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Pierre Thibault : tomber c'est humain, se relever c'est divin

La Malbaie

Lun. 15 février 2021 4 minutes

Pierre Thibault : tomber c'est humain, se relever c'est divin
Pierre Thibault : tomber c'est humain, se relever c'est divin
Apprendre qu'on est atteint d'une maladie dégénérative à 49 ans alors qu'on est au faîte de sa carrière dans l'immobilier avec un beau projet de développement en forêt est de nature à déstabiliser n'importe qui. C'est ce qui est arrivé à Pierre Thibault, originaire de Rivière Mailloux à La Malbaie. Son père, Joseph Édouard Thibault travaillait chez Donohue et sa mère Alice Auger, originaire de Baie-Comeau, s'occupait de la maisonnée qui comptait 8 enfants dont 7 sont toujours vivants. Pierre a fait ses études primaires à La Malbaie et il a toujours été un gros travaillant. Très jeune, il a commencé à faire le caddy sur le terrain de golf situé à deux  pas de chez lui. Son frère Jean-Marie, était un maçon très réputé. Par exemple il pouvait refaire les murs de pierre des maisons du Boulevard des Falaises comme ils avaient été construits originalement en utilisant le même type de pierre. Pierre a appris ce métier auprès de lui. Il faisait beaucoup de petits travaux de réparation et d'entretien de terrain alors qu'il était adolescent.  Il a travaillé un peu dans l'hôtellerie et à la construction du centre d'achats vers 1974. Le chantier était en activité 16 heures par jour à l'exception de la nuit. Il a également rejoint son père pendant un an chez Donohue. Entre ses différents emplois, il retournait travailler avec son frère Jean-Marie.

Il a épousé Marie Maltais et sa mère habitait avec eux. Il a adopté Stéphanie, la fille de sa conjointe et ils ont eu deux autres enfants Audrey et Maripier.  Avec son ami Claude Lavoie, ils ont fondé Multi-Décor, magasin de décoration au bas de la côte Saint-Antoine. Pierre fut aussi le premier dans Charlevoix à réparer les raquettes de tennis. Il avait comme clientèle les amateurs de ce sport comme mon beau-père Gérard Tremblay (RIP) et l'ancien maire de La Malbaie, Paul X Laberge (RIP). Le magasin de décoration n'a pas survécu et Pierre a habité le petit bâtiment où il était situé avec son atelier de raquettes à côté. Il a trouvé de nouveau refuge dans la maçonnerie jusqu'à ce qu'il fasse un retour aux études à 35 ans. Il n'avait pas beaucoup le choix car des maux de dos ne lui permettaient plus de travailler physiquement toute la journée.

Il a donc complété son cours d'agent d'immeuble à l'époque où Raymond Ricard (RIP), Louise Bédard, Bruno McNicoll et Marina Lefrançois, entre autres, occupaient le haut du pavé. Pierre s'est porté acquéreur d'une franchise TransAction Charlevoix et Denis Lavoie s'est  joint à l'organisation, de même que Jean-François Larocque et Annie Dufour. S'en sont suivis de bonnes années où le marché était actif  et Pierre a fait de bons revenus. Ses bureaux étaient dans sa propriété du chemin du Golf .

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Il a acheté des terrains sur les hauteurs de Cap-à-l'Aigle dans un endroit appelé Mary Grace où les Américains se réunissaient l'été pour profiter de la vue et y  pique-niquer. Il y a réalisé un développement de 8 maisons avec une valeur moyenne de 500 000$. Il voulait faire la même chose dans la ZEC des Sables, au lac Jacob. Malheureusement il n'a pas réalisé le projet parce qu'il est tombé malade.

[caption id="attachment_78875" align="alignnone" width="1024"]Rappel de ses réalisations dans l'immobilier Rappel de ses réalisations dans l'immobilier[/caption]

À 49 ans, sa vie a basculé. Malgré ses symptômes, le diagnostic de maladie de Parkinson a mis 2 ans à venir. Il a sombré dans une profonde dépression, au point où ses proches se sont beaucoup inquiétés de lui, le sachant seul dans sa maison de la rue des Cèdres à Cap-à-l'Aigle. Il a commencé à fréquenter le casino car c'est le seul endroit où il réussissait à oublier ses problèmes. Il a dépensé beaucoup au point où il a du s'auto-exclure pour 5 ans. Au même moment, les médias ont rapporté des cas où on pouvait faire le lien entre la tendance au jeu compulsif et un médicament donné pour combattre la maladie de Parkinson. Malgré son auto-exclusion, Pierre continuait de jouer dans les vidéos pokers. Heureusement aujourd'hui tout ça est derrière lui. Malheureusement, cela lui a occasionné une séparation. Il a beaucoup galéré avec sa maladie qui est la forme rigide de la maladie de Parkinson, c'est-à-dire que ses muscles deviennent temporairement rigides et altèrent leur utilisation. Pierre a appris à mieux contrôler sa maladie par son alimentation. Les médicaments qu'il prend à raison de 10-12 pilules par jour aident à contrôler les effets de la maladie. Il a habité un certain temps à Saint-Aimé des Lacs et comble de malchance on lui a retiré son permis de conduire dû à sa maladie. Il se retrouvait donc isolé loin de ses proches. À force d'effort et de détermination, il a pu recouvrer son permis et il doit se soumettre à des tests réguliers pour le garder. Après un long combat, il a obtenu une rente d'invalidité de la Régie des rentes du Québec. Il habite un très beau logement dans un HLM de Pointe-au-Pic, fait du vélo, marche et voit des amis. Il n'est pas millionnaire, mais il a repris le contrôle de sa vie et est très proactif pour sa santé.

Pour moi, il est un exemple de résilience et de courage et il est la preuve vivante qu'on peut se relever de grandes épreuves et vivre avec la maladie tout en conservant  une belle détermination.

 

 

 

 

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