Le Pavillon Hubert Reeves
Lun. 24 février 2020 4 minutes
Lorsque j'étais jeune, quand on revenait de Québec, mes parents disaient que Baie-Saint-Paul était situé dans le cratère d'un volcan. J'ai aussi été initié à la Côte magnétique du Parc des Grands Jardins que je n'arrive plus à retrouver aujourd'hui. Nos connaissances étaient bien pauvres. Il fallait augmenter notre savoir scientifique et c'est alors que quelques projets ont voulu et veulent encore remédier.
Les ancêtres du Pavillon Hubert Reeves
Le Pavillon Hubert Reeves a des ancêtres. Dans les années 80, l'ATR de Charlevoix, alors dirigé par Pierre Tremblay, était promoteur du Pavillon de la Biosphère, un centre d'interprétation de la géophysique charlevoisienne à l'intérieur duquel on voulait placer un simulateur de tremblement de terre mis en scène dans la chapelle des Petites Franciscaines de Marie. Comme à l'habitude, une polémique est-ouest s'est invitée dans le projet. Comme la localisation variait de La Malbaie à Baie-Saint-Paul, j'avais surnommé le projet en Papillon de la Bisbillosphère. Finalement, pour ménager la chèvre et le chou, c'est aux Éboulements que le projet a atterri. Mais il est demeuré sans suite.
Début des années 90, la Chambre de Commerce de Charlevoix pilote le projet de Complexe environnemental en partenariat avec le Centre écologique de Port-au-Saumon et son coloré directeur, le père Rosaire Corbin. Ce sont les années Mulroney, Denis Lavoie est son adjoint dans Charlevoix. De nombreuses démarches sont réalisées jusque dans la Métropole. Lucien Bouchard, qui vient embrasser la terre de son ancêtre à Petite-Rivière-Saint-François, est ministre de l'Environnement. Dans ce même village charlevoisien, le 24 juin 1990, Brian Mulroney apprend l'échec de l'accord constitutionnel du Lac Meech.
3 à 4 millions sont sur la table pour le complexe environnemental, mais les élections sont déclenchées, les conservateurs sont battus et le projet n'aura pas de suite.
Quelques initiatives entretiennent la flamme
Pendant plusieurs années, la géosphère tombe quelque peu en désuétude. Un organisme de Baie-Saint-Paul continue d'offrir des excursions d'interprétation de l'astroblème de Charlevoix contribuant à vulgariser cet événement cataclysmique survenu il y a 350 millions d'années. Puis vers 2010, un parcours astronomique se déploie dans les sentiers du Manoir Richelieu initié par Jean-Michel Gastonguay, un professeur de physique au Centre d'études collégiales. Également chaque été, un autre professeur retraité, Pierre Archambault, opère bénévolement un centre d'interprétation de la sismicité charlevoisien avec simulateur de tremblement de terre.
Un scandale qui n'en était pas un
Ce n'est donc pas d'hier qu'on s'intéresse à notre histoire géologique. Dans les dernières années, on nous a parlé des "shatter cones", du point d'impact du météorite et de la circonférence du cratère. L'exercice annuel de simulation d'un tremblement de terre est entré dans les moeurs et la sensibilisation fait son oeuvre. Il y a quelques années, un géologue Serge Genest fait des acquisitions dans Charlevoix et veut s'impliquer dans le développement de la région. Il a de l'argent et des contacts. Mais on crie au scandale quand on s'aperçoit qu'il est impliqué dans l'industrie de l'uranium. Hubert Reeves veut se dissocier du projet. M. Genest quitte et le projet retourne dans le garde-robe. Personnellement, à l'époque j'avais trouvé ça un peu "niaiseux" (excusez l'expression), on venait de se couper d'une personne qui aurait pu être un vecteur de la réalisation du projet. Aujourd'hui, toutes les propriétés de monsieur Genest sont vendues ou à vendre et Charlevoix a perdu un développeur pour un motif que je trouve exagéré.
Vers l'avenir et plus loin encore
Le conseil d'administration actuel vient de s'enrichir de deux membres importants soit : François Tremblay, ex-DG du Casino et Marie Aboumrad, directrice du CECC. Une grosse pointure siège aussi depuis un certain temps et il vient de céder son poste de président à François Tremblay. Il s'agit de Michel Gervais, ancien recteur de l'Université Laval. Dans ce type de projet scientifique, la présence d'institutions d'enseignement et de recherche est incontournable. Un terrain est réservé près du futur parc du Havre. Il s'agit d'un projet de 15 millions dont 5 millions proviendront du privé. Les activités d'astronomie situées à l'ancien club house du golf du Manoir pourraient y être intégrées. La députée Foster se dit ouverte au projet. Tout semble pointer vers une réalisation du projet. Il semble que certains financiers éventuels trouvent le projet trop gros, mais si on veut faire quelque chose de porteur et d'attirant, il ne faut pas penser petit, il faut simplement être réaliste avec un projet susceptible d'apporter un plus pour l'ensemble de la communauté et des touristes. Montréal a plusieurs centres d'interprétation scientifique, pourquoi on ne pourrait pas trouver un tel centre dans une région hautement touristique. On ne parle pas de centaines de millions ni d'un tramway ou d'un 3e lien que sollicite la ville de Québec à coup de milliards. Charlevoix veut consolider sa vocation touristique avec quelques initiatives comme Maison Mère, le Pavillon Saint-Laurent et le Pavillon Hubert Reeves. Si notre collectivité pouvait compléter ces projets, nous pourrions dire, comme un ancien intervenant touristique; les infrastructures sont en place dans ce pays de montagnes et de mer et de lac débordant de poissons.
