Tchin tchin | | Rimes et Millésime | L'arbre qui cache la forêt
Jeu. 4 avril 2024 4 minutes
Par Louis Brisson
Si vous êtes amateur de vins ou que vous vous intéressez un tant soit peu à la question, vous avez sûrement déjà entendu le terme “vin nature”. Sans en faire une analyse exhaustive, je vais tenter ici de clarifier certains points à leur sujet. Notamment, la place de choix qui est réservée aux méchants sulfites sur le banc des accusés.
Quand on parle de vin nature, on parle effectivement d’une réticence à utiliser le SO2 lors des vinifications. Mais s’en tenir à cette courte définition est très réducteur pour les artisans et vignerons derrière cette philosophie. Leur vision est bien plus globale. D’ailleurs, décrire cette dernière de manière succincte n’est pas une mince affaire.
Au plus simple on pourrait dire que c’est “Faire du vin de la manière la moins interventionniste possible”.
En anglais, ils disent parfois “shepherding”. Être un bon berger et accompagner les vinifications sans trop s’immiscer dans le processus.
Bien sûr, il est judicieux de s’interroger sur l’utilisation du SO2, surtout si on ingurgite celui-ci sur une base régulière via notre vino préféré. Au même titre que tout autre produit utilisé dans l’agro-alimentaire d’ailleurs.
De mon côté, je vois les sulfites comme le p’tit bum dans la cour d’école qui s’habillait déjà précocement avec une veste de cuir et des Doc Martens pendant que les autres en bavaient encore pour le Village de Nathalie. Au premier coup d’œil, il fait peur. Mais si on se donne la peine de le connaitre, on se rend compte rapidement qu’il n’est pas si méchant. Qu’il peut même être aimable à certaines occasions. En revanche, en retrait se cache les vrais “bullies”. Ironiquement, c’est eux que l’on devrait garder à l’œil et qui savent se faire discret.
Osmose inversée, filtration tangentielle, électrodialyse et thermovinification des moûts ne sont que quelques exemples parmi un arsenal étonnant. Sans compter les mille-et-une poudre de perlimpinpin. N’est-il pas intrigant qu’un vigneron produise des millions de bouteilles d’un vin qui, bon an mal an, goûte toujours la même chose?
Je crois que l’utilisation de sulfites en petite quantité et au moment opportun peut être un bel atout pour bien guider notre troupeau à destination. La priorité reste avant tout le respect et l’expression du terroir.
Néanmoins, un schisme s’est créé entre les ayatollahs du nature et leurs antagonistes technophiles qui souhaitent utiliser tous nouveaux gadgets sans retenue. Mais ce débat sera peut-être le sujet d’une autre chronique. Qu’en dis-tu Millésime?
La saison du crabe des neiges arrive à grand pas et voici quelques suggestions pour célébrer adéquatement ce merveilleux cadeau de dame nature.
Comme c’est un produit fin et délicat, on cherche avant tout un vin qui aura également les mêmes caractéristiques. L’Equilibrio rempli bien ce rôle. Doté d’une belle fraîcheur en attaque, il se développe sur de belles notes citronnées et une pointe de pomme verte. Ce n’est pas le vin le plus intense et aromatique, mais c’est exactement ce que l’on cherche pour réussir l’accord mets et vins quand le crabe est servi dans son plus simple apparat. Code SAQ : 14271039. 14,75$
Dans un registre similaire, mais avec des saveurs plus nettes et plus longues en bouches, le sauvignon blanc la Voûte est lui aussi un candidat de choix. Ici le côté citronné évolue vers celui plus mûr du pamplemousse agrémenté de fleurs blanches. Le tout sans excès. En bouche, le vin se dévoile plus en rondeur que le précédant avec une finale plus onctueuse. Pourquoi ne pas accompagner le crabe avec une mayonnaise maison augmentée de pesto à la fleur d’ail? Code SAQ: 13900956. 21,05$
Joël Delaunay La Voûte Chenonceaux 2022 | Fiche produit | SAQ.COM
Parfois négligés, les vins effervescents sont pourtant des compagnons idéals quand la gastronomie est de mise. Le DescRegut est l’exemple parfait d’un mousseux équilibré et droit qui saura mettre en valeur la chair délicate du crabe. Les arômes de fruits blancs soutenus par de légères touches de brioche et de pain grillé sont épatants pour des bulles dans ce spectre de prix. Pour ceux qui en doutaient, voici l’exemple parfait que l’Espagne peut produire des vins mousseux capable de rivaliser avec les grandes appellations de ce monde. Code SAQ: 14469168. 21,80$