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Alexandre Da Costa joue pour la Croisière des Alizés
Mar. 19 septembre 2023 3 minutes
Par André Magny


Quelque cinq ans après sa dernière visite au Domaine Forget, le réputé violoniste québécois Alexandre Da Costa a renoué avec la formidable acoustique de la salle du centre musical, le 16 septembre dernier. Un samedi soir sous le signe de l’émotion, de la virtuosité, de la générosité et des surprises.


Dans un premier temps, les 140 personnes réunies à St-Irénée pour soutenir l’action de la Croisière des Alizés auprès des jeunes filles et femmes aux prises avec l’anorexie et la boulimie furent séduites par plus de 25 voix féminines et masculines. Les jeunes choristes de l’ensemble Ad Vitam de Québec en ont surpris plus d’un par la qualité de leurs chants et l’émotion qui s’est dégagée tout au long de leur prestation de trente minutes.
Après l’interprétation par le chœur Ad Vitam de We know the way, tirée du film Moana, parfaite dans les circonstances, la table était mise pour l’entrée en scène d’Alexandre Da Costa et de son complice au piano, le Canadien John Roney.
Un son exceptionnel
Alors qu’il l’avait fabriqué en 1701, Stradivarius se doutait-il qu’un jour, l’un de ses violons se retrouverait dans les bras du maestro Da Costa en plein Charlevoix ? C’est donc accompagné de cet instrument inestimable, mais surtout au son céleste qu’Alexandre Da Costa en a mis plein les oreilles aux gens présents.
Que ce soit avec le concerto baroque L’été, tiré des Quatre Saisons de Vivaldi, « véritable musique heavy metal » selon le chef d’orchestre de 43 ans, mais aussi avec Beethoven ou avec André Gagnon dans Petit concerto pour Carignan, l’archet de Da Costa virevolte, caresse, survole les cordes du Stradivarius. Dans la salle, les gens sont subjugués, au point que les ovations debout se multiplient tout au long du concert. Et que dire de la transformation de la pièce Für Elise de Beethoven dans laquelle l’artiste québécois y ajoute une panoplie d’extraits de succès américains, mais également Je t’aime comme un fou de Robert Charlebois ? Tout simplement génial !
Le programme s’enchaîne avec une évidente complicité, souvent avec humour, avec John Roney, professeur au département de musique à l’Université de Montréal et aussi jazzman fort réputé. « Il y a une vision complémentaire de notre musique ; nos goûts musicaux se fusionnent » comme l’explique le violoniste québécois rencontré au lendemain de son concert à la marina de Cap-à-l’Aigle. Samedi soir, le classique et le jazz faisaient des incursions dans l’univers de l’autre, se renvoyaient mutuellement des notes par la tête !
Jouer pour la cause
« Que ce soit devant 100 personnes ou 1 000 personnes, la passion est la même » dira Alexandre Da Costa lorsque questionné sur les raisons qui ont fait qu’il a accepté l’invitation de la Croisière des Alizés. « Je suis allé m’informer sur la cause. C’est vraiment un projet fantastique! Une très belle cause. » Lui qui qui a fait de nombreux concerts dans les CHSLD ou les hôpitaux au moment de la pandémie croit fermement en la musicothérapie comme il croit aux bienfaits de la voile pour les jeunes filles souffrant de troubles du comportement alimentaire. « J’ai beaucoup aimé la façon dont la directrice de la Croisière des Alizés, Nathaly Isabelle, m’a approché pour ce concert bénéfice, ce fut avec classe. Et ça m’a permis de revenir jouer au Domaine Forget dans une ambiance beaucoup moins stressante que lors des festivals de musique classique ! »




Alexandre Da Costa et John Roney ont été particulièrement généreux lors de leur prestation au Domaine Forget dans le cadre de la campagne se sociofinancement de l’OBNL charlevoisien, la Croisière des Alizés.
Crédit : photo d’Isabelle Côté


Le chœur Ad Vitam de Québec a interprété quatre chants au grand plaisir de l’assistance rassemblée dans la salle du Domaine Forget.
Crédit : photo Mélanie Perron

