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Personnalités du jour | Yves Desgagnés
Mar. 18 février 2025 3 minutes
Par André Magny

Crédit : courtoisie d’Yves Desgagnés

Mécène recherché aux Éboulements
L’enfant du pays, Yves Desgagnés, est de retour aux Éboulements après des dizaines d’années sur les planches ou dans les studios de Montréal ou de Québec. Mais la culture québécoise est toujours au centre de ses combats.
Deux ans après avoir lancé l’idée d’un rêve audacieux - ouvrir un théâtre aux Éboulements -, le comédien attend toujours que les obstacles financiers lui permettent d’aller de l’avant avec la maison qu’il a achetée et dont l’intérieur attend d’être transformé en théâtre à l’italienne d’une centaine de places.
L’idée d’implanter un théâtre aux Éboulements est née d’un constat simple : « Ici, dans Charlevoix, il n’y a rien pour le théâtre. Il n’y a pas de cinéma, il n’y a rien d’unique, sauf le Domaine Forget, qui est surtout pour la musique, avec parfois du théâtre avec des pièces en tournée », explique celui qui a campé l’inoubliable Junior Galarneau dans la série L’Héritage de Victor-Lévy Beaulieu à la fin des années 1980.

Crédit : courtoisie Yves Desgagnés

Malgré un engouement initial, notamment après un reportage paru dans La Presse en 2023, le projet stagne. « C’est difficile, il y a eu des restrictions du gouvernement, de sorte qu’il n’y a pas de suivi pour l’instant, donc tout est sur la glace », déplore-t-il, avouant qu’il a même reçu la visite du ministre de la Culture, qui lui a fait comprendre que le projet serait difficile à financer.
Malgré tous les embâcles, il évoque son désir de créer un espace où le théâtre serait un lieu d’apprentissage et de transmission : « Ce que je souhaite, c’est transmettre. Moi, j’ai enseigné longtemps, pendant presque 30 ans à l’École nationale de théâtre. »
« Si la culture est absente, comment les nouveaux arrivants vont-ils faire pour s’intégrer à leur nouvelle société ? », se questionne le metteur en scène. Au passage, il fait un parallèle entre l’aide reçue pour la culture au Québec et en France. Il cite en exemple la reconstruction de Notre-Dame de Paris, alors que de nombreux mécènes ont participé au financement de sa rénovation.

Crédit : courtoisie Yves Desgagnés

En attendant, il y a la peinture
Si l’appel aux mécènes est devenu une nécessité pour faire avancer ce projet que M. Desgagnés évalue à quelque 2 millions de $, en attendant, le comédien refuse de baisser les bras : « On verra, moi je continue, puis on verra ce qui aboutit avec tout ça. »
Mais en attendant, si la scène reste dans sa vie – celui qui fut déjà élu la recrue de l’année au sein de la LNI a sur sa table de travail un grand spectacle alliant poésie et chanson -, Yves Desgagnés renoue également avec une autre passion de longue date : la peinture. « Avant le théâtre, moi je voulais devenir artiste peintre. C’était mon ambition dans la vie. Et j’ai mal viré, je suis allé vers le théâtre ! », dit-il avec un sourire.
Aujourd’hui, il se consacre à la création de plusieurs œuvres et espère exposer prochainement. « J’ai la chance d’avoir un très bel atelier. » Faut-il se surprendre que son inspiration soit le fleuve et les bateaux, lui, le fils d’Edmond Desgagnés, dont le nom est associé à la course Triangle disputée l’été à Cap-à-l’Aigle ? Comme pour les autres membres de la famille Desgagnés, les goélettes ont meublé l’univers du célèbre clan charlevoisien.

Crédit : courtoisie Yves Desgagnés

Si Yves Desgagnés a déjà des tableaux au Musée Maritime de Charlevoix, des œuvres plus récentes sont exposées au chaleureux restaurant Sainti, de St-Irénée.
Conscient que le succès de ses projets repose sur l’implication de la communauté et d’éventuels mécènes, Yves Desgagnés invite les citoyens à s’engager. « On pourrait inviter les gens à consulter le site www.theatredeseboulements.com et, pourquoi pas, faire un don », suggère-t-il, puisque les régions, tout comme les grandes villes doivent avoir accès à des espaces d’expression artistique.