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Charlevoix et les autochtones

Jeu. 30 septembre 2021 3 minutes

Charlevoix et les autochtones
Charlevoix et les autochtones

Plusieurs régions du Québec, en fait presque la majorité, comptent une population autochtone sur le territoire. La plupart vivent dans des réserves, système archaïque mis en place il y a plus de 100 ans par les gouvernements et qui demeurent la règle. En conséquence, ils sont toujours restés un peu à l'écart de la société et cela a favorisé une division ou une fracture entre les Québécois d'origine européenne et les autochtones d'autant plus que leurs villages sont souvent situés à l'écart des autres villes et villages ou carrément en forêt.


Dans Charlevoix, nos rapports sont très limités. Tout le monde connaît Mingo de Saint-Urbain, originaire de La Malbaie et son frère Raymond, des joueurs de hockey mousse reconnus il y a une trentaine d'années. Ce sont les seuls charlevoisiens que j'ai connus qui ont une génétique innue. La famille Chantal qui opérait le fameux casse-croûte toujours existant aujourd'hui était d'origine huronne-wendat. Ils avaient succédé à leurs ancêtres que l'on voit sur de très anciennes photos, qui vendaient de l'artisanat sur la grève du Cap Blanc. D'ailleurs au départ, le célèbre petit bâtiment était dédié à la vente d'artisnat indien.


Max Gros Louis Huron wendat


Pourquoi les Premières Nations ne s'étaient-elles pas établies à demeure entre Tadoussac et Stadanoca, cela est bien difficile à dire. Le gibier était-il moins abondant? Les reliefs escarpés étaient-il un empêchement ? Toujours est-il que les Charlevoisiens n'ont jamais vécu la cohabitation avec les Innus qui sont ceux que l'on rencontre le plus souvent lorsqu'ils se déplacent de la Côte Nord vers Québec ou Montréal. Le site Charlevoix à travers les époques nous apprend :


À une époque où la région maintenant connue sous le nom de Charlevoix n'était encore qu'une immense forêt, plusieurs nations amérindiennes fréquentaient ses vastes espaces. La présence amérindienne remonterait même jusqu'au 8e millénaire avant aujourd'hui, comme en témoignent les fouilles archéologiques réalisées de 1985 à 1988 dans l'actuelle municipalité de Baie-Sainte-Catherine. Entre 1100 et 1350, le secteur aurait ensuite été occupé par des chasseurs de phoques gris et de phoques communs, deux espèces de mammifères marins plus facilement accessibles en saison estivale.



Pour les Amérindiens, Charlevoix constituait certainement un territoire idéal pour y chasser le phoque, mais aussi l'orignal et le caribou. Plusieurs animaux à fourrure, dont le castor et le lièvre, étaient piégés. On y pêchait la truite et le saumon dans les eaux douces des rivières, de même que le hareng et la morue, dans les eaux salées du fleuve. Les écrits de Jacques Cartier attestent que lors de son second voyage dans le Saint-Laurent en 1535, le béluga était chassé par des Iroquois autour de L'Isle-aux-Coudres. Si je parle de ce sujet, c'est qu'il est hautement d'actualité en cette semaine de vérité et de réconciliation. Charlevoix semble dans une bulle concernant cette tendance sociale. Partout au Canada anglais et même de plus en plus au Québec (je l'ai vécu à Chibougamau), lorsque vous accédez à un bâtiment, il y a une déclaration orale ou écrite au sujet des Premières Nations qui commence par ''nous reconnaissons'', ''nous acceptons'' ou ''nous convenons'' suivi d'une reconnaissance territoriale ou autre aux Premières Nations. Reconnaissez-vous là les phrases de Justin Trudeau. Il s'agit de rendre à César ce qui appartient à César et de reconnaître la présence première des Premières Nations sur le territoire, le tout dans un processus de guérison et de réconciliation. Le fédéral reconnaît le racisme systémique, le Québec non. Moi je crois qu'il existe, quand on entend une dame traiter un innu de sauvage à Sainte-Anne-de-Beaupré, ce n'est pas une exception. Nos préjugés, et je m'inclus, envers les autochtones sont très ancrés. Mais nous sommes-nous interrogés sur les raisons de certains problèmes sociaux ou de santé vécus par ces communautés. Beaucoup de secrets enfouis refont surface aujourd'hui. Sommes-nous capables de marcher dans leurs mocassins? Ils ont été dépossédés et aujourd'hui ils entament un processus de guérison. Il faut avoir beaucoup de respect pour eux et vaincre nos réticences et nos peurs pour les appuyer si nous en sommes capables. Si les membres des Premières Nations deviennent plus fiers et plus heureux, c'est toute la société qui en sera gagnante.











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