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J'haïs Noël mais je me soigne

Lun. 16 décembre 2019 4 minutes

J'haïs Noël mais je me soigne
J'haïs Noël mais je me soigne
Je n'ai jamais beaucoup aimé Noël et le temps des Fêtes en général. Toute ma vie, j'ai été un couche tôt et son corollaire un lève très tôt. Chez nous, on n’était pas patient, au pire on ouvrait les cadeaux de Noël dans l'après-midi du 24, ça ne laissait pas beaucoup de place à l'excitation du réveillon. Pour moi, c'était un supplice de rester éveillé d'autant plus qu'à l'époque, on  commençait après la messe de minuit. C'est encore le cas aujourd'hui, c'est très difficile pour moi de rester debout passé 10 heures. Comme Noël est une fête nocturne, j'ai souvent eu la baboune parce qu'on m'interdisait d'aller me coucher et c'est toujours le cas. Même chose pour le 31 décembre, il faut encore se coucher tard sous prétexte de fêter la nouvelle année, alors que cette date ou une autre c'est pareil, ça peut être la nouvelle année tous les jours.

Alors au fil des ans, on m'a surnommé le Grincheux, Scrooge et autres personnages destructeurs de l'esprit des fêtes. Parce que ça coûte cher Noël et ça alimente la société de consommation pour des choses qui ne durent pas.

Je connais plusieurs personnes comme moi et des plus radicaux. Un de ceux-là refuse systématiquement de participer à toute fête en lien avec cette période de l'année. D'autres font comme moi et se sentent obligés en n’ayant pas beaucoup le coeur à la fête. Il faut dire que je ne bois pas et que certains de mes amis qui ne trippent pas sur les fêtes ne boivent pas non plus. Y a rien de plus plate pour une personne sobre de se retrouver avec une tablée de pompettes qui commencent à dire des niaiseries en se trouvant drôles.

Et, sûrement vous, et certainement mon épouse, qui êtes carrément surexcités par l'arrivée de ce temps béni. La maison est pleine de lutins de toutous de Noël, de mini arbres et de lumières. Je suis chargé de faire les décorations à l'extérieur et je n'ai encore rien fait à part sortir deux trois jeux de lumières du cabanon. À Noël, un membre de la famille va venir pour FAIRE la dinde dans notre maison, ce qui donne lieu à la blague annuelle. On sera une quinzaine pour souper le 25 dont l'âge varie entre 30 et 95 ans. C'est quand même un moment très agréable. Mais cette année, j'ai une nouvelle raison de grincher, ma chirurgie bariatrique (brocher l'estomac) limitera beaucoup mes libations. Une dizaine de bouchées et je suis plein. La dinde n'a pas grand chose à craindre de ma part. Après le souper, c'est l'échange des cadeaux volés. Un autre moment que j'aime beaucoup, car il y a beaucoup d'interactions et de joie.

Depuis plus de 50 ans dans ma famille maternelle, le 26 décembre nous nous réunissons dans une salle de la ville de Québec. Mon grand-père Bouchard qui habitait où se situe maintenant le Irving à Clermont, a quitté en 1966 avec toute la trâlée pour s'installer à Québec. Quand on compte tous les descendants, on doit être entre 70 et 100. Grâce à cette fête annuelle, je connais mes cousins et cousines et je vois la plupart au moins une fois par année, de même que mes tantes et mes oncles. Le party est court, 3 ou 4 heures, mais c'est assez pour se revoir, prendre des nouvelles et se dire qu'on s'aime et qu'on s'oublie pas.

Comme vous voyez, je ne suis pas à 100% grincheux. Et dans ma volonté de me soigner, un cadeau m'a été donné il y a bientôt trois ans, une belle petite fille nommée Camille. Cette année, une jeune artiste de Baie-Saint-Paul m'aide aussi à apprécier Noël. Léa Jarry a composé et mis vidéo une très belle chanson intitulée Mémoires de l'essentiel. Le texte est un hommage nostalgique et romantique à cette période de l'année et la musique est superbe. Dans le vidéo, on voit son chum la traîner hors du magasin où elle est en extase devant le sapin. C'est pas mal le reflet de la réalité.

En vieillissant, le Grincheux de Noël s'adoucit. Sans avoir complètement fait la paix avec les festivités, je saisis un peu mieux ce qui rend tellement de gens excités et heureux dans cette période de l'année. S'il reste toujours un moment où le mot famille a encore une signification, c'est dans le temps des fêtes. C'est un garde-fou contre l'isolement et la désagrégation de la vie familiale.

Finalement je n'haïs pas tant que ça Noël et le temps des fêtes, de moins en moins en fait. Je peux bien faire un effort pour me coucher plus tard une fois ou deux par année. Les bénéfices en joie et amour familiaux compensent amplement.

JOYEUX NOËl À TOUS ET À TOUTES


''On a toute sa vie le même âge''-Claude Lelouch

Encore faut-il savoir qui il est?

 

 

 

 

 

 

 

 

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