Personnalités du jour, Gens de Chez Nous, Chroniques
Personnalités du jour | Éric K. Boulianne
Mar. 9 juillet 2024 4 minutes
Par André Magny
Depuis plus de 12 ans, Éric K. Boulianne accumule les heures derrière l’écran de son ordinateur avant que ses scénarios ne traversent le grand écran avec moult succès. Mais le scénariste de Baie-St-Paul a aussi bien d’autres cordes à son clavier. Il est aussi comédien et de plus en plus réalisateur.
Éric K. Boulianne : pas juste un Barbare de la Malbaie !
C’est important de rester assis au cinéma jusqu’à la fin du générique. Ça permet ainsi d’en savoir un peu plus sur les artisans derrière la caméra. C’est ainsi que des titres comme Bon Cop, Bad Cop, Le Menteur ou encore Viking sont tous associés à Éric Boulianne. Comment ? Par le scénario.
Ça fait moins de 15 ans que l’originaire de Baie-St-Paul écrit des scénarios. Et pourtant, il cumule les succès ou les sélections lors de prestigieux festivals à une vitesse fulgurante, que ce soit comme scénariste ou co-scénariste. Ce fut le cas avec Petit Frère, sélectionné en 2014 à la 53e Semaine de la critique de Cannes et vu dans plus de 60 festivals internationaux ou encore PRANK, projeté à la 31e Semaine de la critique de la Mostra de Venise en 2016.
Depuis 2017, pas moins de sept longs-métrages scénarisés ou coscénarisés par Eric K. Boulianne ont pris l’affiche. Et pas les moindres. Des recettes gagnantes aux guichets avec notamment De père en flic, suivi par Avant qu’on explose, nommé dans la catégorie meilleur scénario au gala Québec Cinéma en 2019, Menteur, plus gros box-office au Québec en 2019, Les Barbares de la Malbaie (tourné évidemment dans Charlevoix !), Viking, qui a reçu le prix IRIS 2023 du meilleur scénario ainsi que Le Plongeur, avec près d’un million de $ au box-office québécois en 2023.
On va aussi retrouver le scénariste devant la caméra, comme c’est le cas avec Farador, parodie fantastique tournée également dans Charlevoix et dans lequel, en plus d’être co-scénariste, il tient aussi le rôle principal. Avec Faire un enfant, il actionne aussi la caméra dans ce court-métrage qu’il a écrit et réalisé, présenté en première internationale au Festival international du film de Locarno, en Suisse, l’an dernier, où il a remporté le prix de la meilleure réalisation de la section Pardi di d’Omani.
Le cinéma une œuvre globale
Pas mal pour quelqu’un qui avoue que son cours de scénarisation à l’université n’était pas particulièrement sa tasse de thé ! En fait, selon Éric K. Boulianne, pour devenir un bon scénariste, il faut passer beaucoup de temps devant son ordinateur pour créer des scénarios, ce qui n’est pas nécessairement le cas sur les bancs d’école.
Être scénariste, c’est aussi accepter que son scénario soit modifié en cours de route. Il explique que lors du tournage ou du montage, il est possible que certaines scènes soient retravaillées. « Ça peut aussi changer en fonction du casting », explique celui qui incarnait le rôle de Charles dans Farador. On peut également écrire en fonction du comédien qui sera choisi, « en lien avec sa musicalité » si on le connaît, en fonction, par exemple, de telle ou telle réplique dans sa bouche, de préciser le scénariste de Menteur.
Et quand un scénariste s’attaque à l’adaptation d’un roman avec un auteur qui est toujours vivant, la marge de manœuvre est plus facile ou plus difficile ? « Dans le cas du Plongeur, l’auteur Stéphane Larue ne voulait pas s’en mêler. Il me faisait confiance. »
Bientôt sur vos écrans
Après sans doute quelques sauts dans Charlevoix pour rendre visite à son père qui y habite toujours, Éric K. Boulianne va s’attaquer à Menteuse, la suite de Menteur, mais en version féminine avec Anne-Élizabeth Bossé. Rémi Girard sera aussi de la distribution de ce film qui sortira pour l’été de 2025.
Les suites comme Menteur ou comme Bon Cop, Bad Cop – tourné maintenant en série - sont sûrement plus faciles à imaginer puisqu’on a déjà une petite idée. Pas nécessairement, intervient Éric Boulianne. « On part toujours avec deux prises dans une suite ! Ça vient avec la pression. On le fait pour faire plaisir au public. On le fait aussi parce qu’on aime travailler avec une équipe. »
Et Éric K. Boulianne, a-t-il d’autres ambitions en tant que comédien ? « C’est vrai que j’aime jouer. De plus en plus, je devrais dire. » Peut-être cumulera-t-il les fonctions de scénariste, de comédien et de réalisateur dans une prochaine production, puisqu’il l’affirme : « J’aimerais tourner un long métrage. »