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Au service de la Royauté du Maroc, Fatha rêve de Charlevoix

Partout dans le monde

Lun. 30 mai 2022 4 minutes

Au service de la Royauté du Maroc, Fatha rêve de Charlevoix
Au service de la Royauté du Maroc, Fatha rêve de Charlevoix

Abdelfatha Elmorabit est né près de la ville de Marrakech. Dans son village, il n’y avait rien, ni magasin, ni école. Il fallait toujours se rendre en ville pour s’approvisionner ou s’éduquer. C’est sur sa petite bicyclette que tous les jours, il parcourait 5 kilomètres pour aller et 5 kilomètres au retour pour aller à l’école. Dès le primaire, il commence à suivre des cours de français ce qui lui sera très utile plus tard. À la maison, il vit avec les parents et un cousin et une cousine. Il commence tôt à travailler vers l’âge de 11 ans. Ce sont surtout de petits travaux sur les chantiers de construction qui lui permettent de s’acheter quelques vêtements, payer les fournitures scolaires et aider la famille. Pour lui, les vacances n’existent pas. Quand tu n’es pas à l’école, tu travailles.


Un de ses frères travaille comme serveur dans un restaurant chic de Marrakech, haut lieu du tourisme marocain. Le chef est un des plus reconnus du pays. Fatha doit aller porter quelques papiers à son frère, il passe par la porte de service et c’est un cuisinier vêtu de son plus bel uniforme qui lui répond. Il est très impressionné et très attiré vers une carrière en cuisine à partir de ce moment. Il entre dans une école de cuisine pour 2 ans. Mais déjà après un an, on l’embauche dans les établissements ou il fait ses stages et l’école adapte même les horaires pour lui permettre de terminer son diplôme tout en travaillant. Il fait un stage au Royal Mansour, la meilleure chaîne d’hôtel du Maroc.



Il y a un petit passage dans un restaurant où il doit se débrouiller seul pour la production sans brigade en bonne et due forme. Ce fut très formateur pour lui la cuisine au Maroc est très hiérarchisée et spécialisée. Commis, cuisinier, chef de partie, sous-chef, chef et on retrouve une hiérarchie semblable en salle.


Les postes de travail aussi sont séparés. Fatha commence comme chef de parti aux canapés sucrés et salés puis comme chef de partie au garde-manger, c’est-à-dire qu’il s’occupe des salades et des entrées froides, et ce pendant 3 ans. Il est alors promu à la préparation du chaud, c’est-à-dire les viandes, les sauces et les garnitures. Il dirige des équipes qui comptent entre 5 et 11 personnes.nUn chef le prend sous son aile et devient son mentor et comme il est talentueux, il devient intéressant même pour l’Europe. Il est recruté par le club Med en France ou il restera quelques années. Il s’est marié et une petite fille vient au monde, elle a maintenant 18 mois.



Après son séjour en France, il entre au service de la famille royale marocaine pour le frèere du Roi Mohamed VI, le prince Rachid ben El-Hassan Alaoui dans son palais de Rabat, la capitale du Maroc. Un jour, il reçoit un appel du Prince personnellement, il est nerveux pensant perdre son emploi. Il veut simplement le remercier et le féliciter pour la quiche qu’il a préparée et lui demande de la refaire. Au Palais il n’a qu’un seul jour de congé par semaine et il fait des chiffres coupés, le matin et le soir. Il y est depuis le 3 février 2020 et y occupe une fonction de chef de partie.


Prince Moulay Rachid

Maintenant l’ambition de Fatha est de venir dans Charlevoix avec sa famille. Une entreprise touristique bien connue de la région lui a offert un contrat. Comme recruteur international et connaisseur du Maroc, j’ai aidé à trouver la candidature de Fatha et la firme Progress associée au CJE Charlevoix pilote les procédures d’immigration. Son parcours démontre la grande qualité et les expériences exceptionnelles. Des recrutements faits par nos établissements touristiques sont bien ciblés car la qualité de nos tables est très élevé sur le plan gastronomique. Donc on recherche des cuisiniers qui sont parmi les meilleurs. Fatha parle un excellent français grâce à ses années en France.


Lorsque Fatha débarquera avec sa famille, nous serons heureux de l’accueillir chez nous et la région a mis en place les structures d’accueil qui vont faciliter son adaptation. Avec la pénurie de personnel qui nous frappe et le déclin démographique, accueillir de nouveaux travailleurs est presque une obligation. Accueillir des  personnes avec un parcours comme Fatha est presqu'un un cadeau.



De Claude Harvey, service de recrutement international

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