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Abolition des Commissions scolaires, un bonne chose pour Charlevoix

Jeu. 30 janvier 2020 4 minutes

Abolition des Commissions scolaires, un bonne chose pour Charlevoix
Abolition des Commissions scolaires, un bonne chose pour Charlevoix
Les commissions scolaires seraient sur le point d'être abolies. Depuis longtemps, ce nuage flotte au-dessus des conseils des commissaires. Un argument massue pour en arriver là est le taux immensément bas de vote aux élections scolaires. Premièrement, il faudrait qu'il y ait des élections. La plupart du temps, tout le monde est élu par acclamation. Sans juger la qualité des gens qui occupent le poste, la présidence est presque souvent un poste à très long terme comme dans les Caisses Populaires. Pierre Asselin à été très longtemps le président de la Commission Scolaire de Charlevoix, Benoît Simard à fait un bon bout et Pierre Girard a plusieurs années de présidence à son actif. A cause du caractère électif, la présidence joue un rôle plus politique qu'un président de ÇA de Cégep ou même d'université ou les directeurs généraux ou le Recteur/rectrice sont les représentants publics de leur organisation.

L'aspect politique des commissions scolaires

Les présidents ou présidentes de commission scolaire sont la figure publique de leur organisation, ce sont eux que l'on voit dans les médias. Ils peuvent prendre des positions politiques tranchées au nom de leur conseil. Ainsi, ils s'opposent à la loi 40 qui signifie leur disparition. Peut-on dire qu'ils sont en conflit d'intérêt ? Les membres du conseil sont rémunérés, très peu il faut le dire, mais on peut se demander le rôle du facteur financier. Je crois qu'on peut écarter cette motivation.

Défendre notre milieu

Les commissaires et le président se considèrent, sûrement avec raison, comme les défenseurs d'une des plus petites commissions scolaires du Québec et jusqu'ici ils ont bien réussi, notre commission n'a pas été avalée par notre voisine des Premières Seigneuries. Si on revient 30 ans en arrière, il n'y aurait jamais eu de Cégep si la commission scolaire, Gilbert Dumont DG et Pierre Asselin, président, n'avaient pas été là. Un simple centre de service n'aurait pas cette lattitude pour travailler des dossiers régionaux. Par contre, le modèle des Cégeps pourrait être envisageable, c'est-à- dire un conseil d'administration représentatif du milieu avec des représentants des employés élus par leurs pairs et des intervenants du milieu et des parents, tous bénévoles. Cette forme de gouvernance garde une certaine forme d'autonomie face au pouvoir politique. La présidence joue un rôle moins public et se concentre sur les décisions stratégiques.

[caption id="attachment_68265" align="aligncenter" width="450"]Pierre Girard, président Pierre Girard, président[/caption]

L'évaluation des enseignants

Je connais peu les impacts de la loi 40 sur les professionnels de l'éducation, mais force est de constater qu'il y a une unanimité contre ce changement. Les professeurs déplorent une perte de leur autonomie professionnelle et craignent des interventions de la direction dans leurs champs de compétence, notamment dans la détermination des notes de passage. Je trouve étrange qu'on aborde ces problématiques dans une loi sur la gouvernance. C'est un peu un fourre-tout où l'on retrouve des éléments politiques et de gestion au quotidien. On aurait dû travailler ces dossiers séparément. Depuis des années, on entend des voix réclamer un ordre professionnel pour les enseignants. C'est faire totalement fausse route. La déontologie professionnelle est difficilement applicable. Ce qu'il faut, c'est un bon processus d'évaluation du rendement qui permettrait de dépister les mauvais profs ou les problèmes de comportement avant la fin de la période de probation et l'obtention de la permanence.

Les dangers d'un centre de service

La création de centre de service m'inquiète. Peut-être est-ce pertinent à Québec ou à Montréal, mais chez nous ce serait une perte de pouvoir importante. La Commission scolaire de Charlevoix a toujours défendu nos acquis si nous ne  sommes pas encore avalés par Québec, c'est grâce à l'influence politique de nos élus scolaires. Dans le pire des cas, je pourrais vivre avec un conseil d'administration bénévole appelé à prendre des décisions pour l'ensemble des écoles. Nos administrateurs ne sont pas loin de la réalité des écoles et agissent vite contrairement aux grosses commissions scolaires dont les élus peuvent être loin de la réalité.

Que faire face à la contestation ?

Le gouvernement est aux prises avec de la contestation qui s'amplifie jour après jour, il semble cependant y avoir une volonté d'écoute. À l'époque où François Legault était ministre de l'éducation, il avait voulu virer les cégeps de bord en nous bousculant sous prétexte que nos statistiques de réussite étaient mauvaises.  Là dessus il avait raison, mais sa manière de faire en nous faisant sentir incompétent ne passait pas. Heureusement, notre premier ministre a bien changé, il a moins cette fougue de l'homme d'affaire qui veut apporter les solutions du privé. Il est plus posé et peut reculer quand il le faut. Espérons que les discussions actuelles au Parlement et dans la société civile amènent à des décisions qui ne seront pas dommageables pour Charlevoix. Notre députée Émilie Foster étant très près du ministre de l'éducation va sûrement faire valoir nos intérêts. Notre lionne se doit de rugir un peu pour l'avenir des travailleurs de l'éducation, de nos enfants et de Charlevoix.

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