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La tradition se poursuit...

Lun. 12 août 2019 3 minutes

La tradition se poursuit...
La tradition se poursuit...
C’est le blanc pour cette chronique, pas d’idée de sujet. Je vais être obligé de me rabattre sur mon sujet favori qui est la rivalité est-ouest. Est-ce que tout a été dit là-dessus? Sommes-nous vraiment conscients de son impact? Une chose est sûre, c’est qu’à presque tous les coups ou je commence à jaser avec un touriste québécois ou une personne à l’extérieur de Charlevoix, on me parle de cette réalité. Cette méfiance et cette rivalité existent depuis les origines du peuplement de Charlevoix. L’implantation du Palais de Justice à La Malbaie en 1870 passe encore de travers dans la gorge de certaines personnes de l’ouest. Au début La Malbaie était plus développée que Baie-Saint-Paul avec deux seigneurs Fraser et Nairn qui s’en occupaient avec entrain développant l’industrie forestière et la construction navale et assez rapidement la villégiature. Comme Baie-Saint-Paul avait été brulé par les Anglais, il fallut repartir à neuf. Il semblerait que lors de la colonisation du Saguenay Lac-Saint-Jean, notre division charlevoisienne se soit reportée sur les terres des bleuets avec des implantations distinctes. Il n’y a pas que la faille de Logan dans Charlevoix, il y a aussi la faille de Saint-Hilarion qui coupe le territoire naturel en deux. Notre fracture fraternelle est ancrée très profondément un peu comme deux ethnies africaines qui ne peuvent pas se blairer ayant été en guerre depuis des siècles. J’ai rencontré aujourd’hui même l’ancien directeur général de La Pocatière et ce qu’il m’a dit c’est que la propriétaire d’un gîte où il avait logé à La Malbaie avait comme principal motif de conversation de parler contre Baie-Saint-Paul et il est fort possible que le contraire puisse exister à Baie-Saint-Paul. Bien sûr quand on se rencontre socialement ou devant les médias on est très polis et gentils mais quand on a le dos tourné c’est une autre paire de manche. A l’avantage de l’ouest les gens sont très ouverts et accueillants envers les gens de l’est qui s’y installent et plusieurs participent très concrètement au développement du territoire. Qu’on pense aux Turcotte, Alain et Jean-Claude, Pascal Harvey de la SADC. Moi-même dans les années 90 la majorité de mon cercle d’amis se trouvait dans l’ouest et je croyais que tous les espoirs étaient permis pour l’avènement d’un seul Charlevoix. Je me suis fichtrement trompé, je crois qu’on a reculé depuis cette époque. On est toujours dans le régime de l’apartheid qui signifie : développement séparé. L’Ouest s’est brillamment développé et tout le monde dans l’est le reconnaît. On vante la beauté de la rue Saint-Jean Baptiste et du centre-ville. On envie le Massif et le Festif. On haït l’hôpital, on en est jaloux, on est frustré parce que l'est est pris avec un vieux bâtiment mal foutu et on a vraiment l’impression que les services glissent vers Baie-Saint-Paul. De plus, plusieurs trouvent qu’il n’y a personne dans cet hôpital de 260 millions. C’est le nouveau Palais de Justice 150 ans plus tard. L’heure de la revanche a sonnée. L’Ouest a bien profité de l’économie de son voisin parce que depuis 25 ans les deniers du Casino ne s’embrassent pas de frontières régionales et financent plusieurs événements à Baie-Saint-Paul et l’île aux Coudres. Le G7 a sûrement eu quelques retombées à L’Ouest du point d'impact du météorite. La chambre de commerce, Tourisme Charlevoix, le CIE et la SADC sont pan-charlevoisiens et ça semble assez bien allé mais les maires résistent encore et encore. Guerre de pouvoir? Peur de perdre du financement? Vieilles réminiscences du passé ? Méfiance mutuelle ? Tirage de couverte? Toute ces réponses je crois.

Je me permets d’être un peu plus caustique sur ce sujet, j’ai perdu mes illusions, il n’y aura pas dans un avenir prévisible la création d’un véritable Charlevoix politique puisque presque personne n’y voit un réel avantage. Seul une fusion des MRC forcée par le gouvernement pour des raisons financières ou dans le cadre d’un rebrassage des cartes du développement régional peut changer la donne. Une chose est claire, autant dans l’Est que dans l’Ouest, on est tous du bon monde, on est tous des Charlevoisiens. Notre rivalité créé peut-être une saine émulation, une compétitivité productive et nos projets régionaux comme le train de Charlevoix se font quand même. On aime hait l’autre et on hait aimer l’autre.

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