Saviez-vous que! | Les syndicalistes de Snigole | Deuxième partie

Le travail de Laure Gaudreault a grandement favorisé la naissance du syndicalisme enseignant au Québec. L’histoire la consacre à juste titre comme la fondatrice de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) autrefois la Centrale des enseignants et enseignantes du Québec (CEQ). Le tout commence dans Charlevoix.

Le 2 novembre 1936, lors d’une réunion tenue à La Malbaie, Laure Gaudreault fonde avec d’autres institutrices, dont sa sœur Marguerite, l’Association Catholique des Institutrices rurales du district d’inspection primaire de La Malbaie (A.C.I.R.) dont elle est élue secrétaire. Un peu moins d’un an plus tard, le 2 juillet 1937, un premier Congrès de la Fédération des Institutrices Rurales (F.C.I.R.) se tient à La Malbaie. Laure Gaudreault deviendra présidente de l’association et, à titre de permanente syndicale rémunérée, va faire croître le mouvement à l’échelle du Québec.

Mais tout débute pour Laure Gaudreault à… Snigole le 25 octobre 1889 où elle naît.

Elle est issue du mariage survenu le 26 juin 1884 à La Malbaie de François-Xavier Gaudreault, fils de Cyprien Gaudreault et de Marie-Flavie Lavoie de Sainte-Agnès, et de Marguerite Bergeron, fille d’Hyppolite Bergeron et de Marie Maltais de La Malbaie.

Le couple donnera naissance à dix enfants :

• Cyprien (1886-1908);
• Rose-Anna (1888-1911), mariée avec Georges Harvey, habite à Alma. Décédée à l’Hôtel Dieu de Québec;
• Laure (1889-1975), institutrice, syndicaliste;
• Isola (1891-1974), mariée à Philippe Jauvin, habite Hochelaga puis Rouyn-Noranda;
• Marie-Louise (1893-1968), institutrice;
• Lucien (1895-1975), mariée à Marie-Cécile Lapointe, président du Syndicat National Catholique de l’Industrie du Papier de St-Philippe de Clermont, maire de Clermont (1943-1957; 1960-1963);
• Antoinette (1898-1983), institutrice;
• Paul-Émile (1900-1969), marié à Hilda Simard, cultivateur puis ouvrier;
• Révérende Sœur Joséphine des Franciscaines missionnaires de Marie, active notamment au Maroc pendant plusieurs années (1902);
• Albert (1900-1959), instituteur, marié à Marie-Sophie Bergeron;

Le couple s’installe après son mariage sur une terre située dans le secteur de Snigole ou « St-Joseph des Marais ».

Cette terre est décrite en 1935 dans un acte de donation de François-Xavier Gaudreault à son fils Paul-Émile comme « une terre sise et située dans la paroisse de Saint-Étienne de La Malbaie, dans Saint-Joseph Des Marais, mesurant une largeur de six arpents par trente arpents de profondeur, plus ou moins […] ensemble avec toutes les bâtisses dessus construites et tous animaux, instruments de toute matière, roulant de ferme […] la terre susdécrite faisant partie du lot numéro quatre cent cinquante-quatre (P. de 454) ».

Cette propriété (lots 3256452 et 3256457) sans adresse civique se trouve aujourd’hui entre les numéros 24 et 30 du chemin Snigole à Clermont. Elle est la propriété de la famille Lapointe.

François-Xavier Gaudreault a fait ensuite l’acquisition d’un lot d’Edgar Lapointe (partie du numéro 624) par un acte sous seing privé daté du 18 mai 1918. Cette propriété est décrite en 1935 comme « un emplacement bâti, situé à La Malbaie, Chute Nairne […] mesurant une profondeur de soixante pieds par une largeur de quatre vingt dix pieds ». Le recensement de 1921 indique que François-Xavier Gaudreault s’est installé avec sa famille au village de La Chute sur cette propriété.

Sa femme Marguerite Bergeron va décéder là en 1924.

À l’approche de sa mort, François-Xavier va concéder la terre de Snigole à Paul-Émile, le lot bâti du village de Clermont à Lucien et, une autre terre contiguë, à Albert.

Malgré toute son activité syndicale, Laure Gaudreault passera toute sa vie à Clermont jusqu’à sa mort survenue le 19 janvier 1975.