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Une photo une histoire | Traversier Rivière-Ouelle
La Malbaie, Charlevoix, Pointe-au-Pic
Dim. 3 septembre 2023 1 minute
Par Christian Harvey
Cette photographie du C.G.S. Champlain rappelle un service de traversier ancien dans Charlevoix. Voici les grandes lignes de son histoire.
De 1880 à 1917, la région de Charlevoix est desservie par un service de traversier avec la rive Sud situé à Rivière-Ouelle. Au départ, le service n’est pas offert à l’année et relie Saint-Irénée puis Pointe-au-Pic. Ce traversier permet de relier Charlevoix - qui ne possède pas encore de lien ferroviaire - à tout le réseau de chemin de fer continental.
Le Parti libéral de Wilfrid Laurier a permis l’aménagement, en 1903, d’un tronçon ferroviaire (longueur de 6 milles) entre la ligne du Grand Tronc et le quai de Rivière-Ouelle. Le tout permet de transporter les voyageurs et les marchandises directement au quai sans transfert par chevaux. Dans La Patrie, du mercredi 8 juin 1902, on décrit les bénéfices de ces travaux :
« Ainsi, un voyageur peut partir de Montréal par le convoi de l’Intercolonial à sept heures du matin et se rendre au Manoir Richelieu pour six heures du soir. On se propose de continuer ce service pendant les mois d’hiver, de sorte que les gens de la Côte Nord seront en communication directe avec Montréal à toute saison. »
L’annonce de la fin de la construction du chemin de fer de Charlevoix fait disparaître le service. Dans La Presse du 20 avril 1917, on peut lire :
« Fermeture de l’embranchement de la Rivière Ouelle et discontinuation du service de La Malbaie
Les chemins de fer du gouvernement canadien annoncent qu’à partir de vendredi prochain, le 20 avril, la subdivision de la Rivière Quelle entre Rivière Quelle Jonction et le quai de Rivière Quelle sera fermée définitivement, et qu’à la même date le traversier C.G.S. "CHAMPLAIN" cessera son service entre le quai de la Rivière Quelle et La Malbaie. »
Le train n’arrivera à Baie-Saint-Paul que l’année suivante et, à La Malbaie, qu’en juillet 1919.
Cette photographie provient du Fonds Roland-A. Boulianne conservé à la Société d’histoire de Charlevoix.