est comme du gras de poulet! Woo un instant, madame s'est documentée, elle a testé le produit et ce n'est pas vrai que vous allez comparer son produit à du gras de poulet! 6 ans de recherches avec cet homme aboutissent à un produit qui, hors de tout doute, vient faire concurrence aux 122 producteurs déjà en place selon la MAPAQ.
Elle a donc sa viande bien entendue, mais aussi son huile et son savon qu'elle a fait faire en 50 unités. Vient ensuite une demande de sa clientèle pour une crème à frictionner. La crème est conçue pour les femmes mais surprise, son premier pot vendu, de couleur rose est acheté...par un homme! Et oui, malgré son contenant aux allures féminines, sa crème est également achetée par des hommes.
La demande de sa clientèle lui exige donc de créer une gamme masculine. Un pot à la fois, l'entreprise se bâtit, des produits s'ajoutent à la collection. Cette femme qui, c'est important de le mentionner, était diététiste avant de commencer cette aventure, transforme un produit à pourcentage très élevé en ingrédients actifs; ce qui la place à un niveau supérieur comparativement à ses compétiteurs.
Aujourd'hui, sa gamme de produits pour les soins du corps en compte 18. Nous allons de produits cosmétiques à produits de soins pour le corps en passant bien entendu par les produits comestibles… ce qui nous amène à la 3e phase de l'entreprise.
J'ai un produit béton: toute la gamme est de qualité supérieure, c'est homologué Santé Canada et a son NPN (numéro de produit naturel). Comment en tout respect , je peux rendre honneur à mon animal? Voici en 2019, la Halte Gourmande. Voici l'économusée Huilière de Charlevoix!
Dans cette nouvelle installation, non seulement pour pourrez connaître ses produits, mais vous pourrez également vous documenter sur l'historique de l'animal, l'historique de l'entreprise, de ses composantes plus qu'intéressantes à découvrir ou à re-découvrir. Depuis 2010, cette entrepreneure Chevalière de l'Ordre national du Mérite Agricole du Québec, caressait le désir d'ouvrir un économusée. Mais quelle diversité me direz-vous! En effet! Mais quelle est la motivation? Pourquoi ne s'est-elle pas arrêter là et profiter de la vie? La réponse est le respect de l'animal qu'elle élève. Ce n'est pas un simple animal d'élevage, dont elle prend ce dont elle a besoin et hop au suivant! Non, elle chérit l'émeu.
Elle utilise ses bienfaits le plus qu'elle le peut. Oui, elle (ben pas elle au sens propre! ) doit abattre l'animal pour soutirer son plein potentiel, mais elle le fait pour d'excellentes raisons. Elle le fait pour faire du bien aux gens, elle respecte l'animal dans sa totalité. Emeu Charlevoix se sert de la viande pour le côté alimentaire, du gras pour le cosmétique et huiles, des os pour faire des soupes, des plumes pour orner ses emballages cadeau et fait également des plumeaux.
Voilà pourquoi son entreprise est si diversifiée.