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Léonce Émond le sculpteur, un coup de coeur pour le chroniqueur!

Lun. 4 mars 2019 3 minutes

Léonce Émond le sculpteur, un coup de coeur pour le chroniqueur!
Léonce Émond le sculpteur, un coup de coeur pour le chroniqueur!
S'il y avait une section coup de cœur pour les entrevues que je réalise, M. Léonce Émond en ferait certainement partie, voici son histoire:

La famille Émond est quasiment la seule famille au Québec où tous les membres sont des artistes et des artisans. Quand ils étaient petits, les enfants ont tous grandi dans un atelier. Ces derniers ont été amenés à créer très jeunes car avec l'aide de leur parents, ils fabriquaient eux-même leurs jouets. Le père Émond enseigne tout au jeune Léonce; cela va de l'ébénisterie, à la menuiserie en passant par la reproduction de meubles antiques. En grandissant, il devient affamé de connaissances et a envie de tout apprendre. Il fait donc plusieurs stages de perfectionnement dont le premier à St-Jean-Port-Joli. Plus tard, il s'expatrie en Europe où il se cédule lui-même des circuits chez des artisans qu'il complète en quelques mois. Au total, il visitera ce pays par trois fois pour y apprendre différents métiers. L'apprentissage est varié durant ces stages, tant au niveau des produits, des connaissances que du développement. Il pratique toute les sphères de sculpture possibles, mais tarde à maîtriser ces nouvelles façons de créer. «J'en ai gaspillé du temps et du produit!» ricane t-il. Plusieurs années plus tard, en pleine maîtrise de ses moyens, il aura une carrière bien différente de ses confrères. Il ne connaîtra pas le monde de la demande de subventions ni celui des galleries. Outre les quelques œuvres d'art public dont l'aigle de Cap-à-l'aigle et la sculpture de l'auberge des 3 canards, M. Émond aura seulement six ou sept clients durant sa carrière.  Il était engagé par une famille où il meublait les habitations. Chez un client, il a créé plus de quarante-huit meubles ! Des escaliers en sculpture, des plafonds en coupole, des murs de pièces dans lesquelles il reproduisait des scènes comme des scène de chasse. Son premier client est la famille Desmarais où il travaillera pendant douze ans. Nourri, logé il a pour son dire qu'il a été très chanceux d'avoir la vie qu'il a fait «J'ai été porté sur la main, j'ai fait une belle vie. Je n'étais pas trop poussé et j'avais une belle liberté de production» .

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Il a lancé la fondation Genesis il y a plusieurs années pour les alcooliques/toxicomanes avec Suzanne Mailloux et Jean-Guy Girard dont il s'est occupé pendant quatre ans avant de laisser le lègue à M. Girard qui l'a piloté pendant 25 ans. L'organisme est aujourd’hui, toujours en fonction. Le sculpteur s'est impliqué dans toute sortes de choses, mais dans certains cas il n'y restait pas longtemps. Tantôt, la passion n'était plus au rendez-vous tantôt c'était plutôt parce qu'il voulait s'impliquer dans des projets qui perdureraient dans le temps.

Il a entre autre siégé sur le conseil d'administration de la Corporation des métiers d'art de Charlevoix et a participé aux festivités d’Art'ifice sur glace de La Malbaie, où des blocs de glace étaient retirés du fleuve pour être sculptés par M. Émond.

En route vers ses 65 ans il a commencé à «slaquer» son ouvrage. Il trouvait ça trop lourd et il a décidé de prendre un break. Il avait le goût de sortir de l'atelier. Il a donc… trouvé une job dans la construction sur la Côte-Nord... à 65 ans! Pendant dix-sept mois il a traversé la grande région Nordique de chantier en chantier. De plus, quelque chose l'a toujours hanté, étudier à l'Université. Lorsqu'il rencontrait des commissaires, il se sentait plutôt timide et à part, face à eux. À soixante-trois ans to the go, il part étudier à l'Université de Rimouski en arts-visuels pendant deux ans! Une machine!

Deux ans de construction dans le Grand-Nord, deux ans d'Université et le revoilà parmi les siens. Allons, tiens et si nous apprenions la sculpture de bronze! Il a conçu une petite pièce dans son atelier réservé pour sa fonderie et maintenant, il coule le bronze! Mais ce n'est pas un métier facile « C'est vraiment long et complexe, il faut faire les moules, les cires… j'ai fait quinze sculptures en deux ans!  Et il fait chaud! 1500 degrés dans ma petite fonderie c'en est quasiment dangereux! »

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Il est temps pour lui de lancer un projet qui lui trotte dans la tête depuis longtemps…
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