Secrets d’ici, Chroniques, Souvenirs
Secrets d’ici | Un marche-à-terre | 3/33
Jeu. 3 octobre 2024 1 minute
Par Serge Gauthier et Christian Harvey
Les granges de Charlevoix font partie du paysage et elles constituent un héritage à conserver. Toutefois, elles disparaissent de plus en plus. Certaines s’effondrent sous la neige ou sont défaites, et le bois est récupéré pour d’autres constructions.
Certaines granges sont conservées avec amour par leurs propriétaires. C’est le cas de la grange de la famille de Joseph-Édouard Duchesne (dit Bébé) ; elle est située sur le chemin Bellevue à La Malbaie, dans un secteur du rang autrefois nommé Terrebonne (Petite-Terrebonne).
Le site est splendide. La grange occupe une importante superficie. Même si son toit paraît fragile, elle a bien résisté aux hivers rigoureux de Charlevoix. Elle doit dater du début du 20e siècle. C’est un véritable musée agricole, dans lequel les visiteurs chanceux peuvent pénétrer. Ce lieu a été précieusement conservé par quelques générations de la famille Duchesne. C’est un véritable secret bien gardé.
Lorsqu’on entre dans l’étable, on a l’impression que tout semble encore en place ; il ne manque que les animaux qui, autrefois, y vivaient. C’est au cœur même de la grange que se retrouve l’incroyable marche-à-terre, une relique d’une autre époque. Et le marche-à-terre est toujours bien conservé. Un des rares au Québec.
Le marche-à-terre est un instrument agricole ayant servi à partir du milieu du 19e siècle dans Charlevoix et ailleurs au Québec. À l’époque, les agriculteurs utilisaient la force motrice des bœufs ou des chevaux pour tirer le marche-à-terre, lequel était relié à une batteuse à grains.
C’était un équipement utile qui permettait aux agriculteurs de demeurer concurrentiels, malgré l’industrialisation, entamée au 19e siècle. Toutefois, avec la venue de l’électricité, cet appareil a été progressivement abandonné. Cependant, dans la famille Duchesne, il a été conservé. Lorsque Joseph-Édouard Duchesne a cessé ses activités, pendant la décennie 1970, il n’avait même pas de tracteur !
À l’intérieur de la grange, tout est bien rangé. Que de souvenirs ! Les anciens instruments agricoles qui s’y retrouvent semblent prêts à reprendre le travail. De l’autre côté de la rue, la maison familiale, désormais habitée surtout en été, n’a pas changé. Tout témoigne d’un passé encore tout proche… Et qui s’éloigne pourtant…