Les ancêtres du Pavillon Hubert Reeves
Le Pavillon Hubert Reeves a des ancêtres. Dans les années 80, l'ATR de Charlevoix, alors dirigé par Pierre Tremblay, était promoteur du Pavillon de la Biosphère, un centre d'interprétation de la géophysique charlevoisienne à l'intérieur duquel on voulait placer un simulateur de tremblement de terre mis en scène dans la chapelle des Petites Franciscaines de Marie. Comme à l'habitude, une polémique est-ouest s'est invitée dans le projet. Comme la localisation variait de La Malbaie à Baie-Saint-Paul, j'avais surnommé le projet en Papillon de la Bisbillosphère. Finalement, pour ménager la chèvre et le chou, c'est aux Éboulements que le projet a atterri. Mais il est demeuré sans suite.
Début des années 90, la Chambre de Commerce de Charlevoix pilote le projet de Complexe environnemental en partenariat avec le Centre écologique de Port-au-Saumon et son coloré directeur, le père Rosaire Corbin. Ce sont les années Mulroney, Denis Lavoie est son adjoint dans Charlevoix. De nombreuses démarches sont réalisées jusque dans la Métropole. Lucien Bouchard, qui vient embrasser la terre de son ancêtre à Petite-Rivière-Saint-François, est ministre de l'Environnement. Dans ce même village charlevoisien, le 24 juin 1990, Brian Mulroney apprend l'échec de l'accord constitutionnel du Lac Meech.
3 à 4 millions sont sur la table pour le complexe environnemental, mais les élections sont déclenchées, les conservateurs sont battus et le projet n'aura pas de suite.
Quelques initiatives entretiennent la flamme
Pendant plusieurs années, la géosphère tombe quelque peu en désuétude. Un organisme de Baie-Saint-Paul continue d'offrir des excursions d'interprétation de l'astroblème de Charlevoix contribuant à vulgariser cet événement cataclysmique survenu il y a 350 millions d'années. Puis vers 2010, un parcours astronomique se déploie dans les sentiers du Manoir Richelieu initié par Jean-Michel Gastonguay, un professeur de physique au Centre d'études collégiales. Également chaque été, un autre professeur retraité, Pierre Archambault, opère bénévolement un centre d'interprétation de la sismicité charlevoisien avec simulateur de tremblement de terre.
Un scandale qui n'en était pas un
Ce n'est donc pas d'hier qu'on s'intéresse à notre histoire géologique. Dans les dernières années, on nous a parlé des "shatter cones", du point d'impact du météorite et de la circonférence du cratère. L'exercice annuel de simulation d'un tremblement de terre est entré dans les moeurs et la sensibilisation fait son oeuvre. Il y a quelques années, un géologue Serge Genest fait des acquisitions dans Charlevoix et veut s'impliquer dans le développement de la région. Il a de l'argent et des contacts. Mais on crie au scandale quand on s'aperçoit qu'il est impliqué dans l'industrie de l'uranium. Hubert Reeves veut se dissocier du projet. M. Genest quitte et le projet retourne dans le garde-robe. Personnellement, à l'époque j'avais trouvé ça un peu "niaiseux" (excusez l'expression), on venait de se couper d'une personne qui aurait pu être un vecteur de la réalisation du projet. Aujourd'hui, toutes les propriétés de monsieur Genest sont vendues ou à vendre et Charlevoix a perdu un développeur pour un motif que je trouve exagéré.
Vers l'avenir et plus loin encore
Le conseil d'administration actuel vient de s'enrichir de deux membres importants soit : François Tremblay, ex-DG du Casino et Marie Aboumrad, directrice du CECC. Une grosse pointure siège aussi depuis un certain temps et il vient de céder son poste de président à François Tremblay. Il s'agit de Michel Gervais, ancien recteur de l'Université Laval. Dans ce type de projet scientifique, la présence d'institutions d'enseignement et de recherche est incontournable. Un terrain est réservé près du futur parc du Havre. Il s'agit d'un projet de 15 millions dont 5 millions proviendront du privé. Les activités d'astronomie situées à l'ancien club house du golf du Manoir pourraient y être intégrées. La députée Foster se dit ouverte au projet. Tout semble pointer vers une réalisation du projet. Il semble que certains financiers éventuels trouvent le projet trop gros, mais si on veut faire quelque chose de porteur et d'attirant, il ne faut pas penser petit, il faut simplement être réaliste avec un projet susceptible d'apporter un plus pour l'ensemble de la communauté et des touristes. Montréal a plusieurs centres d'interprétation scientifique, pourquoi on ne pourrait pas trouver un tel centre dans une région hautement touristique. On ne parle pas de centaines de millions ni d'un tramway ou d'un 3e lien que sollicite la ville de Québec à coup de milliards. Charlevoix veut consolider sa vocation touristique avec quelques initiatives comme Maison Mère, le Pavillon Saint-Laurent et le Pavillon Hubert Reeves. Si notre collectivité pouvait compléter ces projets, nous pourrions dire, comme un ancien intervenant touristique; les infrastructures sont en place dans ce pays de montagnes et de mer et de lac débordant de poissons.