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Il a réalisé son rêve charlevoisien

Saint-Aimé-des-Lacs

Lun. 21 juin 2021 5 minutes

Il a réalisé son rêve charlevoisien
Il a réalisé son rêve charlevoisien

Dans les activités pour MonCharlevoix.net ou mes fonctions de conseiller à la ville de La Malbaie, je croisais souvent Claude Boulet sans vraiment savoir de qui il s'agissait. Quand il est arrivé dans Charlevoix en 2012, je travaillais à La Pocatière. Après l'avoir vu au Musée de Charlevoix l'an dernier avec un mouton, je me suis dit qu'il avait sûrement des choses intéressantes à raconter. Je ne m'étais pas trompé.


Natif de Montréal dans Hochelaga Maisonneuve, il a commencé à travailler très jeune, à 5 ans, en livrant des commandes d'épicerie avec sa voiturette, il a fait cela jusqu'à l'âge de 12 ans. Il a alors une promotion puisqu'il devient boucher en apprentissage autodidacte. C'était l'époque de la construction du stade olympique et il en a été un témoin privilégié. Avec son père, il est venu dans Charlevoix à l'âge de 13 ans, à part en morceaux saignants, il n'avait jamais vu une vache de sa vie pas plus que la forêt et les montagnes. Il est tombé amoureux de Charlevoix et il s'est promis de venir y vivre et fonder une famille ici. Toute sa vie a été conditionnée par cet objectif. En plus, il avait découvert qu'il avait des racines ancestrales au niveau de ses grands-parents. Quand il venait ici, il sentait dans son corps le désir de vivre dans notre région tellement c'était fort pour lui.


À l'école secondaire, il a subi une très grave intimidation. Pour ne plus subir ça, il s'est mis au culturisme jusqu'à devenir monsieur Canada et cela sans prendre aucun stéroïde anabolisant. Entre 1977 et 1980, il était batteur dans un groupe de rock avec son frère et ils ont parcouru les régions du 450 avec leurs interprétations des succès rock de l'heure.



C'est finalement le monde des médias, particulièrement les journaux locaux et de quartier où il a acquis son expérience professionnelle. Il était éditeur du Journal de Rosemont pour le groupe Transcontinental, il a côtoyé de près Rémi Marcoux le fondateur de cette importante compagnie québécoise. En 1985, il s'est marié et a eu 2 filles. Il les emmenait camper dans Charlevoix, en forêt pour leur transmettre sa passion de notre coin de vie. Il a réussi, car elles vivent toutes les deux ici maintenant.


À Montréal, il a suivi une formation pour devenir documentarisme, c'est à ce moment qu'il s'est initié à la captation et au montage vidéo dans les années 90. Il a obtenu des contrats pour des mariages et des événements corporatifs. Claude est un grand cinéphile, grand érudit de la période des débuts du cinéma jusqu'aux années 70. Il est particulièrement expert du cinéma muet.


Chaque fois qu'il venait dans Charlevoix, par déformation professionnelle, il arrêtait à l'Hebdo prendre une copie du journal et saluer Charles Warren. Il en profitait pour dire à l'éditeur que si jamais il songeait à se lancer en vidéo il serait leur homme. Une bonne fois, Charles lui a demandé de s'asseoir et lui a dit ''on est prêt''. Claude est reparti à Montréal avec un logement loué et un contrat en poche. On était en 2012, il réalisait son rêve de 1973 de s'établir dans Charlevoix. Entretemps, il avait divorcé et avait une nouvelle conjointe qui l'a suivi. Une de ses filles, Valérie, qui s'était fait un chum au cran Martel s'établissait dans la région 2 ans avant son père, et Magali a suivi son père 3 mois plus tard. Comme documentariste, il avait réalisé une vidéo sur le 200è de Port-au-Persil et un autre sur la Forge Cauchon. Il a aussi participé à un film sur l'histoire d'Haïti avec une équipe professionnelle.


Clude Boulet

Pendant 8 ans, il a assuré le côté vidéo de l'Hebdo charlevoisien et il se fait connaître dans Charlevoix-Est plus particulièrement. Avec la COVID, l'hebdo s'est restructuré et le contrat de Claude s'est terminé en raison de la pandémie de COVID19. Il ne fait ni un ni deux, il  rachète tout l'équipement vidéo de l'Hebdo et il se lance à son compte comme vidéaste indépendant. Il a une occasion, qu'il qualifie de rêvée, d'aller tourner un documentaire chez les autochtones à Obeijwan où il rencontre Éric Gagné de La Malbaie qui est directeur de l'école secondaire, il a beaucoup aimé son expérience et aimerait reproduire l'expérience dans d'autres villages autochtones. Il a aussi eu un contrat important pour le G7 qui l'a plongé en plein coeur de cet événement mondial.


Mais qu'en est-il du mouton? À mon souvenir, il s'agissait d'une chèvre tellement c'est rare de voir cet animal en compagnie de l'humain un peu comme un chien. Ledit mouton qui doit être une moutonne s'appelle Ophéline. C'est justement une orpheline qui vient du troupeau de la ferme Cabot, elle est de race jacob. Elle a été offerte à Magalie, la fille de Claude, par la famille Cabot. Comme Magali n'a pas de place pour un mouton en appartement, c'est Claude qui en prend soin. Elle est élevée exactement comme un chien et elle se comporte comme tel. Elle donne la patte, fait la belle, aime se promener en auto et elle s'amuse avec les deux huskies de Magali. Claude va aussi régulièrement marcher avec elle et à la demande, elle marche au pied. Elle a 3 ans et demi et l'espérance de vie est de 12-13 ans. Peut-être aurez-vous l'occasion de la rencontrer un jour? Si vous voyez un jour une tête de mouton qui sort d'une fenêtre d'automobile ne soyez pas surpris. Ophéline fait une belle vie de mouton, d'ailleurs elle allait chez le coiffeur au moment d'écrire ses lignes. Elle sera tondue pour résister aux chaleurs de l'été.



Ma rencontre avec Claude Boulet a été agréable et enrichissante. Il a réalisé son rêve charlevoisien et compte bien travailler encore longtemps à son rythme pour profiter de la forêt et de la nature.
















 

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