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Le bon docteur

Baie-Saint-Paul

Ven. 25 juin 2021 5 minutes

Le bon docteur
Le bon docteur

S'il était né aux jours d'aujourd'hui, Jean-Denis Paquet serait né dans Charlevoix puisqu'il est originaire de Château-Richer sur la Côte-de-Beaupré. Il a fait des études classiques chez les Rédemptoristes (Sainte-Anne-de-Beaupré) et chez les Eudistes (Limoilou). Très jeune il s'est intéressé aux sports et aux loisirs. Il jouait au hockey et faisait partie de l'équipe de football de l'école Saint-Jean-Eudes. Il a réalisé assez tôt qu'il n'avait pas la vocation religieuse et même ses enseignants lui ont dit qu'il ferait un très bon mari.


Dans son patelin natal, à 17 ans, il était président du comité des loisirs de Château-Richer. Ses talents de développeur étaient déjà déployés puisqu'il a travaillé à l'obtention d'une nouvelle piscine et d'un chalet des loisirs pour sa localité.


Il a donc débuté des études en médecine au milieu des années 60 à l'Université Laval. Il voulait se spécialiser en orthopédie, mais son histoire avec la ville de Baie-Saint-Paul l'a amené à changer ses plans. En 1970, il a commencé à venir à Baie-Saint-Paul de temps à autre pour remplacer le docteur Gilbert et il a commencé à faire des anesthésies. De fil en anguille, il s'est plutôt investi dans ce domaine. Après 9 mois de stage à Saint-François d'Assise, il était prêt. Entretemps Soeur Gisèle Fortier, supérieure des PFM l'a convaincu de venir s'installer dans Charlevoix. il a cofondé et ouvert un bureau au centre médical Fafard avec les docteurs Gilbert, Bouchard et Cloutier. Deux ou trois autres médecins pratiquaient dans Charlevoix-Ouest, ce qui faisait des semaines très occupées pour le docteur Paquet, qui en plus de recevoir ses très nombreux patients, faisait son travail d'anesthésiste en plus des gardes de nuit à l'urgence et les visites à domicile. Il n'hésite pas à parler de semaines de 100 heures de travail. D'ailleurs, il est conscient que ses 3 enfants ne le voyaient pas beaucoup à une certaine époque. Son épouse Marthe Filion qu'il a épousée en 1971 était infirmière et travaillait d'abord à l'infirmerie des religieuses et par la suite à l'hôpital. Il a 2 filles qui sont à Québec et un garçon qui habite Prince Rupert en Colombie-Britannique.


Son intégration dans la ville a été extrêmement facilitée par son appartenance au Club Lions pendant 25 ans. Il a d'ailleurs assumé la présidence à 2 reprises. Son intérêt pour les loisirs et son attrait pour la réalisation de projets communautaires s'est réincarné dans la réalisation du projet d'aréna à Baie-Saint-Paul. Il s'est beaucoup investi dans le projet qui est devenu officiellement réalité en 1974 à peine 3 ans après son arrivée en ville. D'ailleurs , ça a donné lieu à une anecdote. Alors qu'il visitait l'aréna de Donnacona, on l'a avisé que sa femme était en train d'accoucher. Disons qu'il est revenu assez rapidement à Baie-Saint-Paul.


Le docteur Paquet a travaillé à la structuration du hockey mineur et a milité pour la construction de ce qu'on appelait un Foyer des vieux à l'époque maintenant CHSLD. Avec un comité, ils avaient un projet sur les terrains derrière Maison Mère sur un terrain donné par les soeurs. S'en est suivi un imbroglio politico-économique et le projet s'est finalement fait sur un terrain donné par les Chevaliers de Colomb en 1976, 5 ans après l'arrivée du docteur Paquet. Il n'avait pas pris de temps à faire sa marque.


Il a été anesthésiste de 1971 à 1989 alors que les médecins n'avaient pas besoin de faire des études spécialisées. Mais comme on dit ''ça faisait la job'' quand même. Il a aussi été coroner, une expérience qu'il a adorée pour tout Charlevoix de 1978 à 1993. Pour lui, c'est un poste important parce qu'il permet au système d'apprendre de ses erreurs lorsqu'il y en a. Il accomplissait cette tâche lors du décès de Gaston Harvey dans le conflit du Manoir Richelieu. Mais le coroner en chef, Marc-André Boulianne de La Malbaie, s'était chargé de ce dossier complexe et hautement médiatisé qui aurait amené plus de problèmes que de bienfaits dans les tâches nombreuses du docteur Paquet. Et la liste des implications s'allongeait toujours : 20 ans au CA de l'hôpital, chef du département de médecine, médecin examinateur, etc. Et à 49 ans, la vie lui envoie un signe, il fait un infarctus. Il a fallu un peu calmer la machine pour quelques temps, mais le naturel est revenu au galop avec la création d'un service de gériatrie en 1989, mission qui lui avait été confiée par Robert Vallières, dg de l'époque. C'est devenu aujourd'hui un joyau de l'hôpital de Baie-Saint-Paul.


Il est fier de dire qu'il a pratiqué toute la semaine en bureau privé, incluant les vendredis après-midi, jusqu'à 67 ans. Il a des centaines, sinon des milliers, il en connaît la majorité personnellement et dans son bureau on ne parle pas seulement des maladies, mais aussi de la famille, des enfants, des projets et de la vie en général. Le docteur n'a pas une once de snobisme ou de supériorité. Il a un naturel accueillant et sympathique qui doit sûrement amener les gens à se confier à lui.



Le temps de 2 élections provinciales pour son ami Daniel Bradet, il a été organisateur en chef du Parti Libéral dans Charlevoix.


Aujourd'hui, son oeuvre principale est la Fondation de l'hôpital qu'il a contribué à créer en 1989. Depuis ce temps, c'est 2,5 millions qui ont été amassés et investis dans l'institution. Le dossier du TACO ou SCAN est le plus important en cours et il devrait bientôt se réaliser. Bien sûr, il est inquiet de l'annonce de la fermeture partielle de l'urgence pour l'été, une décision venue d'en haut sans aucune consultation à l'interne. Il a un endroit où s'exprimer puisqu'il siège au CA du CIUSSS comme représentant des fondations.



La population de Baie-Saint-Paul et les environs doit une fière chandelle à Jean-Denis Paquet. Il est un citoyen important dans les résultats qu'il a obtenus, dans le travail de praticien qu'il a fait et dans l'énergie qu'il a déployée pour des projets collectifs. Il a été d'une générosité incroyable, y laissant presque sa santé. Septuagénaire, il continue avec passion de travailler pour ses concitoyens et de laisser une marque indélébile sur le Baie-Saint-Paul aujourd'hui. Car il nous faut aussi des héros hors de la culture et du tourisme. Un grand merci au docteur Jean-Denis Paquet.

























 

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