Toujours ROSE | Ô toi, mon Saint-Laurent

Ô toi, mon Saint-Laurent

Souvent, j’ai cru remarquer que les gens cherchent l’inspiration à l’intérieur de sphères plutôt lointaines d’eux-mêmes. Si on prend l’écriture d’une chronique par exemple , on veut toujours dénicher un sujet original, rare et exclusif. Cependant , nous passons parfois par-dessus des thèmes simples, mais qui nous touchent tout autant. Le mois de janvier demeure une période où l’accalmie voit le jour. Rien n’est très spécial dans la nature mise à part les grands froids , la neige en abondance et les glaces. Quelques jours auparavant, les couleurs d’automne me manquaient. À ce moment précis de ma balade, j’arrivais devant le Fleuve. En tête à tête tous les deux, car il n’y avait personne sur le territoire, j’ai profité du silence. Je me suis mise à contempler l’arrivée des glaces dans la baie de Cap-aux-Oies , un événement d’une grande première cette année. En restant devant la scène , je me suis rappelée que j’ai toujours été éperdument amoureuse du Saint-Laurent. Élevée la majorité du temps près de cette grève des Éboulements, le Fleuve a bel et bien une signification particulière à mes yeux. 　

Une richesse qui a tant à offrir

Un grand nombre d’anecdotes faisant partie de ma vie découlent du Saint-Laurent. Que ce soit mes premiers pas dans l’eau salée, mes baignades chaque été qui représentent tout un défi dû à la température du Fleuve, les grandes marées d’automne d’une force incroyable qui peuvent transporter des arbres gigantesques　: tout. Chaque moment au bord du Fleuve est un souvenir indescriptible pour moi. Le Saint-Laurent m’a même poussé à débuter la photographie qui reste maintenant une de mes passions. Des heures et des heures à attendre que les phoques se pointent le bout du nez afin de les photographier ainsi que des dizaines de matins où je me réveillais à 4h pour courir jusqu’à la grève afin de ne pas rater le lever du soleil et de le capturer. Cette partie de la nature m’impressionne par sa multitude de rôles. D’abord, une route pour les bateaux, mais aussi un emblème porteur de souvenirs et d’expériences pour ceux qui le côtoient. Rappelons également qu’un bon nombre d’animaux marins le considèrent comme une maison. De plus, habiter au bord du Fleuve signifie aussi suivre la vague et apprendre à connaître ses «　émotions　». Lorsqu’il est en huile, le Fleuve semble calme et plus jeune je disais «　la mer est fâchée　» quand les vagues se fracassaient sur les rochers en étant accompagnées de forts vents. J’ai pu faire de si belles rencontres animalières grâce au fleuve　: bélugas, phoques , rorquals , cormorans, crevettes, écrevisses et j’en passe. Ces animaux ont tous eu leur place lors de mon enfance en créant des anecdotes enrichissantes et loin des téléphones ou des tablettes. Voilà ce qu’est la richesse pour moi.　　

La beauté du Saint-Laurent réside dans le fait qu’il nous accompagne au fil des saisons et garde son charme tout au long de l’année. Au printemps , il accueille la fonte des neiges passant par les ruisseaux. En hiver, les glaciers se confondant à des statues spectaculaires se transportent grâce à lui baie après baie. L’été, le fleuve permet la baignade , la pêche et plusieurs activités. En automne, il forme de grandes marées qui nous font voir sa force indéniable. En terminant, le Saint-Laurent reste la maison de plusieurs et je suis fière de dire que c’est la mienne.