Commerces d’ici | Un produit d’appellation contrôlée : l’agneau de Charlevoix

L’histoire du mouton dans Charlevoix

La notoriété nouvelle des produits du terroir québécois remet à l’ordre du jour l’agneau de Charlevoix devenu une Indication géographique protégée (IGP) et reconnu une viande fort recherchée par les gastronomes.

Pourtant, pendant longtemps, l’élevage du mouton dans la région vise, en tout premier lieu, à assurer l’approvisionnement en laine des habitants, puis celui de la petite industrie locale. Ainsi, en 1901, alors que le cheptel ovin est en déclin, on recense encore 17 519 moutons, mais seulement 2 911 chevaux, 7 398 vaches laitières et 5 429 porcs.

Les anciens ne raffolaient guère de la chair de cet animal qui, selon l’expression populaire, « goûtait la laine ». En effet, le mouton apprêté d’alors est le plus souvent une bête âgée ayant déjà procuré de la laine pendant quelques années et dont l’alimentation ne favorise pas nécessairement une expérience culinaire mémorable. Néanmoins, une partie de la production peut s’écouler à Montréal, là où la communauté juive exige une quantité notable d’agneau.

Le cheptel ovin connaît un déclin rapide à partir des années 1930. L’élevage des moutons disparaît alors presque totalement dans Charlevoix dont l’agriculture privilégie surtout l’élevage laitier, porcin et de volailles.

Au cours des dernières années, la production de l’agneau a refait surface grâce à l’initiative de l’agroéconomiste Lucie Cadieux et de l’agronome Vital Gagnon de la Ferme Éboulemontaise. Après maints efforts, l’appellation Agneau de Charlevoix est reconnue en 2009 pour protéger son authenticité. C’est le premier produit du terroir identifié en vertu de la loi québécoise sur les appellations réservées.

Aujourd’hui, trois entreprises localisées à Saint-Hilarion offrent l’Agneau de Charlevoix : l’Atelier de transformation Le Véritable Agneau! (Annie Bérubé), la Ferme Donald Tremblay et la Ferme Simon Audet à Saint-Hilarion.