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Saviez-vous que! | La circonscription électorale fédérale de Charlevoix | Deuxième partie

Charlevoix

Mer. 3 janvier 2024 2 minutes

Par Christian Harvey

Rodolphe M SHC
Rodolphe Forget
Rodolphe M SHC

La dynastie Forget-Casgrain (1904-1941)

Si les dynamiques nationales exercent une certaine influence, les électeurs votent avant tout pour un candidat à l’échelle locale. Cela semble évident dans le cas de la dynastie Forget-Casgrain, qui va dominer pendant plus de 37 années consécutives la politique dans la circonscription fédérale de Charlevoix, et ce, à travers deux partis politiques différents.

Le 3 novembre 1904, le financier Rodolphe Forget obtient une victoire à l’arraché avec 1684 voix (51,26 %) contre Charles Angers 1601 (48,74 %), soit par 83 bulletins. Le Parti libéral du Canada rase le Québec en faisant élire pas moins de 55 députés contre 11 conservateurs. Une victoire bien personnelle pour Rodolphe Forget, obtenue grâce à sa promesse de construire un chemin de fer par ses propres moyens ou du moins grâce aux entreprises auxquelles il est associé. Aucun député fédéral n’aura promis et livré, malgré bien des embûches, un tel programme. En 1908 et en 1911, ses majorités augmentent ; à cette dernière élection, Rodolphe Forget réussit même à se faire élire simultanément dans deux comtés, Charlevoix et son voisin, celui de Montmorency !

Lors de l’élection du 21 septembre 1911, un gouvernement conservateur majoritaire est élu sous la gouverne de Robert Borden. Rodolphe Forget ne sera pas nommé ministre, mais obtiendra le titre de Sir au début de l’année 1912. Le gouvernement perdure pendant tout le début de la Première Guerre mondiale. Le 6 juillet 1917, à 5 h 15 du matin, est votée la Loi du service militaire, soit la conscription obligatoire. Rodolphe Forget vote contre. Le 22 octobre 1917, il annonce à mots couverts qu’il ne se représentera pas aux élections.

Pierre Francois Casgrain M SHC
Pierre-François Casgrain
Pierre Francois Casgrain M SHC

Mais Rodolphe Forget ne va pas se désintéresser de la campagne électorale, au contraire. C’est son beau-fils, Pierre-François Casgrain, qui va se présenter sous la bannière libérale, ou plutôt « oppositionniste », dans son refus de se joindre à un gouvernement d’union. La question de la conscription déchire le Québec ; les libéraux de Wilfrid Laurier vont s’y opposer, comme l’ancien député conservateur Rodolphe Forget. Le retournement de l’agent de change ne surprend pas outre mesure. Au fond, il est lui-même plutôt un « red tory », ou un progressiste-conservateur, pour reprendre une expression plus contemporaine. À cet égard, Forget est plus près de Brian Mulroney. Le 17 décembre 1917, le Parti unioniste de Robert Borden permet de ravir 153 sièges et 56,93 % des suffrages, contre 82 sièges pour Wilfrid Laurier et 38,80 % du vote populaire. La situation est diamétralement différente au Québec, où les libéraux raflent 62 circonscriptions sur 65 ; notons la victoire de Pierre-F. Casgrain dans Charlevoix.

Avec cette élection référendaire sur la conscription en 1917, le Parti conservateur va perdre, pendant plusieurs années, l’appui des Québécois francophones. Dans Charlevoix, une véritable dynastie politique va donc se perpétuer pendant des années ; il est question de près de 24 ans avec Pierre-François Casgrain, qui sera député libéral jusqu’en décembre 1941, moment où il sera nommé juge. Durant sa carrière politique, il est notamment whip du gouvernement (1924-1926 ; 1927-1930), président de la Chambre des communes (1936-1940) et secrétaire d’État (1940-1941).

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