Gens de chez nous | Le Sainti
Mar. 10 décembre 2024 3 minutes
Le Sainti… béni soit le péché de la chair !
Par André Magny
Saint-Irénée. Petite grisaille de novembre. Alors qu’on pourrait penser que tout est fermé au niveau de la restauration, ce n’est pourtant pas le cas du côté du Sainti, dont la devanture embrasse presque le fleuve. En fait, depuis trois ans, Ève Poisson et Luc Pouliot s’y affairent pour notre plus grand plaisir.
Copropriétaire du restaurant et du motel qui jouxte Le Sainti, le couple a choisi un lieu où gastronomie et hospitalité se rencontrent, niché dans l’enchantement de Charlevoix.
Mais il aura fallu y mettre du cœur à l’ouvrage. « On a tout rénové quand on est arrivés. L’ancienne propriétaire, qui avait un certain âge, et qui savait qu’elle voulait vendre, avait mis moins d’amélioration. » Ce fut colossal comme travail, mais le couple qui a résidé dans sa vie quelque temps à Montréal et Québec s’aperçoit que tous ses efforts commencent à porter fruit. « Avec tous les effets de la COVID, 2024, c’est quasiment notre vraie première année. »
Une adaptation constante au fil des saisons
Dans une région où le tourisme fluctue avec les marées et les mois, Ève et Luc apprennent à jongler avec deux types de clientèle : les locaux, piliers hivernaux, et les touristes, moteurs estivaux.
« L’été, c’est très touristique, bien sûr. Mais actuellement, en automne, la clientèle locale, c’est près de 70 % de nos clients, et ça va de Baie-St-Paul à St-Fidèle. À ce temps-ci de l’année, ce sont les locaux qui font vivre le Sainti. » En échange, le couple a décidé de rester ouvert à l’année, sauf deux fois 10 jours. « Si quelqu’un veut souligner un anniversaire, on peut compter sur nous ! »
Et pour maintenir ce lien avec les Charlevoisiens et comme on retrouve un tir bouchon dans le logo de son nom, Le Sainti a lancé des initiatives comme un club de dégustation de vin, organisé un dimanche par mois à 17 h. C’est Luc Pouliot, le sommelier, qui s’occupe de faire découvrir pendant 90 minutes quatre vins accompagnés de bouchées. Pour 38 $, les gens sont assurés de passer un moment convivial.
Ciel, mon chef !
Mais le génie entrepreneurial d’Ève et de son partenaire ne s’arrête pas là. Avec un œil attentif sur le marché florissant des chalets locatifs de Charlevoix, ils ont lancé un service de chef à domicile.
« On s’est dit : pourquoi ne pas offrir l’expérience gastronomique d’un restaurant dans le confort d’un chalet? On amène tout : la vaisselle, le vin… un cuisinier et un serveur s’occupent vraiment de tout, même de la vaisselle avant de repartir ! », explique en riant celle qui était physiothérapeute à Montréal au moment de la pandémie. « C’est parfait pour les familles avec des jeunes enfants ou qui veulent profiter pleinement du confort de leur chalet. » Le menu ? Inspiré quelque peu de celui qu’on retrouve au restaurant, celui-ci a donc des chances de trôner sur votre table. Ce qui veut dire que des produits locaux ou québécois tels foie gras, huîtres, canard, cerf ou flétan et fromages d’ici pourraient venir chatouiller vos papilles gustatives de septembre jusqu’au début juin. En fait, selon la demande du client, c’est presqu’un menu personnalisé qui est proposé aux hôtes.
Une formule clé en main qui séduit. « Les chalets de luxe sont souvent occupés par des gens qui veulent un service sur mesure. Et ça nous permet aussi de faire travailler nos employés à l’année. » Une formule gagnante pour tout le monde.
Mais ce n’est pas tout. À l’approche des Fêtes, le Sainti renouvelle son expérience de l’année dernière : permettre d’acheter une boîte de Noël pour déguster quelques gâteries salés et sucrés, bien au chaud chez soi. Et puis, la gourmandise n’est pas péché : c’est même une bonne action avec le Sainti, car à chaque boîte vendue, un certain montant d’argent sera remis à un organisme de la région. Allez, laissez-vous tenter…