Évadez-vous | Abidjan en Côte d’Ivoire

J’arrive d’Abidjan en Côte d’Ivoire

Le 13 février dernier, je quittais le confort de mon domicile malbéen pour me rendre dans la ville d’Abidjan, capitale économique de la Côte d’Ivoire. Ce pays d’Afrique de l’Ouest a longtemps été reconnu comme le pays le plus développé de sa région géographique. À la mort de son président en poste depuis l’indépendance, Félix Houphouet Boigny, quelques années de trouble politique et une guerre civile en 2010 ont mis le pays quelque peu sur la touche.

Sous la présidence actuelle d’Alassane Ouattara, ancien cadre de la banque mondiale, le pays a repris sa marche vers l’avant. Pour ma part, c’était ma troisième mission dans cette région de l’Afrique depuis 2018. Mon objectif était de supporter le Regroupement ivoirien des diplômés de la diaspora à recueillir des fonds pour son fonctionnement. Pendant quinze jours, j’ai établi mon quartier général au Plateau, le quartier de la finance, du stade de soccer international et de l’ambassade de France qui était ma voisine presque immédiate. J’étais logé dans un grand appartement dans un immeuble de 18 étages représentatif de ce quartier où on retrouve plusieurs gratte-ciels et des hôtels de luxe.

Au départ je me demandais si j’étais bien en Afrique ou à Montréal. Le réseau routier est impeccable et bouchonné, il y a plusieurs chaines comme Burger King et PFK. Les supermarchés sont semblables à ceux d’ici. Mais j’ai voulu aller plus loin, il n’était pas question que je me rende en Afrique sans voir ce que j’avais vu dans les autres visites que j’ai visitées depuis 2008. Aussitôt que j’ai pu, en compagnie d’amis que j’avais déjà sur place, je me suis rendu dans le quartier de Marcory et j’y ai retrouvé une Afrique moins riche, mais plus vibrante et vivante. Il y a là un immense marché d’économie informelle, pas de taxes, pas de factures seulement du comptant. Les kiosques des marchands sont collés serrés et petits. C’est une expérience en soi de marcher dans les années. Contrairement à d’autres pays, je ne me suis pas fait achaler du tout malgré que j’étais le seul marché à 5 kilomètres à la ronde. J’ai acheté trois beaux bracelets pour 18$ (8000 Francs CFA).

Entre mes sessions de travail, je confectionnais des pâtés chinois pour mes invités ivoiriens, Baptiste et Jonas, qui regardait ça avec un œil suspicieux. Pendant mon congé du dimanche, je suis allé à Grand-Bassam un lieu de villégiature aux portes d’Abidjan. En 2016 Al-Qaida est débarquée et a tué 19 personnes. Heureusement c’est du passé. La plage y est très belle, mais les hôtels sont vieillissants. L’apport de nouveaux capitaux y serait bienvenu. Cependant j’y ai mangé une des meilleures lasagnes de toute ma vie.

En terminant, je ne peux pas vous laisser sans les chauves-souris. Tous les soirs vers 18h40, des dizaines de milliers de chauves-souris envahissent le ciel du Plateau, elles vont se nourrir pendant la nuit dans les forêts environnantes. Elles noircissent littéralement le ciel. Elles reviennent au petit matin se percher la tête en bas dans les arbres du Plateau pour passer la journée ce qui fait qu’elles ne sont toujours pas loin de vous, mais il n’y a aucun contact sauf quand les habitants les mangent grillés, tradition qui se perd heureusement. Et c’est comme ça depuis la nuit des temps.