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Saviez-vous que! | Église de Saint-Urbain 1925

Saint-Urbain, Charlevoix

Mer. 11 octobre 2023 2 minutes

Par Christian Harvey

Eglise Saint Urbain
Eglise Saint Urbain

Pourquoi l’église de Saint-Urbain est détruite par un tremblement de terre en 1925 ?

Le bâtiment le plus affecté par le tremblement de terre de 1925 dans Charlevoix fut sans aucun doute l’église de Saint-Urbain. Le bâtiment doit être démoli et totalement reconstruit. Le géologue Ernest A. Hodgson relate que « les pierres ont été séparées; la tour s’est penchée en arrière au-dessus de l’église; et les poutres de la tour ont éclatés ». La photo ci-jointe de l’intérieur semble confirmer le tout. Hodgson semble croire que c’est l’âge du bâtiment qui explique les dommages. Pourtant, la région compte plusieurs églises beaucoup plus anciennes même à cette époque. Pourquoi donc celle de Saint-Urbain ? Les dommages s’expliquent davantage par la nature particulière du sol à cet endroit et des dommages qui ont déjà affecté le bâtiment au moment du tremblement de terre de 1870.

Saint Urbain
Saint Urbain

Dans le Journal de Québec du 24 octobre 1870, un quotidien du 19e siècle, on peut lire :

« LE TREMBLEMENT DE TERRE – On écrit de Saint-Urbain :

La terre s’est entr’ouverte à plusieurs endroits, et j’ai vu des fissures d’environ deux ou trois pouces de largeur. De ces fissures, dont trois ou quatre se trouvaient devant et autour de l’église, j’ai vu sortir, pendant près d’un quart-d’heure, des jets d’eau mêlée de glaise et de sable très-fin, et cette eau bourbeuse exhalait une odeur de soufre insupportable. La violence des secousses a été telle que de graves dommages ont été éprouvés en beaucoup d’endroits. Beaucoup de bâtisses ont subi de graves accidents; plusieurs cheminées ont été renversées. Notre église, la sacristie et le presbytère ont aussi payé chacun leur tribut. L’église, dont l’intérieur était sur le point d’être terminé, a plus souffert que les autres bâtisses. Avec quelques jours d’ouvrage, cependant, elle pourra être réparée. »

Il s’agit visiblement d’un cas de liquéfaction des sols, un phénomène dont on peut voir aujourd’hui une manifestation visible lors du tremblement de terre de Christchurch, en Nouvelle-Zélande, en 2011.

https://www.youtube.com/watch?v=QpXZwBOjIG8&list=PLk0Fgx_vPM85bxyEoS9wAZ43oWV5IWKkO

Une brochure paroissiale parle « [qu’] au cours du mois de juillet 1881, on constate avec émoi que les murs de l’église penchent vers l’extérieur, ce qui n’était pas dû à aucun tremblement de terre mais au problème de pesanteur exercé sur un terrain insuffisamment solide. Donc aux premiers jours d’août 1881, on décide de faire inspecter par des ingénieurs, venus de Chicoutimi pour la circonstance, recommandent la pose de tiges de fer pour le soutènement des dits murs; à une réunion des Marguilliers tenue le 14 août 1881, il est décidé de faire consolider les murs. »

Pour sa part, Mgr Léonce Boivin dans son livre Dans nos montagnes voit un lien direct entre le séisme et ses bris à l’église : « Mais, à St-Urbain, la vieille [église] était là, étreinte au toit par des tiges de fer boulonnées, qu’avait placées après le grand tremblement de terre de 1870, qui avait ouvert les murs. Pour les forcer à coller les murs entr’ouverts on avait chauffé les longues tiges et, par la contraction, le mur avait obéi. »

Ces photographies proviennent de la collection de la Société d’histoire de Charlevoix.

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