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On n’a pas tous les jours 100 ans

Baie-Saint-Paul

Mar. 9 février 2021 3 minutes

On n’a pas tous les jours 100 ans
On n’a pas tous les jours 100 ans
Avoir 100 ans, c'est tout un événement. Imaginez, ça veut dire être née presqu’au début du vingtième siècle. C'est avoir vu la crise économique de 1929 avec des yeux d'enfants. C'est avoir eu une conscience claire de la deuxième guerre mondiale en tant que jeune adulte. C'est aussi avoir assisté aux progrès technologiques fulgurants de l'humanité du dernier siècle. Sans compter sur les tous les changements sociaux, la mondialisation qui s’est déroulée en bousculant tous les repères du passé.

C'est ce qu'a vécu madame Simone Tremblay de Baie-Saint-Paul qui a eu 100 ans, le 27 décembre dernier.

Originaire du rang de la misère aux Éboulements, elle y a passé la grande majorité de sa vie. Elle est la troisième d'une famille de 10 enfants (2 filles et 8 garçons). Elle n'a pas pu fréquenter l'école longtemps, car sa mère avait besoin d'aide. Elles boulangeaient une douzaine de gros pains par semaine sans compter tous les repas à préparer pour nourrir la maisonnée.  Elle a travaillé un certain temps à l'extérieur dans des maisons privées pour le salaire faramineux de 8$ par mois, qu'elle redonnait entièrement à sa mère.

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Elle a aussi travaillé à l'hôtel d'une dame Dumais à Saint-Joseph-de-la-Rive pour un salaire plus élevé, soit 10$ par mois toujours réinvesti en entier dans le bien-être familial. Les après-midi avec 3 de ses collègues, elle passait du temps sur le quai et sur la plage pour relaxer.

Elle a du revenir à la maison lorsque la femme de son frère est décédée alors qu'elle avait un enfant de 17 mois. C'est madame Tremblay qui l’a pris pour l’élever et a installé son berceau dans sa chambre.

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En 1946, elle s'est mariée avec monsieur Arthur Girard, un homme qui était son voisin dans le rang et qu'elle connaissait depuis toujours. À l'époque, il y avait des veillées dans les rangs presqu’à toutes les fins de semaine où se produisaient  '' Petit '' de Saint-Hilarion, les Potvin ou artistes violoneux et gigueurs locaux. Cela agrémentait la vie rurale avec un plaisir simple qui faisait oublier la vie rude et ses tracas.

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Après 7 ou 8 ans, le neveu qu'elle élevait, est retourné vivre avec son père. Madame Tremblay a eu 4 enfants (deux garçons et deux filles), qui vivent tous à Baie-Saint-Paul. Monsieur Girard s'absentait par périodes, pour faire des trottoirs de ciment à Montréal ou pour faire chantier en temps qu'entrepreneur. Plus tard, il a travaillé pour la voirie durant les étés.

Au fil des années, se sont ajoutés 8 petits-enfants et 14 arrière-petits-enfants. Madame Tremblay les connaît tous et toutes pour les avoir vu lors des fêtes familiales.

Vint un temps où le couple éboulementois a senti le besoin de se rapprocher de leurs enfants et des services essentiels. Ils ont donc déménagé à Baie-Saint-Paul en appartement. Malheureusement M. Girard dû être admis en CHSLD laissant son épouse seule en appartement. Au bout de 3 ans, elle se sentait inquiète et elle est déménagée à la Maison Gobeil, propriété de madame Jocelyne Côté. Selon ses dires, elle y a vécue une existence de princesse durant 6 ans.

Elle lit beaucoup, écoute la télé, mais surtout elle prie. Elle dit des chapelets pour ses proches et lit ses livres de prières. Elle a des dévotions particulières à la bonne Sainte-Anne et au pape François. Elle a une très bonne mémoire et est au courant de toutes les dernières nouvelles au sujet de la pandémie. Ce sont ses yeux qui la fatiguent un peu plus, car sa vue baisse. Qu'à cela ne tienne, elle continue de faire ses mots-mystères. Beaucoup d'entres nous donneraient cher pour être aussi alerte à 100 ans.

Justement, pour fêter cet anniversaire en zone rouge, il a fallu faire les choses autrement. Ses 2 filles désignées comme aidantes naturelles ont pu lui dire directement. Comme sa chambre est au niveau du rez-de-chaussée, ses proches sont venus lui souhaiter un joyeux anniversaire par la fenêtre. On fait ce qu'on peut avec ce qu'on a.  Madame Tremblay est très positive et résiliente, pour elle tout va toujours bien aller ce qui est remarquable pour une dame de cet âge qui n'a sûrement pas toujours eu la vie facile.

 

 

 

 

 

 

 

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