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Hommage à ceux et celles qui partent

Charlevoix

Ven. 24 septembre 2021 5 minutes

Hommage à ceux et celles qui partent
Hommage à ceux et celles qui partent

La politique municipale n'est pas la plus facile à exercer, sachant de quoi je parle puisque je me retire après seulement 2 ans comme conseiller à La Malbaie. C'est le palier le plus proche des citoyens et souvent le moins gratifiant. Pour être en politique municipale, il faut vraiment avoir des préoccupations terre à terre et vouloir améliorer le bien-être des citoyens pour des moyens ultras concrets (Asphaltage, aqueduc, égout, traitement des eaux). C'est aux mètres carrés que se passe l'action en ce qui concerne les travaux publics. Prioriser une rue plutôt qu'une autre, constamment se faire parler de stationnement, subir de grands problèmes de circulation urbaine. C’est aussi faire appliquer des règlements d'urbanisme, ce que j'ai trouvé à la fois de plus difficile et de plus frustrant. Empêcher quelqu'un de faire quelque chose chez lui n'est pas dans ma nature surtout lorsqu'il arrive que la logique ne soit pas le premier critère et que l'on doit arbitrer les chicanes de voisins. Ca me faisait mal au coeur d'obliger, dans certains cas, de démolir des installations pour des raisons autres que l'esthétique ou la nuisance. Bien sûr, il y a aussi d'autres domaines comme les loisirs et la culture ou le développement. Cependant même si les conseillers sont consultés, les projets de développement sont l'apanage du maire ou de la mairesse. Selon mes calculs, 80% des dossiers municipaux sont liés aux travaux publics et à l'urbanisme. Ce sont deux choses extrêmement importantes parce qu'elles touchent la vie du citoyen directement. Une personne qui est technicienne ou ingénieure peut avoir beaucoup d'intérêt pour le municipal, car les enjeux sont souvent techniques. Ce n'est pas pour rien que la majorité des employés municipaux sont dans ce département. Et si vous y allez pour avoir de la reconnaissance, ce n'est pas la réalité quotidienne, mais attendez-vous d'être interpellé pour une entrée mal déneigée ou de l'asphalte mal appliqué. C'est pourquoi j'ai énormément de respect pour les gens dont je vais souligner l'apport dans ce texte. Moi aussi, je pars, mais je ne mérite pas d'hommage parce que je suis resté seulement 2 ans et que, finalement, ce n'était pas ma tasse de thé. Savez-vous pourquoi? Parce que je suis un impatient et dans mon imperfection, les dossiers n'avancent pas assez vite, les réunions sont trop longues et les questions aux séances publiques m'exaspèrent. Donc ce n'est pas ma place.


JEAN FORTIN, Baie-Saint-Paul


À tout seigneur tout honneur, Jean Fortin est non seulement un politicien extraordinaire, mais il est aussi et surtout un être humain exceptionnel. Je le connais depuis plus de 35 ans et j'ai toujours de l'admiration, mais surtout de l'affection pour lui. Car il est une personne profondément aimable. Il est calme et réfléchi, toujours à la recherche de solutions. Il a beaucoup fait pour Baie-Saint-Paul, mais aussi pour Charlevoix en entier. Il était dédié à sa ville qu'il défendait, mais il avait toujours une ouverture régionale incluant Québec et ses banlieues. Il a côtoyé les ténors de la politique québécoise de tous les partis. Il a siégé à des conseils d'administration très importants qu'il a parfois présidés. Et parfois lorsque tombait la nuit dans certains congrès nationaux, Jean pouvait redevenir le Charlevoisien swingueux de La Mare et avoir du plaisir. Au lendemain des élections, il ressentira sûrement un vide, mais il affirme qu'on le reverra pas en politique active. Ce n'est pas pour rien qu'il a été réélu si souvent, les gens percevaient toute l'humanité de ce grand homme charlevoisien. Bonne retraite Jean, je sais que je te reverrai et ça me fait plaisir.



GÉRALD MALTAIS, Petite-Rivière-Saint-François


Je ne connais pas beaucoup M. Maltais, mais je sais que ça prend un certain courage et de la dévotion quand après une carrière policière, on revient chez soi et au lieu de se reposer on devient maire de son patelin. Cet homme, probablement peu habitué aux médias au début, a joué un rôle très public. Sa municipalité s'est énormément développée dans les dernières années et cela a causé beaucoup de travail et de controverses. Il n'y a pas de développement sans opposition et pas dans ma cour est particulièrement présent dans ce village à forte croissance. M. Maltais a fait son bout de chemin sans que personnellement il ne soit entaché en rien, il y a eu peu de critiques s'adressant à lui personnellement et c'est un exploit qu'il faut souligner.



GASTON LAVOIE La Malbaie


Le routier de la politique municipale au même niveau que Jean Fortin en durée. Il a débuté son implication alors qu'il était dans la vingtaine. Profondément ancré dans Rivière-Malbaie dont il fut le maire, il a vu les avantages d'un regroupement avec La Malbaie avant des intérêts particuliers. Il a été d'une présence exceptionnelle, ne manquant pratiquement jamais un caucus ou une réunion. Il était rigoureux particulièrement sur les dépenses qu'il scrutait à la ligne près, mais il avait le gros bon sens des consensus et se ralliait à des positions qui faisaient sens. On ne crois pas qu'il quitte en raison de son âge puisque le septuagénaire a l'air encore d'un jeune homme et est en pleine forme. Personnellement, je ne le connaissais pas beaucoup et je l'ai énormément apprécié comme conseiller. J'ai découvert une personne sympathique, avec un bon sens de l'humour et très agréable à côtoyer.



JEAN-PIERRE GAGNON, Clermont


Clermont est une ville particulière. Les gens de cette ville sont fiers et indépendants et c'est le cas du maire sortant Jean-Pierre Gagnon. Avant lui, Mathias Dufour a aussi incarné cette aura spéciale qui mélange l'ardeur de l'homme des bois et de politiciens conscients de l'histoire courte, mais intense de leur municipalité. Comme maire, Jean-PIerre Gagnon a été un gestionnaire efficace et comme beaucoup de personnes significatives de cette ville, il fut d'abord un syndicaliste. Les Clermontois ont des personnalités attachées à leur patelin, pensons au regretté Réal Asselin qui restait presque une légende du hockey dans Charlevoix. Clermont, c'est aussi le sport avec l'aréna et le curling. Jean-Pierre Gagnon incarnait très bien cette ville à l'identité si marquée. Son successeur potentiel, Luc Cauchon ne peut pas être plus dans la continuité de Jean-Pierre Gagnon. Ce dernier quitte avec la place propre, en bonne position et sûrement avec la satisfaction du devoir accompli.


Image CIHO

Bien sûr, beaucoup d'autres quittent dans plusieurs municipalités, ils méritent tous des remerciements pour leur dévouement et un repos bien mérité. Certains autres départs feront l'objet d'un autre article la semaine prochaine.

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