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Passionnée de Charlevoix, Passionnée du Québec, Passionnée du Japon

Jeu. 9 janvier 2020 5 minutes

Passionnée de Charlevoix, Passionnée du Québec, Passionnée du Japon
Passionnée de Charlevoix, Passionnée du Québec, Passionnée du Japon
Je connais Valérie Harvey depuis une vingtaine d'années alors que j'étais directeur au Centre d'Études collégiales en Charlevoix et je savais déjà qu'elle avait quelque chose de spécial tout comme la majorité des étudiants et étudiantes de cette cohorte du programme Arts et Lettres. Son père Patrice Harvey était déjà connu pour ses talents de peintre et ils formaient une belle famille avec sa mère Johanne Savard et sa soeur Ariane.

Très tôt ses talents artistiques se révèlent. Que ce soit dans le cadre du projet Boum à la Polyvalente du Plateau où dans des collaborations avec CIHO, TVC-VM ou l'Hebdo charlevoisien. Sa capacité à s'exprimer et sa plume élégante sont déjà bien présentes. Elle se marie à 18 ans alors qu'elle fréquente le CECC ce qui fait jaser dans les chaumières. Elle quitte pour l'Université pour étudier en Littérature. Elle raconte que les professeurs du CECC les avaient si bien formés qu'elle n'apprend pratiquement rien dans sa première session à l'université.

Elle décide de faire un certificat en langues et c'est à ce moment qu'elle a un premier contact avec la langue et la culture du Japon, toute sa vie en sera marquée. Elle déménage à Sherbrooke et fait ses études universitaires en à haute vitesse. Littérature, langues, communication, les diplômes s'accumulent. Elle rencontre un nouveau conjoint avec qui elle partage toujours sa vie. Il la suit dans sa passion japonaise.

[caption id="attachment_67294" align="alignnone" width="911"]20181017_083318 Valérie dans une rue de Kyoto[/caption]

Mais avant de pouvoir mieux s'y consacrer et comme Philippe son conjoint est pianiste, ils créent leur propre univers musical influencé d'un mélange culturel original. Parallèlement, Valérie décroche un emploi d'agente de communication dans une chaire de recherche de l'UQAM pendant qu'elle poursuit deux maîtrises. Elle a l'occasion de voyager pour organiser des congrès de recherche, mais comme c'est pour le travail, ça ne lui permet pas de vivre un dépaysement culturel. Philippe est né au Nigéria et ses parents vivent en Nouvelle-Calédonie.Pour y aller et en revenir ils doivent passer par le Japon. Ils vendent leur auto, entreposent leurs meubles et ils partent à l'aventure. À l'aide du programme études-travail, ils font escale au pays des sushis au retour, plus précisément à Kyoto. Ils y restent 11 mois.

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Ils louent un appartement et sont tous les deux professeurs d'anglais et de français dans des écoles privées. On dit de Kyoto que c'est la ville la plus fermée du Japon. Valérie ne partage pas totalement cet avis. Les Japonais ne vont pas d'emblée vers les étrangers parce qu'ils ne veulent pas être impolis mais lorsqu'on dépasse cette première barrière on peut devenir amis pour la vie ce qui est le cas de Valérie et Philippe avec plusieurs résidents de l'empire nippon. Ils donnent aussi quelques concerts au Japon.

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Ils sont tellement appréciés qu'on leur propose des visas de travail à la fin de séjour pour qu'ils continuent d'habiter au Japon. Mais l'appel de la patrie se faisant sentir ils reviennent au Québec.

Pas facile de se trouver un emploi en 2007 dans la ville de Québec, notre personnalité enchaîne les petits boulots avec de se retrouver au comité organisateur du 400ème de Québec. Elle fait aussi de nombreuses conférences dans les écoles pour parler du Japon. En 2008 elle écrit Passion Japon qui sera finalement publié en 2010. C'est le premier livre de Valérie et six autres suivront par la suite, que ce soit des romans à inspiration charlevoisienne ou japonaise ou des livres plus savants.

Parce qu'elle n'en avait pas fini avec les études, elle obtient un doctorat en sociologie de l'Université Laval.  Son mémoire sur le Pari impossible des Japonaises qui traitent de la très faible natalité japonaise et du dilemme cruel des femmes sur le marché du travail qui font le sacrifice de la maternité. Elle retourne à Kyoto 3 mois dans le cadre de son travail de recherche. Justement dans cette période Valérie donne naissance à un premier enfant, Léo, qui a aujourd'hui 9 ans.

Une nouvelle ère s'ouvre dans la vie de Valérie puisqu'elle est de plus en plus sollicitée par les médias nationaux. Pendant son doctorat, Catherine Perrin, une figure très connue de Radio-Canada, l'invite quelques fois comme panelliste à son émission de radio Médium Large. Le sociologue en résidence à l'émission quitte et on lui demande de le remplacer.

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Elle termine son doctorat sous le thème ''Les pères québecois et les congés parentaux.'' Elle reçoit son doctorat en mars 2019.  Elle est collaboratrice à l'émission Les Éclaireurs, toujours à Radio Canada. Valérie touche à différents sujets comme la polygamie ou l'avortement dans une perspective sociologique. Elle fait des communications sur son sujet de thèse dans des congrès scientifiques.


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Elle collabore à l'émission Les Éclaireurs de façon régulière sur des sujets comme la polygamie ou l'avortement. Elle fait plusieurs voyages au Japon dont un en famille d'une durée de 7 mois. Sur place, elle continue à suivre des cours de japonais pour améliorer sa connaissance de la langue. Elle sait déjà lire 1200 des 2500 caractères calligraphiques de l'écriture japonaise.

Aujourd'hui elle enseigne le japonnais dans une école secondaire de Québec. Elle se consacre à l'écriture avec 7 livres publiés dont des romans d'inspiration japonaise qui reçoivent de très bonnes critiques ce qui est un exploit dans le monde littéraire aujourd'hui très encombré.

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Elle vient de faire son entrée à la télévision, toujours à Radio Canada, à l'émission ''On va se le dire'' diffusé en fin d'après-midi. Une série documentaire est aussi en préparation pour Télé Québec.

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Elle va à la radio lorsqu'on la demande et elle est en période de réflexion pour l'avenir. Elle revient se ressourcer à La Malbaie de temps à l'autre car elle aime toujours beaucoup sa région natale. Avec toutes les cartes qu'elle a dans son jeu, un monde de possibilité s'offre à elle. C'est peut-être à ces moment-là que c'est le plus difficile de choisir.

 

 

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