Personnalité du jour | Clément Turgeon

En 2009, au cours d’une fête entre amis, l’idée d’un festival en plein cœur de Baie-Saint-Paul est lancée. Celui qui se sentait inspiré ce soir-là, c’est Clément Turgeon Thériault ! C’est donc à lui et aux gens qu’il a su rallier qu’on doit la naissance en 2010 de ce qui deviendra la première édition d’une grande fête digne de ce nom impliquant toute une communauté : Le Festif de Baie-Saint-Paul.

Qu’est-ce qui fait, Clément Turgeon Thériault, qu’on a la même énergie, la même passion à l’aube du 15e anniversaire ? Parce que la population embarque dans un projet, qui paraissait insensé au départ, comme ce fut le cas à l’époque des Échassiers de Baie-Saint-Paul, l’ancêtre du Cirque du Soleil ? « C’est certain. On a un feed-back direct avec la communauté. On est très impliqué au sein de Baie-Saint-Paul. Les jeunes nous remercient souvent d’être là. Ils nous disent qu’ils sont fiers de leur ville. C’est sûr que c’est motivant. »

Mais ce n’est pas le seul ingrédient de la recette du natif de Baie-Saint-Paul et de ses quatre autres acolytes au comité de direction. Il y a aussi la créativité. « J’utilise beaucoup celle-ci. Il y a toujours des nouveaux concepts à chaque année. Ce n’est pas monotone. On n’est pas sur la même formule depuis 15 ans, on évolue toujours. » Un exemple concret. Lors de l’entrevue accordée sur Teams - tout en surveillant du coin de l’œil sa fille de 9 ans en train de se promener seule en skate pour la première fois ! -, Clément raconte au journaliste de Mon Charlevoix qu’avec sa directrice technique, il vient de découvrir un possible nouveau site pour un concert. Étant donné que la chose n’est pas encore coulée dans le ciment, nous aurons droit à un seul indice : béton ! « On redécouvre toujours notre ville ! », lance avec fierté celui qui, au sein du Festif, y est à la fois le directeur général et artistique.

Le Festif fait des petits… en français !

Tout au long de ses 15 ans d’existence, Clément Turgeon et son équipe ont tenu à diversifier le Festif. C’est ainsi qu’il y a eu un développement du volet international, l’ajout de spectacles nocturnes, des partenariats avec des producteurs locaux, le souci d’être respectueux envers l’environnement, la fondation du Cabaret Festif et le Festif à l’école. Une façon d’assurer la relève des spectateurs. « L’objectif, selon M. Turgeon Thériault, c’est d’habituer les jeunes à voir des spectacles et à participer au Festif. Ça les sensibilise à la musique québécoise, parce que parfois, avec les différentes plateformes d’écoute en ligne, ils sont moins portés à écouter de la musique francophone ou québécoise. »

Pour le DG, il est important que le Festif garde un aspect important de sa programmation en français tout en étant ouvert sur le monde. « On a vraiment une scène musicale exceptionnelle au Québec. C’est important de mettre ça en valeur. » Ce sera encore le cas en 2024. « Sur les 100 artistes qu’on a cette année, on en a 20 internationaux », précise Clément Turgeon.

L’édition 2024 : du 18 au 21 juillet

Outre les Québécois, il y aura des artistes en provenance de l’Acadie, des États-Unis et de l’Europe. Pour signer des noms, le directeur n’attend pas de recevoir des courriels. Il prend son bâton de pèlerin pour parcourir certains festivals. En prévision de l’édition de cette année, il est donc allé voir des festivals en Islande, à Los Angeles, aux Pays-Bas en plus, évidemment, d’écouter de la musique à longueur de journée ! « Moi, j’écoute de tout. Ça me permet de garder mes horizons ouverts. Je ne suis pas un grand fan de rap, mais j’ai fini par apprécier ça. Je suis capable maintenant de voir ce qui est bon en rap, ce qui marche. »

En attendant la programmation officielle, sans avouer que l’Islande sera au menu à Baie-Saint-Paul, Clément Turgeon Thériault dévoile tout de même qu’outre la grande scène, on continuera d’entendre des spectacles dans des lieux inusités comme des commerces. Il y aura aussi comme nouveauté les jams de l’arrière-pays. Ce sera une série de spectacles avec une vingtaine de musiciens folkloriques de Charlevoix en provenance notamment de St-Hilarion, Clermont, La Malbaie ou encore l’Isle-aux-Coudres. Une exposition de photos mettant à l’honneur violoneux et autres spécialistes de la musique trad dans Charlevoix viendra compléter le tout.