Verdict | Domaine Forget | Le 28 septembre 2023

Par André Magny

Photo de couverture gracieuseté de
SMAC Communications

Quand des procès qui ont marqué la société québécoise deviennent sujets d’une pièce de théâtre, cela donne Verdict. Le 28 septembre au Domaine Forget, la salle du célèbre centre musical se transformera en cour de justice où les spectateurs deviendront même les membres d’un jury à la suite des plaidoyers de Marie-Thérèse Fortin et Paul Doucet.

La légalisation de l’avortement avec le Dr Henry Morgentaler, la lutte contre le profilage racial dans le drame de Joyce Echaquan, le droit des homosexuels de pouvoir se marier ou les procès mettant en cause des policiers quand il y a mort d’homme, la société québécoise a aussi évolué au rythme de ces procès qui l’ont fait progresser.

Les journalistes et documentaristes Nathalie Roy et Yves Thériault, en se basant sur les plaidoiries qui eurent lieu lors de ces causes célèbres, en ont tiré une pièce de théâtre pour deux comédiens. Le tout avec l’accord des avocats concernés. Paul Doucet y incarne tour à tour Me Claude-Armand Sheppard, Me Jean-François Arteau et Me Jacques Larochelle. De son côté, Marie-Thérèse Fortin y campe les avocates Joëlle St-Germain et Anne-France Goldwater. Pour cette dernière, selon la comédienne, « on devrait reconnaître l’énergie de la célèbre avocate », même si elle n’imite pas son accent si caractéristique comme elle l’a fait avec brio pour la réformatrice et sénatrice Thérèse Casgrain dans Cité Mémoire Charlevoix.

À ceux et celles qui ont oublié le contexte de ces histoires de cour, avant chaque tableau, une courte vidéo vient rappeler les faits.

Acte 1

En première partie de Verdict, on aura droit à l’affaire Morgentaler comme on disait au début des années 1970 et à la cause sur le mariage gai. Des sujets qui sont toujours d’actualité. « Avec ce qui s’est passé aux États-Unis, ce n’est pas acquis pour toujours le droit à l’avortement, raconte au téléphone Marie-Thérèse Fortin. Il ne faut jamais oublier que derrière chaque plaidoirie, il y a une histoire humaine. »

Pièce sans décor ou presque, la cour et le théâtre viendront se fusionner grâce au talent de ces deux grands comédiens québécois. Quand Marie-Thérèse Fortin défend sa cause, Paul Doucet est là dans une écoute attentive qu’on peut imaginer comme s’il était un adjoint à celle qui argumente voire comme un adversaire ! « Les avocats, tout comme les comédiens, sont là pour convaincre ! », explique celle qui a joué notamment dans Les Belles-Sœurs au Domaine Forget.

Dans cette première partie, on aura aussi droit à soit à l’épisode de Joyce Echaquan. Lorsque le personnage de l’avocat Jean-François Arteau prend la parole, ce n’est pas cette fois devant un jury, mais c’est plutôt à la suite du rapport du coroner, qui vient questionner, nous questionner sur le rapport qu’entretient la société québécoise avec les Premières Nations.

Acte 2

En deuxième partie, la pièce deviendra plus interactive. Les spectateurs qui seront présents le 28 septembre deviendront ni plus ni moins que les membres d’un grand jury dans l’affaire Basil Parasiris.

En 2007, lors d’une perquisition au petit matin dans le domicile d’un vendeur de drogue, celui-ci abat un policier l’ayant pris pour un voleur. Coupable ou non coupable ? Dans ce tableau, les avocats Joëlle St-Germain et Jacques Larochelle prêteront leur voix à Marie-Thérèse Fortin et Paul Doucet, qui présenteront ainsi leur réquisitoire à l’assistance. Celle-ci devra rendre son verdict… pour ainsi faire entendre les valeurs qui sont présentes dans notre société.