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Patrick Reduron, champignon de l'immigration

La Malbaie

Mar. 21 janvier 2020 4 minutes

Patrick Reduron, champignon de l'immigration
Patrick Reduron, champignon de l'immigration

Patrick Reduron est français d'origine. Il est à Lyon, mais sa famille habite à Carry-le-Rouet, la ville la plus sèche de France qui compte environ 5000 habitants. À l'âge de 9 ans, la famille déménage à Martigues en Provence au bord de la Méditérranée à une jet de pierre de la ville de Marseille. C'est un village touristique à la San Tropez. Il s'amuse au port de plaisance où il peut déguster oursins et sardines. On qualifie la ville de Venise provençale. À 15 ans, il commence à faire des ménages et à garder des enfants pour se faire de l'argent de poche. Il a aussi un grand frère et une petite sœur.   iIl se dit plutôt de centre-gauche. Ce qui l'amène à faire un brevet de technicien supérieur (BTS) en technique de vente et une licence universitaire en économie à l'université de la Méditerranée. 


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Il bénéficie d'une bourse qui le fait entrer à l'université Concordia où il étudie en anglais. Il retourne en France défendre son mémoire de maîtrise à son université d'origine. Dès qu'il peut, il revient à Montréal. Au bout de 2 ans, il déménage à Québec pour de meilleures opportunités. Il fait plusieurs petits boulots comme plongeur à l'Auberge du Trésor. Il décroche un contrat de 6 mois sur un projet de Jeunesse Canada International. Il met à profit sa formation en vente et travaille 6 mois dans une entreprise de comptoir de cuisine pour développer le marché en Amérique Latine. Il retourne à Montréal pour compléter sa maîtrise.


Comme travailleur autonome, il fait de la collecte de données stratégiques pour la Société de promotion économique de Québec et les investisseurs potentiels. Encore un autre 6 mois qui passe. Il travaille dans une firme bien connue dans Charlevoix, Zins Beauchêne qui a une spécialisation en tourisme.


Ses débuts sont difficiles, il touche de l'assurance chômage et les emplois sont rares. Il obtient un premier contrat qui est une étude de marché pour le transport collectif dans Charlevoix. Il continue de faire de la pige à Québec et de la suppléance en anglais à la Commission scolaire.


C'est à ce moment qu'il développe une passion pour les champignons. Il part en forêt et découvre l'incroyable diversité de notre région en termes de mycologie. Non seulement il les cueille pour les manger, mais il les étudie. Grâce à internet et des dizaines de livres il identifie. Il croit d'ailleurs avoir trouvé un champignon jamais répertorié, des analyses sont en cours pour confirmer cette découverte. C'est le Saint-Graal pour les mycologues de découvrir une nouvelle variété. Il prend des photos en gros plan de ces êtres qui passent la plupart du temps inaperçus. Pour pousser sa passion plus loin, il faudrait qu'il fasse des analyses au microscope et qu'il possède le code génétique des champignons.


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Il fait un dernier emploi de courte durée d'un an comme journaliste au Journal Le Plein Jour. Il est finalement embauché au Service de main d'oeuvre l'Appui où il est depuis 14 ans. Sa tâche initiale est de sensibiliser le milieu à l'immigration. Pas un mandat facile dans une région, qui parfois, voit encore quelqu'un de Montréal comme un immigré.  Au début, aucune entreprise ne fait appel à ses services, mais maintenant ça se bouscule au portillon. Il sent que les entreprises charlevoisiennes sont maintenant prêtes et ouvertes à l'immigration. Depuis plusieurs années, les immigrants français sont présents en bon nombre dans notre région et ils s'intègrent de façon remarquable. Nous sommes cependant moins habitués aux latinos et latinas, aux Arabes et berbères et aux Africains. C'est pourquoi, il y a encore du travail de sensibilisation à faire. Notre avenir passe par l'immigration et la robotisation si on veut que nos entreprises continuent de fonctionner. Patrick supporte les entreprises pour leur conversion vers la mixité des origines et il sera bientôt encore plus en mesure de le faire. Mais ça reste un secret pour le moment. Il continue de penser que nous pouvons faire venir des immigrants de Montréal, donc des gens qui ont déjà un début d'intégration. Le Service d'Accueil des Nouveaux arrivants (SANA) donne aussi un bon coup de main. Ce service est partie prenante des activités du Centre Jeunesse Emploi. La rétention demeure un problème, plusieurs viennent et quittent. Quelles sont les raisons ? Il faudrait peut-être chercher. Mais l'écosystème de l'immigration se renforce et Patrick en est le pilier depuis 14 ans.


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Activité plaisir avec des immigrants à l'Auberge de jeunesse de La Malbaie[/caption]


 


 


 


 

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