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Golfeur à 7 ans et expert en sinistre

La Malbaie

Jeu. 13 mai 2021 7 minutes

Golfeur à 7 ans et expert en sinistre
Golfeur à 7 ans et expert en sinistre
Quant à l'âge de 7 ans, on est sur un terrain de golf pratiquement tous les soirs après le souper, soit on est le fils de Tiger Wood, soit on habite proche du terrain du Manoir Richelieu. C'était le cas de Germain Belley qui était initié à ce sport par ses voisins de la Côte de Bellevue, la famille Bergeron qui comptait Charles, Claude et Joachim entre autres, tous fils de Tréflé.

Chez les Belley, le chef de famille se nommait Noël et la mère toujours vivante est Lucienne Girard, originaire de Notre-Dame-des-Monts. La maisonnée, nombreuse comptait 7 enfants en plus des grands-parents qui habitaient leur espace à eux, dans la même maison. Le golf était un véritable mode vie et une source de revenus pour cette grande famille. Monsieur Noël a toujours ramassé des balles perdues dans des endroits choisies, comme le lac de la 9 ou l'autre côté du chemin, aux trous 2, 3 et 4. Les grosses journées, la récolte pouvait être abondante. Les balles étaient revendues à 25 cents l'unité ce qui faisait l'affaire des golfeurs qui évitaient les prix prohibitifs du pro shop.

À 10 ans, les garçons Belley devaient devenir caddies. Direction tee du numéro 1 pour porter les sacs des réguliers et des touristes. Le must pour un caddy était de faire putter son bonhomme (nom donné au client) car les verts du Manoir Richelieu avaient tous une réputation. Le truc était de savoir que le grain du gazon penchait vers le fleuve ......sauf au 6. Membre encore enfant, Germain le savait, il savait aussi clubber son bonhomme, c'est-à-dire lui donner le bon bâton, à la bonne distance. C'était un métier spécialisé que celui de caddie et les professionnels avaient 11 ou 12 ans. M. Noël ouvrait des comptes de banque à Martin, Mario, Germain et Gérald pour acheter les besoins de nécessité comme les vêtements. Avec une si grande famille, il fallait une bonne organisation. À 13 ou 14 ans, Germain n'avait plus rien à apprendre du golf. Comme ''good caddie'', il avait le droit de jouer le soir, tandis que les ''bad caddies'' retournaient à la maison. À 16 ans, il est devenu employé du club de golf, et ce, pendant 4 étés. Certains matins étaient durs sur le corps, après des nuits de danse au son des Tip Tops à la discothèque du Manoir Richelieu. Certains matins, c'était le pro André Huot qui arrivait en retard, alors Germain s'improvisait pro pour donner les ateliers d'initiation au golf, promis par le Manoir Richelieu.

Le temps fut venu des études à Québec. Germain a choisi les techniques administratives où il a rencontré Hélène Doré de l'Ancienne-Lorette, qui est toujours sa conjointe aujourd'hui. Ils étudiaient ensemble dans une spécialisation en assurances. Germain a habité dans les environs de Québec à partir de 1982. À ce moment-là, il partageait un appartement avec son frère Mario, Sylvain Hudon de Saint-Irénée et Réjean Simard, aujourd'hui policier. À la sortie de l'école, il n'y avait pas d'emploi disponible dans le domaine des assurances, il a donc travaillé chez Chaussures Faber, en planification de cédule de production. Il s'est marié à Hélène en 1986 et leur premier enfant Charles est né en 1988. Vers la fin des années 80, Desjardins démarre ses activités en assurances et Germain a l'occasion de travailler enfin dans son domaine. Ils se sont bâti une maison à l'Ancienne-Lorette près des parents d'Hélène, avec l'aide constante de monsieur Noel et de Martin, des ouvriers reconnus, notamment à l'Auberge des 3 Canards. Il s'agissait d'une auto-construction. En 1990, est arrivé un deuxième garçon Antoine.

Au début, il travaillait au téléphone pour des réclamations de dommages automobiles et habitation. En 1995, il est devenu expert sinistre sur la route pour Québec et Charlevoix. Il venait par ici une fois par semaine pour des incendies, des vols, des morsures de chien, des fraudes, des dommages corporels et autres dossiers plus importants et complexes. Il évitait de dire aux Charlevoisiens qui lui demandaient son adresse, de se mettre à risque car, les dossiers étaient souvent délicats.

Au temps des fêtes, la famille Belley se retrouve dans la côte Bellevue avec leurs enfants respectifs, remplissant la maison, l'appartement de grand-maman inclus, il y avait aussi, Martin qui habitait juste à côté. Maintenant, madame Belley est âgée et de santé fragile. Même à distance, les enfants s'occupent chacun de leurs tâches. À partir de Québec, Germain fait livrer l'épicerie par le IGA Clermont. Mario supervise le ménage à partir de Gaspé où il y vit depuis au moins 35 ans. Les autres enfants ont aussi leurs tâches. C'est ce qu'on appelle une famille organisée et un bel exemple pour les aidants naturels.

Revenons à Germain qui s'est retrouvé au Saguenay, en plein déluge pour aller dédommager les sinistrés et leur donner un peu d'espoir. Il faisait les chèques à Ville La Baie où il était basé. Il y a passé 10 jours, une expérience mémorable dans sa carrière. Il a fait sensiblement la même chose lors de la crise du verglas, mais la destruction était beaucoup moins tragique.

Les deux fils Belley-Doré étaient des joueurs de soccer performant qui jouaient à des niveaux élevés AA. Cela a amené Germain à abandonner le golf et se qualifier en tant qu'assistant coach pour accompagner ses fils ; ces derniers sont d'ailleurs allés jouer 2 fois en Europe, mais pas Germain. Par contre, il se déplaçait en Outaouais, à Montréal et en Estrie, entre autres, à titre d'entraîneur adjoint. L’aller-retour de nuit en autobus scolaire meublait ses fins de semaine.

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En 2011, les enfants ont quitté la maison, il a vendu son domicile et leurs bureaux. Puisque les deux travaillaient à la maison, il s'est porté acquéreur d'une grande propriété avec un grand terrain à Shannon au nord de Québec. Encore là, c'est lui qui a géré le chantier en auto-construction. Il a été expert sur la route pendant 17 ans et il en a vu de toutes les couleurs. On lui a offert de devenir conseiller technique, c'est-à-dire celui qui conseille et supervise les experts route. Un peu plus tard, il est devenu conseiller senior, un poste ou il y a seulement 3 titulaires au Québec. Et finalement, en 2015, il est devenu directeur de section et superviseur direct de 21 employés avec des opérations partout à travers le Canada. Il avait recommencé le golf et parfois, il était appelé sur le terrain un samedi pour un problème au bureau de Calgary, ça demandait donc beaucoup d'Investissement. Le premier janvier 2020, il est redevenu expert route pour le peu d'années avant la retraite.

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Ils ont vendu leur maison de Shannon et sont revenus à l'Ancienne-Lorette. Hélène est devenue golfeuse et toutes les fins de semaine, ils sont sur les verts du club de golf de Bellechasse où règne une ambiance chaleureuse comme dans Charlevoix. Il demeure un redoutable golfeur ayant joué le par de son nouveau terrain (72) mais se tient régulièrement sous les 80. Voici un autre Charlevoisien qui a eu un beau parcours malgré les origines modestes de la famille, avec des parents inspirants. Cela démontre que lorsqu’ on est bien partis dans sa jeunesse, on peut faire de belles choses et ne pas être un piocheux sur un terrain de golf.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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