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Charles Warren une trace d'humanité

La Malbaie

Mar. 5 avril 2022 4 minutes

Charles Warren une trace d'humanité
Charles Warren une trace d'humanité

En cherchant des pionniers des médias de la deuxième moitié du 20e siècle dans Charlevoix, deux noms viennent immédiatement à l'esprit, Denis Gauthier et Charles Warren. C'est à ce dernier que nous souhaitons rendre hommage aujourd'hui. 


Décédé en 2018, il faisait partie d'une des grandes familles fondatrices de Pointe-au-Pic, les Warren, descendants probables des soldats de Wolfe qui ont pris Québec en 1760. Les Warren, c'était la famille commerçante du village, ils possédaient le marché général et des établissements hôteliers d'importance comme le Château Murray. Ils se fondaient dans la faune des estivants en provenance de la Nouvelle-Angleterre qui y voyaient un nom de famille qui les rapprochaient d'eux. Il y avait un coin particulier près de la rue du Parc comme on l'appellait à l'époque où les Warren avaient plusieurs maisons. Derrière la grande maison jaune qui abrite aujourd'hui le Bistro 245, Charles a passé une partie de sa vie. Malheureusement mon père n'est plus là pour me faire toute la délignée des ancêtres, mais je sais tout de même que son père s'appelait Laurent. Dans le même coin, il y avait aussi mon oncle Eugène Warren, qui était taxi et pas mon oncle du tout et ma tante Gabrielle (Gaby) Warren, mariée à Irénée Bergeron et qui était en fait ma grande-tante. Pointe-au-Pic c'est tissé serré et le lien de parenté couvre tout le village.


Dans sa jeunesse, Charles a ses accoutumances au Saguenay, il y rencontre d'ailleurs Sylvie, la mère de ses 3 enfants. Mon premier contact avec lui c'est lorsqu'il était caddy master au club de golf du Manoir Richelieu et moi le p'tit cul de 11 ans qui essayait d'attirer son attention pour qu'il me donne un bonhomme pour partir avec. Quelques années plus tard, je ferai ce travail probablement dans le même genre d'effluves de soirées bien arrosées. Un des multiples talents de Charles, c'est de jouer au golf comme un pro. On dirait que ses gênes écossais lui donne un talent inné pour ce sport. Toute sa vie, sans forcer ni trop pratiquer il sera le contraire d'un piocheux, son frère Gaston partage aussi ce talent.



Charles est aussi un grand pêcheur devant l'éternel, plus qu'un chasseur je crois. Son fils Simon poursuit d'ailleurs la tradition et la pousse un peu plus loin avec son entreprise. Son amour de la pêche a manqué lui faire perdre la vie. Un printemps froid, il ne peut attendre pour taquiner la truite. Seul sur un lac, il chavire et se retrouve dans l'eau très froide. Presque par miracle, il réussit à joindre le rivage mais il est transi et tout mouillé et il doit encore traverser une épaisse forêt pour rejoindre la civilisation. Son heure n'était pas arrivé, ses ami-e-s et sa famille avaient encore besoin de cet homme sage et authentique.


Il était aussi musicien, son ''partner in crime'' dans ce domaine était le bien connu Pierre Rochette, Les deux s'y sont même remis sérieusement il y a quelques années et ils ont formé un groupe avec Penny Lavoie et ont retourné sur les plances pour rebalancer du rock'n'roll.


Le domaine où Charles a vraiment laisser une marque plus consistante est le monde des médias régionaux. Avec les Brissons de la Côte Nord, il fonde le journal Plein-Jour qui prend la place du Confident. Charles engage son complice Denis Gauthier pour créer un duo hyper compétent et quelque peu fêtard comme a peu près tous les journalistes à l'époque. Il n'y avait pas une conférence de presse ou le lunch et l'alcool étaient absents. C'était les moeurs de l'époque. Le Plein Jour connaît ses meilleurs jours avec Charles à sa tête. Charlevoix devient une des régions les mieux équipée en médias régionaux, le tout avec un grand professionnalisme. Un jour,  Québécor acquiert le Plein Jour et l'équipe en place, y compris Charles, se font tasser cavalièrement. Dans une région comme la nôtre, les gens ne comprennent pas. Mais ce n'est que partie remise. Quelques années plus tard, avec ses amis Brisson, Charles fonde le Charlevoisien et en fait le média écrit de la population de Charlevoix. 




Il a laissé de côté les alcools de toute sorte et on le voit dans toute ses facultés humaines et elles sont nombreuses. Vient un temps où il décide de se retirer et de passer le flambeau et de rejoindre sa Christiane et il devient également grand-père. Malheureusement, il est atteint d'un cancer qui l'emportera en 2018 après des mois de résilience.


L'Écossais Warren a eu une influence importante sur Charlevoix à cause de la puissance des médias d'information mais je crois que sa principale marque provient de son humanité, comme on dit il n'aurait pas fait de mal à une mouche et il était toujours là pour sa famille et ses ami-e-s qui étaient nombreux. Son souvenir est encore récent mais si on fondait un temps de la renommée des Charlevoisiens, Charles serait un des premiers à en faire partie.

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