Saviez vous que!, Chroniques, Souvenirs
Saviez-vous que! | Jean-Charles Harvey
Mer. 27 novembre 2024 3 minutes
Par Christian Harvey
Le journaliste, écrivain et pamphlétaire Jean-Charles Harvey est originaire de la région de Charlevoix. Mais où a-t-il véritablement vécu dans ses jeunes années? Est-ce La Malbaie, Pointe-au-Pic, Saint-Irénée ou toutes ses réponses? Qui étaient ses parents et que faisaient-ils dans la vie ? Les quelques notes biographiques contenues dans l’édition critique des Demi-civilisés (BNM, 1988) ne réussissent guère à clarifier la chose.
Chose certaine, Jean-Charles est né à La Malbaie le 10 novembre 1891. Son père est Jean (Johnny) Harvey, menuisier, fils de William (Guillaume) Harvey, cultivateur, et de Delphine Tremblay. Sa mère se nomme Marie Joséphine Delvina (Lumina ou Mina) Trudel. Elle est la fille de Jules Trudel, menuisier et fondateur de ce qui deviendra l’entreprise Trudel de Saint-Irénée, et d’Eusébie Audet. Le parrain de l’enfant est Charles Warren, fils de Jean, l’architecte et entrepreneur en construction. Sa marraine est Maggie Morton « fille adoptive » de William Trudel.
Le couple s’était marié à Saint-Irénée le 23 août 1887. C’est la pratique de cette époque de de contracter leur union dans la paroisse de l’épouse. Johnny Harvey travaille alors à titre de menuisier sans doute en lien avec son beau-père, Jules Trudel, ou au service d’entrepreneurs en construction comme Charles Warren. L’érection de bâtiments publics et de résidences de villégiature à Pointe-au-Pic offre alors des possibilités d’emploi. Johnny n’est pas propriétaire à cette époque d’une résidence et loue probablement un logement dans le secteur de Pointe-au-Pic.
Le 5 août 1888, Lumina donne naissance à deux frères jumeaux, Oscar et Edgar; ce dernier décède à la naissance. Puis, Laura, naît le 17 septembre 1889. Les enfants son baptisés dans la paroisse de La Malbaie mais la paroisse de Pointe-au-Pic n’a pas encore été formée à cette époque.
Le 27 février 1890 « Jean alias Johnny Harvey, fils de William de La Malbaie, mtre menuisier » acquiert le lot numéro 47 situé dans le village de Pointe-au-Pic, d’une superficie de 24 perches » pour le coût de 300$.
Selon les mémoires d’Harvey, entre 1893 et 1895, la famille se rend à Manchester, aux États-Unis, puis revient vivre à Pointe-au-Pic. Le 22 avril 1895, naît un autre enfant, Rose Alma, baptisée à La Malbaie. Finalement, un dernier fils, Joseph-Édouard-Sylvio, voit le jour le 1er juillet 1898; il va mourir à deux ans en 1901. À noter qu’à cette époque, Johnny Harvey est décrit comme cocher.
Le 22 juin 1899, Johnny Harvey décède des suites de la tuberculose, à peine âgé de 32 ans à Saint-Irénée. Mina se retrouve alors veuve. Elle vend la propriété de Pointe-au-Pic en novembre 1900 et retourne vivre à Saint-Irénée.
Mina reprend son travail à titre d’enseignante, poste qu’elle va occuper encore pendant une vingtaine d’années. Jean-Charles Harvey aura pu jouir auprès de sa mère depuis son enfance d’une formation personnalisée à la maison. En 1901, selon le recensement, elle habite une résidence située dans le village de Saint-Irénée, juste à côté de son père Jules et de son frère Napoléon.
Jean-Charles Harvey se souvient de ses séjours passés à la maison de son grand-père William Harvey située dans le rang Terrebonne à Saint-Irénée. Dans son roman, il le décrit sous les traits « d’un vieux paysan à barbe blanche ».
En 1905, Jean-Charles Harvey quitte Saint-Irénée pour Chicoutimi pour poursuivre sa formation au Petit séminaire de Chicoutimi.
Sa mère quitte pour Montréal en 1906 où elle s’installe avec le reste de la famille au 89, rue Davidson, dans le quartier Hochelaga.