

Il était une fois Jean-Baptiste Grenon, l'Hercule de Charlevoix.
Mer. 29 mai 2019 3 minutes

Dans Charlevoix, il se raconte encore de nombreuses histoires légendaires autour des exploits d’hommes forts de la région. Il faut dire qu’au 18e et 19e siècle le travail agricole et forestier nécessite une grande force physique. Les hommes forts sont donc nombreux à cette époque. Certains d’entre eux se démarqueront plus que les autres comme Jean-Baptiste Grenon de Baie-Saint-Paul.
Parmi quelques tours de force de Grenon, il ne faut pas faire fi de son combat victorieux contre un ours qu'il a battu à mains nues et la facilité qu'il a eue à arracher un immense tronc d’arbre que quatre hommes ne parvenaient pas à tirer du sol. Parfois, moi j'ai de la misère à sortir une racine de pissenlit au complet quand je tire dessus... On raconte aussi qu'il s'attelait à la place de son cheval et montait les côtes abruptes de Baie-Saint-Paul! Ce sera également sa force physique impressionnante qui lui sauvera un jour la vie:
Nous sommes à Baie-Saint-Paul en 1759, en pleine Conquête anglaise. Par crainte des troupes du Général Wolfe, les citoyens de Baie-Saint-Paul se réfugient au beau milieu de la forêt. Durant la nuit, des hommes se rendent sur le rivage afin d’élever des fortifications et deux d’entre eux sont faits prisonniers: un dénommé Tremblay, originaire des Éboulements, et Jean-Baptiste Grenon. Tremblay n'a pas de chance et est jeté à la mer. Par contre, en ce qui concerne Grenon, l’histoire est bien différente. Les soldats anglais l’attachent à un poteau de navire et tentent de lui faire plier les genoux, afin de le jeter à l’eau, mais n’y parviennent pas. Étonné de la force physique de Grenon, le capitaine du navire ordonne qu'on lui détache une main. Aussitôt sa main libre, Grenon frappe un soldat anglais qui meurt sur le coup. Stupéfaits par la force physique de Grenon, les envahisseurs le relâcheront et il retournera sain et sauf à Baie-Saint-Paul!
L'Hercule du Nord avait une fille, et comme on dit la pomme ne tombe jamais bien loin du pommier. À cette époque, à Baie-Saint-Paul , tout le monde connait la force de la « fille de Grenon ». Selon une légende rapportée par l’écrivain Philippe Aubert de Gaspé, un homme de la rive-sud aurait un jour voulu aider Marie Grenon qui portait un pesant fardeau. Cette dernière, voulant probablement s’amuser, laisse l’inconnu porter la charge qu’elle transporte sur son dos sans aucune difficulté. Très vite, l’homme doit reconnaître qu’il ne peut supporter cette charge bien trop lourde pour lui. Marie Grenon reprend alors l’imposant «minot de sel» et continue sa route sous les yeux hébétés de l'inconnu. Complètement sous le choc, l’homme se rend chez des villageois de Baie-Saint-Paul, et raconte sa péripétie au grand rire des habitants qui lui confirme que pour «la fille de Grenon», soulever ce minot de sel est un bien petit effort et qu'elle est capable de lever des charges bien plus lourdes! On raconte que l’homme de la rive-sud s’en retourna chez lui sidéré et raconta à tout un chacun cette histoire vécue dans la terre du Nord de Charlevoix où se trouvent des femmes et des hommes si forts qu’ils sont dignes d’entrer dans la légende.
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Petits faits sur lui: