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Gens de Chez Nous

Une survivante, Sylvie Villeneuve. Marchande de Bonheur!

Baie-Saint-Paul

Mar. 28 février 2023 4 minutes

Une survivante, Sylvie Villeneuve. Marchande de Bonheur!
Une survivante, Sylvie Villeneuve. Marchande de Bonheur!

Petite, Sylvie était une enfant active et enjouée… Tous les sports l’animaient et elle aimait rassembler les gens. Du plus loin qu’elle se souvienne, elle a toujours voulu organiser des activités pour que les gens aient du plaisir, «du gros fun» que les gens soient bien autant les organisateurs que les participants.


Elle a étudié au cégep de Rivière-du-Loup en loisirs avec une spécialité plein air pour devenir monitrice. Femme Enthousiasme, impliquée, elle mord dans la vie. Cependant, un malheureux événement va venir modifier sa trajectoire de vie : « J’ai eu un accident très grave à un genou à l’âge de 21 ans et cela a complètement changé mon parcours personnel. J’étais une athlète, je faisais 6 à 7 heures de sport par jour, ça ne me dérangeait pas, j’étais bien. J’en retirais beaucoup de satisfaction. »

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À la suite de cet accident s’amorce une longue convalescence où les médecins lui annoncent que le sport, c’est fini pour elle, elle ne pourra plus en faire. Elle subira plusieurs opérations pour tenter de remettre sa jambe fonctionnelle. Au bout de quelques années de réadaptation et d’opérations, elle récupère de l’autonomie et de la mobilité. Sylvie me confie «lorsqu’il t’arrive une telle épreuve, tu essaies d’accepter… mais moi, à la place, je me suis dit qu’il valait mieux apprendre à vivre avec »


Pendant cette période de réhabilitation, elle amorce un certificat en gérontologie et termine son DEC en loisirs. Elle fait alors une rencontre déterminante celle d’un professeur de philosophie M. Michel T. Giroux qui va lui permettre de se poser les vraies questions face à son handicap. «Il m’a permis de trouver des réponses sur c’est quoi le bonheur, c’est quoi l’amitié, d’aller en profondeur sur des questions fondamentales afin de devenir plus heureuse».


Sylvie entreprend un baccalauréat en philosophie parce qu’elle veut mieux se comprendre et comprendre les autres. Elle finit par saisir que son accident n’est pas arrivé pour rien, «je ne serai pas devenue la personne que je suis si je n’avais pas eu mon accident ».


La réflexion sur ce défi de vie l’amène à faire beaucoup de bénévolat dans différents organismes «Je me suis découverte comme une personne à l’écoute, capable d’accompagner les gens, de les aider et de les appuyer, de leur donner une tape dans le dos, de les valoriser dans leurs avancements. Cela me valorisait également, c’était comme un échange. »

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Aujourd’hui, l’essentiel pour Sylvie est de semer le bonheur, la joie et le rire autour d’elle… «Je me suis intéressée aux gens, j’essaie d’être proche d’eux et de faire en sorte que les gens soient bien, se sentent bien… Je me suis concentrée sur ce qui est beau dans la vie, plutôt que de focaliser sur les choses négatives… Toujours être positive même avec tout ce que j’ai dû endurer par rapport à mon corps et toutes ses limitations… Je cultive le positivisme… Mon accident, ç’a été un choc, je l’ai encaissée, je l’ai pleuré et après il faut regarder en avant, vivre et avancer… ça ne donne rien de s’apitoyer sur le sort.»


Elle a travaillé à Québec pendant trois ans dans un organisme qui intervenait comme dernier recourt face à des personnes en dépendance. Sylvie mentionne « Ça été très dure, et à un moment donné après avoir été de garde 24h/24h pendant un bon bout de temps, j’ai fini par faire un épuisement professionnel.» Elle décide de retourner chez ses parents à Baie St-Paul. La seule chose qui importe alors, pour elle, c’est de remonter la pente et pour y arriver elle sent qu’elle a besoin d’être dehors, de se reconnecter à la nature pour se ressourcer, se guérir et reprendre son erre d’aller… « C’était l’été je me suis trouvée un travail qui me permettait d’être dehors, j’avais besoin de respirer…respirer… respirer…»


À l’automne, elle réalise qu’elle se sent mieux et qu’elle n’a pas eu besoin de prendre de médicaments pour se soigner. Elle postule à la Ville de Baie-St-Paul et obtient un poste d’appariteur à la polyvalente, qu’elle occupera pendant 10 ans. Les 16 années suivantes, elle sera animatrice en loisir et responsable de l’embellissement paysager. « J’ai adoré travailler à la Ville, entrer le matin c’était une fête pour moi, je me suis occupée du terrain de jeux, les fêtes spéciales, les rendez-vous de la santé, les camps de la relâche, les fêtes familiales, etc. j’avais un plaisir fou. Je me souviens quand j’ai donné ma démission et ce qui m’a amené à la donner… l'informatisation outrancière.»


Sylvie est maintenant une retraitée très très active qui, comme elle le mentionne, est plus occupée que jamais… Elle tient à remercier toutes les personnes bénévoles qui ont contribué au succès de toutes les activités qu’elle a organisées. Aujourd’hui, en guise de reconnaissance, Sylvie s’implique bénévolement dans divers événements et organismes pour redonner à la Ville et aux citoyens de sa communauté. Impliquée un jour, impliquée toujours! Merci, Mme sourire, pour ce merveilleux partage.


Par Josette Tremblay

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