Gens de chez nous | Casse-Croûte aux 4-Vents

L’autobus du bonheur

À quelques jours de l’ouverture de la 54e saison du célèbre casse-croûte Aux 4 Vents de Baie-St-Paul, entre hamburgers et poutines, les souvenirs s’accumulent au rythme des milliers de kilos de pommes de terre épluchées !

Ce n’est pas à proprement parler un camion de rue. C’est en fait un autobus qui a été transformé en casse-croûte au fil des ans par les initiateurs du commerce, Gaétane Simard et Patrice Côté, les parents de la propriétaire actuelle, Audrey Côté.

Au départ, des cousins de son paternel avaient récupéré l’engin accidenté, qui avaient appartenu aux Autobus Dupont Ltée, qui assurait, à l’époque, le transport de travailleurs et travailleuses entre Québec et Sainte-Anne-de-Beaupré, œuvrant dans le domaine du textile. M. Côté a donc déménagé l’autobus et a ainsi commencé sa transformation. Dans les débuts du nouveau commerce, c’était même lui, raconte sa fille, qui semait les patates servant aux fameuses frites des 4 Vents.

On ne peut pas le rater le fameux casse-croûte ! Il est installé juste à l’intersection de la route 138 menant vers St-Urbain, dans le stationnement du garage A. Côté, le frère de Mme Côté.

Sur la page Facebook du casse-croûte, le décompte est commencé avant l’ouverture officielle, le 7 mai. « Nous n’avons jamais payé pour de la publicité », racontent fièrement Mme Côté et sa maman Gaétane. Le bouche à oreille a toujours fait son travail. Sans oublier évidemment les médias sociaux. Soyons tout de même modernes, un tantinet !

Au menu cette année

À la question à savoir ce que proposera le menu cette année, la mémoire de Mme Côté ne flanche pas ! Elle énumère plus d’une douzaine de plats allant des traditionnels hamburgers, hot-dogs, pogos, guédilles ou encore les rondelles d’oignon et les croquettes de poulet. Mais comme on est au cœur de Charlevoix, Mme Côté tient à ce que certains produits régionaux aient leur mot à dire dans les succès de cette halte quinquagénaire.

C’est ainsi que les hamburgers et la sauce spaghetti sont cuisinés avec du veau de la région, la poutine est servie avec notamment le fromage de la famille Migneron et, lorsque c’est la saison, une soupe aux gourganes y est proposée avec, en plus, évidemment, la soupe du jour, qui est là au quotidien.

Les frites sont toujours maison, bien sûr. Et si une machine à éplucher les patates a remplacé depuis plusieurs années le couteau économe, c’est toujours avec beaucoup d’attention que les pommes de terre sont rissolées dans l’huile.

Souvenirs, souvenirs

En 54 ans, avec les rénovations intérieures de l’autobus permettant d’accueillir une douzaine de personnes assises, en plus du chapiteau attenant, une bonne centaine de personnes peuvent prendre place Aux 4 Vents.

Audrey Côté se souvient d’une année où l’une de ses serveuses, chantant fort bien, n’hésitait pas à pousser la chansonnette pendant son service. Ça mettait de l’ambiance ! Ou encore tous ces pêcheurs rassemblés, qui s’arrêtaient au casse-croûte avant de faire le plein de poissons dans le parc national des Grands-Jardins. Et cette anecdote qui n’est pas piquée des vers non plus : un client, carnivore de son état, demande qu’on lui serve de nouveau un hamburger tout garni, ayant tellement apprécié le premier. Sauf qu’une fois n’est pas coutume, on avait oublié de lui mettre la viande dans son hamburger !

À l’aube d’une nouvelle saison, avec ses deux principaux acolytes, son conjoint Denis Tremblay et sa sœur Clotilde Côté, « mon bras droit et mon bras gauche », comme elle les appelle affectueusement, Audrey Côté a encore la passion au fond des yeux et surtout l’amour de ses hôtes. « Avec des clients qui sont au rendez-vous depuis les tous débuts, on a hâte de prendre de leurs nouvelles. On aime la proximité qu’on a créée au fil du temps. Vous savez, on sert maintenant les enfants et les petits-enfants de ces gens-là. Ce n’est pas rien. »

Après L’autobus du show-business de Jean-Pierre Ferland, pourquoi pas l’autobus des délicatesses !