L'alcool, la drogue, les AA et nous
Lun. 18 novembre 2019 3 minutes
C'est la semaine de prévention des dépendances. Après trente-quatre années d'abstinence, je me sens encore concerné par cet enjeu social. La consommation excessive ne date pas d'hier. J'ai coutume de dire que dans mon village quand j'étais jeune, il y avait un ou une alcoolique à toutes les deux ou trois maisons. Mes grands-parents parlaient parfois de tel ou tel monsieur qui faisait maison nette, ce qui correspond à de la violence conjugale aujourd'hui. Certains étaient des traumatisés de la Seconde Guerre mondiale laissés à eux-même avec ce qu'on appelle aujourd'hui un sévère choc post-traumatique. Quand on ne parle pas, on se soigne avec ce qu'on peut et l'alcool a cette propriété d'apaiser le mal être ou de l'oublier pendant quelques heures. C'était l'époque où on conduisait avec une bière entre les deux jambes. Combien sont morts des suites d'une conduite en ébriété ? Personnellement j'ai des amis et des connaissances pleins de potentiel qui sont partis pour notre plus grande peine. Dans les années 70, l'alcool n'est plus le seul intoxicant, la drogue fait son entrée dans le paysage Charlevoisien. C'est plus insidieux, jumelé à l'alcool, ça fait de drôles de mélange d'effets. On commence avec un joint de pot et on se retrouve avec un billet de banque roulé à sniffer de la cocaïne. Les pushers font de bonnes affaires, la drogue abonde sur le marché et on ne sent aucune pression policière pour empêcher ça. Mais la drogue finit par détruire des vies. On ne peut plus s'en passer et ça coûte de plus en plus cher.
Les ressources de l'époque en dépendance sont très rares, ce n'est pas considéré comme une maladie, mais comme un vice ou une faiblesse. Combien de dépendants n'ont pas entendu des dizaines de fois ''T'as rien à arrêter, t'as pas de volonté''. Quand ta tête ne va pas et que tu es tout poqué, la volonté ne suffit pas, tu as besoin de l'aide d'un autre être humain. Le mouvement des Alcooliques Anonymes offre cette option. C'est une fraternité d'hommes et de femmes qui se soutiennent dans leur rétablissement. Ils pratiquent une série de concepts, dont les douze étapes, pour encadrer leur démarche de sobriété. Mais rien n'est obligatoire, tout est suggéré. On peut prendre ce qu'on veut et laisser le reste de côté. Le fondateur de ce mouvement le New-Yorkais Bill W. Wilson était une sorte de génie qui avait vécu une expérience spirituelle intense. Il a fondé AA en 1935 avec un médecin le Doc Bob et à sa mort en 1971, il y avait au moins 1 000 000 de membres dans un grand nombre de pays. Jamais une association ou un programme n'a sorti autant d'alcooliques de la souffrance et de la misère que les AA. D'ailleurs on dit qu'il n'y a pas de cas désespérés seulement des cas désespérants. Les AA ont aussi des slogans qui résument des pans du mode de vie comme : L'important d'abord, Vivre et Laisser vivre, le fameux un jour à la fois. D'autres mouvements sont nés sous l'inspiration des AA, comme les NA (Narcotiques anonymes) pour la drogue. Depuis les années 70, il y a des réunions pratiquement tous les soirs dans Charlevoix. La Malbaie, Baie-Saint-Paul, Saint-Urbain, Clermont, Saint-Hilarion étaient encore en activités aux dernières nouvelles, personnellement, je ne vais plus aux réunions ou presque depuis plusieurs années, mais je sais qu'AA m'a sauvé la vie et je me sens encore très proche de ceux et celles que j'ai côtoyés dans ce qu'on appelle entre nous le mouvement. Il y a une sorte de magie dans l'immense solidarité qu'on y retrouve.
Prévenir
Le mercredi 20 novembre aux Éboulements il y aura une conférence d'une jeune fille sobre qui a fondé Soberlab. Si ça vous tente, allez faire un tour. Il y a aussi des réunions ouvertes des AA où tout le monde est bienvenu, je sais c'est gênant, mais une fois dans la salle, vous serez bien je vous le garantis. Bonne fin de 24 heures.
Les AA et nous
Les ressources de l'époque en dépendance sont très rares, ce n'est pas considéré comme une maladie, mais comme un vice ou une faiblesse. Combien de dépendants n'ont pas entendu des dizaines de fois ''T'as rien à arrêter, t'as pas de volonté''. Quand ta tête ne va pas et que tu es tout poqué, la volonté ne suffit pas, tu as besoin de l'aide d'un autre être humain. Le mouvement des Alcooliques Anonymes offre cette option. C'est une fraternité d'hommes et de femmes qui se soutiennent dans leur rétablissement. Ils pratiquent une série de concepts, dont les douze étapes, pour encadrer leur démarche de sobriété. Mais rien n'est obligatoire, tout est suggéré. On peut prendre ce qu'on veut et laisser le reste de côté. Le fondateur de ce mouvement le New-Yorkais Bill W. Wilson était une sorte de génie qui avait vécu une expérience spirituelle intense. Il a fondé AA en 1935 avec un médecin le Doc Bob et à sa mort en 1971, il y avait au moins 1 000 000 de membres dans un grand nombre de pays. Jamais une association ou un programme n'a sorti autant d'alcooliques de la souffrance et de la misère que les AA. D'ailleurs on dit qu'il n'y a pas de cas désespérés seulement des cas désespérants. Les AA ont aussi des slogans qui résument des pans du mode de vie comme : L'important d'abord, Vivre et Laisser vivre, le fameux un jour à la fois. D'autres mouvements sont nés sous l'inspiration des AA, comme les NA (Narcotiques anonymes) pour la drogue. Depuis les années 70, il y a des réunions pratiquement tous les soirs dans Charlevoix. La Malbaie, Baie-Saint-Paul, Saint-Urbain, Clermont, Saint-Hilarion étaient encore en activités aux dernières nouvelles, personnellement, je ne vais plus aux réunions ou presque depuis plusieurs années, mais je sais qu'AA m'a sauvé la vie et je me sens encore très proche de ceux et celles que j'ai côtoyés dans ce qu'on appelle entre nous le mouvement. Il y a une sorte de magie dans l'immense solidarité qu'on y retrouve.
Prévenir
Le mercredi 20 novembre aux Éboulements il y aura une conférence d'une jeune fille sobre qui a fondé Soberlab. Si ça vous tente, allez faire un tour. Il y a aussi des réunions ouvertes des AA où tout le monde est bienvenu, je sais c'est gênant, mais une fois dans la salle, vous serez bien je vous le garantis. Bonne fin de 24 heures.
