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S'impliquer pour s'adapter, de la ville à la campagne avec Céline Granier

Saint-Aimé-des-Lacs

Jeu. 5 août 2021 4 minutes

S'impliquer pour s'adapter, de la ville à la campagne avec Céline Granier
S'impliquer pour s'adapter, de la ville à la campagne avec Céline Granier

La ville Bordeaux, avec Lyon, est reconnue comme un haut lieu de la gastronomie française et la région par excellence des vins de grande qualité. En y voyant le jour, on est exposé très tôt à cette culture communautaire, un peu comme le tourisme dans Charlevoix. Céline Granier naît dans la 2e plus grande ville de France. De son propre aveu, elle n’était pas très bonne à l’école ce qui ne l’empêche pas d’obtenir son BAC (secondaire +1). Par la suite, elle a poursuivi des études techniques en Art de la table, plus particulièrement en cuisine. Elle s'est déplacée à Lyon, haut lieu de la gastronomie où elle travaillait dans un restaurant typique de cette ville (appelé un bouchon), le réputé Café comptoir Abel qui est une institution.


Pour apprendre l’anglais, elle est partie en Angleterre pour travailler dans un restaurant juste en face du château de Windsor, résidence habituelle de la reine. Elle était à l’emploi de McDonalds Hôtels and resorts qui n'avait rien à voir avec la restauration rapide. Elle y a passé 15 mois, pouvant ainsi améliorer son anglais. De retour à Bordeaux, elle a changé de fonction en passant au service de table dans le but de faire des économies pour pouvoir voyager. Elle a obtenu dans le seul restaurant de la gare de la ville, ce qui lui donne l’occasion de servir à la table de quelques célébrités françaises. Comme elle connaît les deux réalités, je lui ai demandé son opinion sur le pourboire, sachant qu’en France, les serveurs et serveuses n’en n’ont pas, cette pratique n’étant pas dans la culture française. Certes, les serveur-e-s sont mieux payés qu’ici, mais elle préfère de beaucoup la pratique nord-américaine de laisser un pourboire approximatif de 15%, ce qui donne un meilleur salaire aux serveur-e-s d’ici. Lorsqu’à la gare, elle servait des clients canadiens ou américains, elle pouvait espérer une récompense monétaire en sus de son salaire.



Elle avait déjà dans la tête le projet de s’établir au Québec, attirée par la nature et les grands espaces, malgré qu’elle ait été une personne très urbaine jusqu’à cette étape de sa vie. Son conjoint de l’époque travaillait avec un très grand chef Philippe Etchebest et il a décidé de rester en France. Céline est partie en touriste. Elle communiquait déjà avec David Huot de l’Auberge de Jeunesse de La Malbaie, où elle est venue séjourner. Elle a fait la connaissance d’Hélène Marchand de l’Auberge des 3 Canards où elle a obtenu un emploi de serveuse et est entrée au sein d’une véritable famille avec un accueil extraordinaire. Pierre Marchand était toujours vivant et Céline l’a beaucoup apprécié ainsi que tout le monde à l’auberge où elle est restée 4 ans et demi. Elle a réussi à obtenir ses papiers d’immigration après beaucoup de démarches, ayant même besoin de l’appui politique. Au bout du compte, elle a obtenu sa résidence permanente à l’automne 2020.





Elle a rencontré son nouveau conjoint, Guillaume Hamel Dubois et elle vit maintenant à Saint-Aimé-des-Lacs. En avril dernier, Jean-Victor Rosseti a quitté son poste d’agent Place aux Jeunes au sein du Carrefour Jeunesse Emploi. Céline a appliqué à la toute dernière minute, croyant qu’elle n’avait pas de chance d’obtenir malgré un parcours très pertinent. En France point de diplôme pertinent, point de salut. Au Québec on est plus axé sur l’humain et les qualités personnelles. Elle a donc obtenu le poste qu’elle occupe depuis près de 4 mois.



Pour réussir son adaptation dans un nouveau pays Céline est d’avis qu’il faut aller vers les gens et s’impliquer. Une de ses actions est de s’occuper d'une cellule de NousRire dans Charlevoix. Il s’agit d’un groupe d’achat de produits secs biologiques commandés en ligne et livré dans un bâtiment sur le stationnement du Manoir Richelieu qui collabore au projet. Les produits disponibles peuvent être du riz, des pâtes, de la farine, des légumineuses, des aliments sans gluten et bien d’autres. Le groupe a une page Facebook de NousRire Charlevoix. Co-responsable avec Sarah Allard et Sandrine Tisserand, Céline a pu grâce à cette activité participer à la vie communautaire de Charlevoix et se sentir utile à sa communauté en plus de son emploi.


La fille issue de la grande ville qui ne pensait jamais s’établir en campagne a bien changé. Elle a fait beaucoup de pas qu’elle n’aurait pas crus possibles, on peut dire qu’elle vit son ‘’american dream’’ à la québécoise.


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