Une photo une histoire, Chroniques

Une photo une histoire | M. P. Émélie

Charlevoix

Dim. 8 juin 2025 2 minutes

Par Christian Harvey

Tableau Accalmie
Tableau Accalmie

Du M.P. Émélie à L’Accalmie

L’une des goélettes les plus connues de Charlevoix fut sans conteste L’Accalmie dont ce tableau de l’artiste Yvette Froment rappelle la présence pendant quelques décennies au quai de Baie-Saint-Paul.

Ce fut d’abord la M.P. Émélie. Éloi Perron de l’île aux Coudres, son propriétaire, rend hommage par ce nom à sa famille : son fils Michel (M), son père Polycarpe (P), sa mère Émélie. Le capitaine Perron rêve alors d’un bateau d’une capacité de charge de 500 tonnes. Le bois nécessaire à sa construction se fait rare au Québec et une commande est passée afin d’obtenir du bois de la Colombie-Britannique. Les travaux de construction débutent à Saint-Bernard­-sur-Mer en juillet 1956 sous la supervision de Paul Mailloux. Vingt-deux hommes travaillent pendant près d'un an à la production de cette goélette devant avoir 125 pieds de long, par 32 pieds de large et avec 13 pieds de tirant d’eau. Un moteur de 210 forces provenant du T.B.E. est installé sur le bateau. La M.P. Émélie débute sa navigation après sa bénédiction effectuée en juin 1957.

Au début, la goélette transporte principalement du bois de sciage puis se tourne vers le bois de pulpe. La M.P. Émélie fait cheminer par la voie du Saint-Laurent du bois de la basse Côte-­Nord et de la Gaspésie vers les usines de pâtes et papiers de Trois-Rivières notamment. Le développement de la Côte-Nord dans les années 1960 favorise pour sa part l’obtention pour la vaste M.P. Émélie de contrats de transport vers Port-Cartier et Sept-Îles de tracteurs, des poches de ciment et autres matériaux de construction. En 1963, la M.P. Émélie est dotée d’un nouveau moteur de 500 forces. L’activité du navire est alors importante.

Des transformations importantes se dessinent dans le secteur du transport des marchandises. Les compagnies de bois de pulpe s’engagent dans les années 1960 et 1970 auprès des transporteurs routiers pour le transport vers leurs usines. Les goélettes de Charlevoix sont alors délaissées. En 1974, la M.P Émélie est vendue. Le peintre Guy Paquet fait l’acquisition en 1976 de cette goélette afin d’en faire son atelier et elle est alors renommée L'Accalmie.

Elle va donc demeurer pendant plusieurs années au quai de Baie-Saint-Paul avant d’être déplacée en 2009 dans le secteur du Boisé du Quai. Là, elle sera la proie des flammes en 2015.

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