

Monique Côté une calculatrice dans la main droite, un marteau dans l'autre!
Jeu. 4 avril 2019 3 minutes 620 vues
Mme Monique Côté est fille de cultivateur, la troisième de quatre enfants. Maintenant âgée de 71 ans, cette dame native de Baie-Saint-Paul a une vie bien remplie. Son occupation depuis 1989 est la comptabilité. Elle a la chance de travailler avec sa fille Jasmine avec qui elle a formé une solide coordination. Ensemble elles ont, et je cite « une clientèle fidèle très précieuse qui est la crème de la crème des clients». Fière détentrice d'un BACC en administration et d'une maîtrise en gestion d'organisations, madame Côté n'a pas fait que des impôts dans sa vie, elle a tenez-vous bien, créé sa propre entreprise de manufacture de meubles de parterre en bois!

Effectivement, cinq ans après avoir terminé son BAC en pédagogie, elle arrête d'enseigner lors de sa première grossesse. Elle trouvait important de rester à la maison avec les enfants jusqu'à ce qu'ils entrent à l'école. Mais Mme Côté trouvait le temps long à la maison. Elle a donc démarré son entreprise. Sans aucune formation dans le domaine, elle a fabriqué elle-même sa première balançoire avec comme seul outil électrique la scie de menuisier du grand-père de son mari. Ce qu'elle aimait le plus, c'était de faire ses plans et ses gabarits de standardisation. Elle créait même sa propre machinerie pour accélérer les processus de sciage, de sablage, etc. Sa débrouillardise se justifiait par le manque de place pour se munir d'outils industriels.

Après avoir exposé ses meubles de Québec à Baie-Comeau, le Ministère le l'industrie et du commerce l'invite à participer à une exposition au Texas. Durant une exposition à Beauport, quelqu'un lui offre de faire sa mise en marché en France, deux offres que madame décline. La standardisation des meubles ayant diminué son intérêt pour la fabrication, Mme Côté se lance dans le marché du cabanon qu'elle développe en faisant des modèles sur mesure pour chaque client selon le style de leur maison. Elle calcule les coûts de production et fait l'ébauche du plan devant le client. Suite à cela vous ne serez pas surpris d'apprendre que le client demandait ensuite à parler au mari! La triste raison est qu'elle est une femme; comment une femme peut-elle concevoir un cabanon? Mais malheureusement pour eux, son mari ne connaissait rien à la démarche de madame, c'était elle le cerveau de l'opération. Les clients qui ne pouvaient faire confiance à Mme Côté par préjugé passaient à côté de l'occasion d'avoir dans leur cour un "Monique Côté"! Vient ensuite une compagnie spécialisée en construction et en vente de maisons qui offre à madame de signer un contrat pour la fabrication et la livraison de cabanons sur la Côte-Nord. Cela risquait d'être trop gros pour les capacités de produire et le personnel disponible.
Elle ira jusqu'à construire du mobilier commercial et institutionnel pour des tabagies, hôpitaux etc. Dans les derniers temps, elle a été sous-contractante pour la réparation de l'église de St-Urbain après le dernier feu avec vingt-cinq employés à sa charge! Le plus cocasse, c'était sûrement de voir Mme Côté avec son chapeau blanc en train de discuter avec le contracteur, le sous-contracteur, l'ingénieur de l'évêché et le curé.
Il y a un hic dans cette belle histoire, les bobos ont commencé à sortir à force de rester debout et la saison hivernale n'était pas comblée, c'est à ce moment qu'elle ira faire une formation en impôts pour compléter les mois sans revenu.. L'atelier a graduellement fermé ses portes avec la venue des meubles de PVC et la comptabilité est devenue son gagne-pain annuel. Pour ses vieux jours, elle a en main deux certificats en arts qui, selon elle, sauront bien trouver leur place!
La morale de cette histoire, peu importe si vous êtes une femme ou un homme, il n'y a pas de standardisation professionnelle. Suivez votre rêve et vos passions.
P.S. Messieurs qui n'ont pas fait confiance à madame Monique Côté pour vos travaux de menuiserie, sachez qu'aujourd'hui vous devrez vous en repentir!

Texte: Jean Berg

Effectivement, cinq ans après avoir terminé son BAC en pédagogie, elle arrête d'enseigner lors de sa première grossesse. Elle trouvait important de rester à la maison avec les enfants jusqu'à ce qu'ils entrent à l'école. Mais Mme Côté trouvait le temps long à la maison. Elle a donc démarré son entreprise. Sans aucune formation dans le domaine, elle a fabriqué elle-même sa première balançoire avec comme seul outil électrique la scie de menuisier du grand-père de son mari. Ce qu'elle aimait le plus, c'était de faire ses plans et ses gabarits de standardisation. Elle créait même sa propre machinerie pour accélérer les processus de sciage, de sablage, etc. Sa débrouillardise se justifiait par le manque de place pour se munir d'outils industriels.

Après avoir exposé ses meubles de Québec à Baie-Comeau, le Ministère le l'industrie et du commerce l'invite à participer à une exposition au Texas. Durant une exposition à Beauport, quelqu'un lui offre de faire sa mise en marché en France, deux offres que madame décline. La standardisation des meubles ayant diminué son intérêt pour la fabrication, Mme Côté se lance dans le marché du cabanon qu'elle développe en faisant des modèles sur mesure pour chaque client selon le style de leur maison. Elle calcule les coûts de production et fait l'ébauche du plan devant le client. Suite à cela vous ne serez pas surpris d'apprendre que le client demandait ensuite à parler au mari! La triste raison est qu'elle est une femme; comment une femme peut-elle concevoir un cabanon? Mais malheureusement pour eux, son mari ne connaissait rien à la démarche de madame, c'était elle le cerveau de l'opération. Les clients qui ne pouvaient faire confiance à Mme Côté par préjugé passaient à côté de l'occasion d'avoir dans leur cour un "Monique Côté"! Vient ensuite une compagnie spécialisée en construction et en vente de maisons qui offre à madame de signer un contrat pour la fabrication et la livraison de cabanons sur la Côte-Nord. Cela risquait d'être trop gros pour les capacités de produire et le personnel disponible.
Elle ira jusqu'à construire du mobilier commercial et institutionnel pour des tabagies, hôpitaux etc. Dans les derniers temps, elle a été sous-contractante pour la réparation de l'église de St-Urbain après le dernier feu avec vingt-cinq employés à sa charge! Le plus cocasse, c'était sûrement de voir Mme Côté avec son chapeau blanc en train de discuter avec le contracteur, le sous-contracteur, l'ingénieur de l'évêché et le curé.
Il y a un hic dans cette belle histoire, les bobos ont commencé à sortir à force de rester debout et la saison hivernale n'était pas comblée, c'est à ce moment qu'elle ira faire une formation en impôts pour compléter les mois sans revenu.. L'atelier a graduellement fermé ses portes avec la venue des meubles de PVC et la comptabilité est devenue son gagne-pain annuel. Pour ses vieux jours, elle a en main deux certificats en arts qui, selon elle, sauront bien trouver leur place!
La morale de cette histoire, peu importe si vous êtes une femme ou un homme, il n'y a pas de standardisation professionnelle. Suivez votre rêve et vos passions.
P.S. Messieurs qui n'ont pas fait confiance à madame Monique Côté pour vos travaux de menuiserie, sachez qu'aujourd'hui vous devrez vous en repentir!

Texte: Jean Berg